Le Bordelais, qui fêtera ses 40 ans le 17 octobre prochain, est cette semaine au départ de l'Open de la Mirabelle d'or, un tournoi qu'il a remporté en 2012 et dans lequel il compte poursuivre la belle dynamique enclenchée depuis le début de la saison.

Xavier Poncelet dispute cette semaine son 16e Open de la Mirabelle d'or. © Raffaele Canepa / 3MIND - Alps Tour

Joint au téléphone ce mercredi 11 juin en fin de journée, Xavier Poncelet sort, contrairement à ce que l'on imaginait, d'une partie dans son club de Cabot Bordeaux, et non d'une reconnaissance du parcours du golf de la Grange-aux-Ormes. « Je vole vers Metz jeudi soir, car j'ai dû organiser une petite compétition avec l'un de mes sponsors au Pian-Médoc », révèle-t-il. « Arriver sur un tournoi la veille au soir, ce n'est pas l'idéal en termes de préparation - c'est même une première pour moi ! - mais je sais ce que j'ai à faire et je ne débarque pas en terre inconnue. »

L'Open de la Mirabelle d'or est effectivement tout sauf une nouveauté pour le Bordelais, qui s'apprête à le jouer pour la 16e fois depuis ses débuts dans l'épreuve en 2009. « C'est un tournoi qui est organisé d'une très bonne manière, avec un gros travail de l'association sportive, beaucoup de bénévoles et pas mal de spectateurs. Ce n'est pas étonnant que ce soit l'un des plus anciens rendez-vous au calendrier de l'Alps Tour », juge-t-il avant cette 22e édition. « Et puis, c'est toujours sympa de revenir là où j'ai gagné pour la première fois en tant que professionnel ! »

À la Grange-aux-Ormes en 2012, avec quelques années en moins et quelques cheveux en plus ! © D. R.

2012, toute première fois

Passé pro en 2008, le joueur formé au Golf du Médoc Resort - devenu Cabot Bordeaux - depuis l'âge de 4 ans y a en effet remporté sa première victoire sous ce statut lors de l'édition 2012. « Je revenais du Challenge Tour après cinq tournois en début d'année. J'hésitais à prendre ma cotisation de l'Alps Tour, et Estelle Richard (la directrice du circuit, ndlr) m'a dit "prends-la au cas où"... J'ai fait -5, +5, je pensais rater le cut, et en fait je suis passé de justesse. Le weekend, j'ai envoyé -4 et -7 et je me suis retrouvé en play-off ! Et j'ai gagné... Évidemment, ça reste un super souvenir ! » se remémore-t-il.

Si la suite de son aventure dans les rangs professionnels n'a pas suivi la même trajectoire que ses partenaires d'entraînement en Gironde tels que Matthieu Pavon, Grégory Havret et Julien Quesne, Xav' a gardé en lui intacte la flamme pour le golf, plus que jamais vivace en cette année 2025. « Si je continue à jouer, c'est que j'ai toujours le cœur qui bat fort au départ du 1, que ce soit sur un tournoi du circuit français, un Alps Tour ou un Challenge Tour », assène-t-il. « Je prends toujours autant de plaisir à me lever le matin pour faire mon boulot du mieux que je peux. »

Des activités annexes

Ce plaisir du jeu digne d'un junior est, paradoxalement, lié à une période difficile et au récent développement d'activités annexes à sa carrière de joueur. « J'ai connu deux années compliquées sur le plan personnel », expose-t-il pudiquement. « Je n'ai pas beaucoup ni très bien joué car je n'avais pas trop le cœur à ça. Ayant peu de sponsors pour me soutenir, j'ai décidé de lancer des activités parallèles : des pro-ams et des stages à l'étranger en proposant du coaching, puisque j'avais eu mon diplôme avant de démarrer ma carrière de joueur. »

De la France au Maroc, de la Turquie au Portugal, Xavier Poncelet consacre désormais une partie non négligeable de son temps à transmettre son savoir et son expérience à des amateurs. « C'est sympa car ce n'est pas simplement une heure sur un tapis de practice, mais une journée entière dans laquelle, en plus de la partie de golf en elle-même, on aborde la préparation, le mental, la stratégie, la technique... Ça intéresse les gens et ça me fait réviser mes gammes ! » rigole-t-il. « Ça me permet de financer une partie de ma saison, et surtout de développer ma confiance en moi, car c'est gratifiant de constater que je peux apporter quelque chose aux gens. »

Des résultats qui suivent

Confronté à la nécessité d'optimiser au maximum le peu de temps dont il dispose pour s'entraîner, le joueur a visiblement trouvé une formule efficace. Lors du premier semestre 2025, les bonnes performances se sont empilées : un top 5, un top 10 et quatre top 30 en six sorties sur l'Alps Tour, ainsi que des top 5 à Mont-de-Marsan et Roissy et une solide 12e place au championnat de France professionnel MCA. « Je suis content de mes résultats, mais en même temps ni surpris, ni satisfait. C'est bien de remettre la machine en route, mais je sais que je peux faire mieux. Je suis encore loin de ce que je souhaite faire en tournoi, il reste une grosse marge de progression par rapport à ce que je peux produire à l'entraînement », estime-t-il.

Fruit d'un travail technique hivernal intense et qualitatif, ce niveau de jeu en constante amélioration a en tous cas permis au Bordelais de retrouver « énormément de plaisir » sur les parcours. Au point de continuer à rêver, malgré ses 40 ans qui approchent : « Je n'ai pas forcément d'objectifs en termes de circuit : je veux avant tout continuer à élever mon niveau de jeu. Si ça m'emmène sur l'HotelPlanner Tour ou même le DP World Tour, tant mieux, mais le but en soi est de faire mon métier à fond et de prendre un maximum de plaisir à le faire. Aujourd'hui, j'adore ce que je fais, je suis heureux au travail et je pense que ça n'a pas de prix... »