Arroseurs mieux gérés, zones d’arrosage mieux ciblées, logiciel informatique régissant l’utilisation de l’eau : au UGolf de Téoula, l’adoption de ces différentes pratiques a permis de diviser environ par deux la consommation annuelle. Et le golf de la banlieue toulousaine nourrit déjà des projets pour poursuivre dans cette voie.

Le UGolf de Téoula a diminué de moitié sa consommation d'eau. © UGOLF de Téoula

Situé sur la commune de Plaisance-du-Touch, en lointaine banlieue toulousaine, le UGolf de Téoula est sorti de terre au cœur des années 1990, comme beaucoup de structures similaires en France. À l’approche de ses 30 ans, il présente un bel exemple d’évolution vers une gestion raisonnée de la ressource en eau.

Serge Boutes, son expérimenté greenkeeper, en a été le principal artisan. « Dès le milieu des années 2000, j’ai tiré la sonnette d’alarme sur tout l’aspect environnemental de l’entretien des golfs, témoigne-t-il. Je me suis rapproché d’Ecocert (entreprise française agissant comme organisme de certification écologique, NDLR), avec qui on a créé le Label Golf écodurable. Les économies d’eau et la différentiation par types d’usages ont constitué le premier chapitre de leur cahier des charges. »

Sur son parcours, Serge Boutes a engagé des démarches simples, afin de réduire sa consommation. « J’ai commencé par prioriser les zones où l’arrosage est nécessaire, c’est-à-dire les fairways, les greens et les départs, explique-t-il. Avant, sans faire attention, on arrosait les forêts ou les plans d’eau, donc on a recentré tout ça sur les zones qui en ont besoin. Pour moi, un rough n’a pas à être arrosé, ça doit rester une zone totalement naturelle, d’autant que c’est un réservoir de biodiversité. »

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LE NOMBRE D'HECTARES À PORTÉE DES ARROSEURS SUR LE UGOLF DE TÉOULA, POUR UNE SURFACE TOTALE DE 60 HECTARES.

Le UGolf de Téoula a, par ailleurs, amélioré la performance de ses arroseurs et de sa station de pompage, et s’est doté très vite d’un logiciel informatique permettant de gérer chaque arroseur individuellement. Un outil qui permet notamment de s’adapter à des sols différents au long du tracé. « On est sur un patchwork de sols, sourit Serge Boutes. Suivant le bout du parcours sur lequel vous vous trouvez, les besoins ne sont pas les mêmes. »

« Communiquer vers les joueurs »

Le résultat est spectaculaire : de 90 000 mètres cubes de consommation d’eau annuelle dans les années 1990, le UGolf de Téoula est passé à une fourchette entre 45 000 et 50 000 mètres cubes, soit environ la moitié, même lors d’années particulièrement sèches comme l’an dernier. « Ce qui va nécessairement avec cette démarche, c’est la communication vers les joueurs, souligne Serge Boutes. Il faut être capable de leur expliquer pourquoi l’herbe est un peu plus sèche l’été. Dans les années 1980, tout le monde voulait se caler sur les grands golfs, et avoir tout le temps des fairways très verts. Il faut faire comprendre que ce n’est plus possible aujourd’hui, qu’on est revenu à une gestion beaucoup plus naturelle. »

Le golf occitan ne compte pas s’arrêter là. Il monte actuellement plusieurs dossiers pour solliciter des financements auprès de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, comme nombre d’autres parcours de sa région. Il projette notamment de mettre en place un système de recyclage de l’eau servant au nettoyage des machines d’entretien, afin de limiter encore plus sa consommation. L’état d’esprit reste le même : aller toujours plus loin.