Avec pour thème "la puissance du swing" la cinquième conférence nationale de biomécanique du golf organisée au sein de l'ENSAM ParisTech, s’est penchée sur l’un des sujets les plus contemporains de notre discipline.

Avec pour thème "la puissance du swing" la cinquième conférence nationale de biomécanique du golf (18-19 janvier) organisée au sein de l'ENSAM ParisTech, s’est penchée sur l’un des sujets les plus contemporains de notre discipline.

Recherche constante des joueurs professionnels et des meilleurs amateurs, la puissance dans le swing est devenu l'un des principaux facteurs de réussite au plus haut niveau. Les statistiques et les images publiées par les différents circuits le prouvent à longueur de semaines : les joueurs tapent de plus en plus fort et donc loin.

Un rendement énergétique inégal

Mais alors comment optimiser ce transfert de puissance vers la balle d'un point de vue biomécanique ? Le professeur Philippe Rouch, chercheur à l'École Nationale Supérieure des Arts et Métiers, décortique le swing en quinze segments sur lesquels il calcul l'énergie cinétique (énergie que possède un corps par son mouvement) en translation (glissement sans rotation ou déformation) ou en rotation.

« Après mesures, la tête de club ne récupère au final qu'un quart de l'énergie accumulée à l'impact », explique Philippe Rouch. Pour un droitier, les lombaires (25%), le tronc (20%) et la hanche droite (20%) sont les articulations les plus sollicitées d'un point de vue énergétique. « Pour être efficace, il faut générer du couple (rotation créée par deux forces égales de sens opposé autour du centre de gravité ndlr) avec les hanches et de l'accroche au sol au niveau des pieds. C'est pourquoi il faut choisir des chaussures qui ne glissent pas », conclut le professeur en biomécanique.

La mode des "jumpers"

Mais la puissance dans le swing ne se résume pas à une bonne cordonnerie. La force verticale, appliquée au downswing, est aussi à prendre compte. Dans sa présentation, l’enseignant au golf du Vaudreuil Guillaume Biaugeaud décortique la nouvelle tendance de certains joueuses et joueurs pro à "jumper" (sauter) c'est-à-dire décoller les pieds à l'impact pour gagner en explosivité et ce sans changement de trajectoire.

Une mode utilisée à merveille par les Américains Bubba Watson, Justin Thomas, Lexi Thompson ou encore la Française Joanna Klatten (vidéo), numéro un en longueur moyenne de drive sur le LPGA Tour. « Les deux pieds décollés, et surtout le pied gauche, sont une source de puissance extrêmement importante. L'importance accrue de la préparation physique, les nouvelles technologies dont ont découlé des nouvelles méthodes d'enseignement ont favorisé l'augmentation de cette pratique qui va à contre-courant des techniques traditionnelles, précise Guillaume Biaugeaud. Il ne faut donc pas limiter l'explosivité chez les joueurs amateurs. Elle est améliorable même si ce procédé n'est pas valable pour tout le monde. »

Les pieds décollés ne datent pas d'hier mais la taille des têtes des clubs, relativement petites auparavant, obligeait à plus de précision dans la traversée qu'aujourd'hui.

Les jeunes concernés dès l'adolescence

Dernier élément de la puissance, la préparation physique est devenue indispensable au développement des athlètes de haut niveau que sont les golfeurs d'aujourd'hui. Clé de la performance, cet aspect est inculqué le plus tôt possible chez les jeunes joueurs des Pôles fédéraux et notamment chez les Boys dont Bastien Mélani est le préparateur physique.

« Des études ont démontré que de nombreux athlètes olympiques ont, jusqu'à leur 18 ans, pratiqué deux sports en moyenne avant de se spécialiser dans leur discipline », précise Bastien Mélani. Cette multidisciplinarité est favorable à la progression physique de l'enfant vers son potentiel maximum génétique car durant l'adolescence, celui-ci rencontre des fenêtres de développement où il peut accroître sa vitesse, son endurance, sa souplesse et ses habilités. »

Ainsi, trois fois durant l'année, les garçons du Pôle reçoivent une préparation physique de quinze jours. « Outre l'aspect physique, c'est l'aspect mental que nous cherchons à développer. Cela permet aux garçons de se vider la tête, de se créer des solutions et découvrir de nouvelles coordinations », complète le préparateur physique.

Après ces séances, il a été constaté que 73% des golfeurs du Pôle ont gagné 1,12% en vitesse maximum de swing. Une activité physique adaptée avec plusieurs disciplines, ajoutée à une spécialisation plus tardive, est donc propice au développement physique du jeune athlète.

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