Situés au-delà des limites d’un trou ou entre les trous, les espaces naturels sont caractéristiques des paysages où le golf est implanté et peuvent être de différentes natures, landes, prairies, forêts… Autant d’ espaces qui sont des refuges où la biodiversité (faune et flore) peut s’épanouir. Cette proportion en faveur des espaces naturels rend possible une gestion paysagère et écologique qui accroît la capacité de préserver, ou de récréer, ou de restaurer des habitats.

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ENVIRON 50% DU FONCIER D'UN GOLF EST COMPOSÉ DU TERRAIN DE JEU. LES 50 RESTANT, DES ZONES NATURELLES VARIÉES.

Les hauts roughs

Laissés en libre évolution et fauchés une à deux fois par an à des périodes clés, ils permettent aux espèces qui les fréquentent de réaliser leur cycle biologique. Lors des fauches, en ramassant les déchets, le sol va peu à peu s’appauvrir, permettant à des espèces florales plus variées de se développer, et ainsi profiter aux pollinisateurs, aux criquets, grillons et sauterelles. Ces insectes, très sensibles à la modification de leurs habitats, apprécient les zones de prairies, milieux ouverts qui accueillent une grande biodiversité et des plantes à fleurs. Les prairies servent aussi de zones tampons et préviennent l’érosion des sols.

Ces dernières sont en très forte régression en France (intensification des pratiques agricoles et de l'urbanisation, déprise agricole pour ce qui concerne le pastoralisme).

Entre 2000 et 2006, la France a perdu 6000 hectares de prairies soit l’équivalent de près de 120 terrains de golf.

Avec leurs roughs, les golfs disposent de vastes espaces de prairies, sains, l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse n’étant pas autorisée sur les golfs français, et peuvent ainsi accueillir une multitude d’espèces d’orthoptères, insectes qui constituent une ressource alimentaire pour de nombreuses espèces d’oiseaux. 

De nombreux golfs soutiennent le service rendu par les abeilles au travers de partenariats avec des apiculteurs locaux. La bonne santé des ruchers installés à proximité des parcours témoigne des moindres pressions qui s’exercent sur les abeilles et de ressources mellifères disponibles en quantité. Situés à distance des zones de retombées de balles, en arrière des départs et des greens et sur les transitions entre les trous, ces hauts roughs ne pénalisent pas le jeu.

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Hauts roughs du Golf National © ffgolf - Alexis Orloff

Les mares temporaires ou permanentes

Elles permettent de récréer des habitats communs aujourd’hui fortement menacés. Leurs potentialités écologiques, esthétiques et pédagogiques sont largement démontrées.

Les plans d’eau et zones humides participent au drainage, à l’épuration de l’eau et accueillent une diversité importante d’espèces. Reliés entre eux par un réseau de fossés et de rus, ils jouent un rôle essentiel dans les continuités écologiques. La faune et la flore qui y vivent sont sensibles aux perturbations extérieures (pollution, introduction d’espèces exotiques).

Les plans d’eau sur les golfs peuvent privilégier les essences locales. En favorisant la végétation sur les berges on offre des habitats aux libellules et aux amphibiens, et des territoires de chasse privilégiés aux oiseaux et aux chauves souris. La conservation d’une ceinture végétale autour des zones humides contribue par son action de filtration à préserver la qualité de l’eau et des habitats.
La présence et l’abondance de ces espèces utiles témoignent de la bonne santé des écosystèmes. Les amphibiens. Se nourrissant essentiellement d’insectes (chenilles, vers blancs, taupins…) et de mollusques (limaces, escargots) sont d’excellents auxiliaires de culture.

Ces espèces sont toutes protégées en France, menacées par la disparition massive des zones humides, dont 40 %  ont disparu en France en 50 ans.

Ces zones sur les parcours (lacs, mares, cours d’eau naturels ou artificiels…) sont donc au-delà de l’intérêt pour le jeu de golf, des secteurs très sensibles qu’il faut protéger.

Les espaces boisés

Ils offrent des refuges, des abris, des sites d’alimentation et de reproduction pour de nombreuses espèces (oiseaux, mammifères, insectes). Les golfs peuvent pratiquer une gestion extensive du boisement, en n’hésitant pas à  privilégier toutes les strates (herbacée, arbustive et arborée), à laisser du bois mort sur place, maintenir des arbres sénescents (chandelles) et proposer ainsi des nichoirs dans les cavités naturelles des arbres, qui vont suppléer au manque d’habitats et profiter aux espèces cavicoles pour leur reproduction.
Les bosquets arbustifs sont des gîtes, des refuges et des sources d'alimentation pour de nombreux animaux. Ils peuvent également être très intéressants pour la flore en accueillant une grande variété d’espèces. Ils participent à créer des « écotones » (ici lisières) qui favorisent une biodiversité importante.

Les murets, les pierriers

Ils permettent de développer une flore spécifique. Les interstices vont servir à la fois de refuge, de site de reproduction pour une multitude d’insectes et de lieu de chasse pour leurs nombreux prédateurs naturels (reptiles, hérissons, fouines, oiseaux…).

Les landes

Formations végétales dominées par des arbustes et sous-arbrisseaux à feuilles persistantes (ajoncs, genêts, bruyères), elles se localisent essentiellement sur des sols pauvres et acides. Ce sont des milieux riches en biodiversité. Actuellement, elles sont en net recul sur le territoire français en raison d’un reboisement naturel lié à l’abandon du pâturage extensif. Les golfs peuvent contribuer à préserver ces milieux.