Un golfeur affranchi ne peut plus ignorer l’urgence à intégrer les questions environnementales.  Il en va de l’avenir de la planète, mais aussi de celui de notre discipline sportive. Cette prise de conscience est fondamentale pour permettre aux gestionnaires engagés dans leur transition écologique de mener sereinement cette évolution nécessaire.

© Stuart Franklin / Getty Images Europe - AFP

Les interactions entre le jeu de golf et son environnement sont probablement parmi les plus fortes de toutes les disciplines sportives. Golf et environnement sont indissociables : à la ville comme à la campagne, en montagne ou en bord de mer ; par vents et marées, grandes sécheresses ou pluies intenses, cette immersion donne au jeu proposé à l’instant T, son caractère unique et imprévisible. Pas un parcours ne ressemble à un autre car la nature est une composante essentielle de son identité. L’harmonie avec la nature est inhérente au golf. Elle fait partie de sa tradition, elle a forgé son caractère et écrit son histoire, elle dicte souvent le jeu et procure le plaisir de pratiquer, en plein air, toute l’année, partout dans le monde, le sport individuel le plus recherché de la planète.

Accepter la saisonnalité du parcours

Exiger des surfaces à la fois rapides mais souples, d’un vert immaculé, parfaites en toute saison, homogènes sans aucune tache ou imperfection n’a plus sa place. Cela est incompatible avec les objectifs de transition écologique que les acteurs de la filière se fixent. Il convient désormais de modérer nos attentes vis-à-vis des parcours lorsque les conditions ne le permettent pas et apprécier les plus hauts niveaux de qualité atteignables lorsque la saison est favorable. En automne et en hiver, le gazon entre en repos végétatif et ne peut raisonnablement pas offrir la même qualité qu’à la belle saison. Tolérons ces conditions changeantes qui offrent un parcours différent au cours de l’année. Apprécions sa valeur au regard des critères objectifs de jouabilité.

Reléguer l’esthétisme au second plan

La fermeté des surfaces, le contrôle de la ligne et le maintien d’une vitesse de roule homogène sur l’ensemble du parcours mais pas nécessairement rapide, comptent parmi les critères de jouabilité compatibles avec la gestion environnementale qu’il convient de privilégier à ceux relevant de l’esthétisme. La coloration hétérogène, la présence de taches, de plantes indésirables (pâquerettes, trèfles, pissenlits…) ne sont pas le signe d’un entretien négligé. Lorsque des taches apparaissent mais qu’elles n’ont pas d’incidence sur les critères de jouabilité évoqués ci-dessus, la conduite d’un traitement ou d’une opération mécanique n’est pas systématiquement nécessaire et/ou peut être repoussée à plus tard.

De la même manière, qu’il soit subi ou assumé, l’état sec et jaune d’un parcours est passager et n’empêche pas la pratique du golf. Comme le vent ou la pluie, c’est un facteur de plus à considérer dans notre lecture du jeu. C’est l’essence même du jeu de golf de savoir apprivoiser les conditions changeantes, développer ses facultés d’adaptation et de décision sur les parcours : choix de club, type de trajectoire, sécurité ou prise de risque, coup roulé, attaque plus courte pour le drapeau… 

Je retiens

Je porte principalement mon attention sur :

  • La tenue de ligne de putt,
  • Le roule homogène,
  • Pas forcément rapide,
  • La fermeté de surface,
  • Le bon port de la balle sur le fairway.

… et je relègue au second plan les aspects d’ordre esthétique :

  • Coloration hétérogène,
  • Présence de taches,
  • Imperfections,
  • Plantes indésirables (pâquerettes, trèfles, pissenlits…),
  • En été, des fairways secs et jaunes.

Je retiens qu’en automne et en hiver, le gazon entre en repos végétatif et ne peut offrir la même qualité qu’à la belle saison.