Retiré du monde pro depuis fin 2024, Clément Berardo officie aujourd'hui comme enseignant stagiaire au Centre de performance de Terre Blanche, où il transmet son expérience aux jeunes, tout en continuant à apprendre.
Entrée au mois de septembre, la nouvelle promotion pour l'obtention du diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et du Sport (DEJEPS) compte, parmi la vingtaine d'élèves qui la composent, un ancien membre du Tour européen : Clément Berardo. Aujourd'hui âgé de 39 ans, le Bourguignon a en effet mis un terme à sa carrière de joueur professionnel à la fin de la saison 2024 pour se tourner vers d'autres objectifs. « J'étais un peu bloqué sur le Challenge Tour, pour différentes raisons : un peu par manque de moyens financiers, un peu aussi par une forme de lassitude qui commençait à s'installer depuis le Covid. Je n'arrivais plus à mettre les moyens que je voulais pour continuer à progresser par rapport au niveau qui augmentait », explique-t-il à la sortie d'une matinée de cours au Centre national de formation de la Fédération française de golf, situé au Golf National (78). « Même s'il me restait une petite catégorie, je me suis dit qu'il était temps de faire autre chose. »
Comme à la maison à Terre Blanche
Faire autre chose, oui, mais pas n'importe quoi. « J'avais l'envie de mettre à profit mes années sur les circuits professionnels pour que l'expérience accumulée puisse être utile à d'autres, dans le cadre d'une structure de haut niveau », poursuit celui qui a joué douze saisons chez les pros, dont celle de 2016 sur le circuit européen. « Je ne voulais pas me retrouver dans une structure classique où on enseigne le golf à des joueurs en majorité sont moyens. Mes connaissances n'auraient pas vraiment été maximisées. »
Résident de Mandelieu-la-Napoule depuis ses débuts en tant que pro, il s'est tout naturellement tourné vers le resort varois de Terre Blanche, où est implanté l'un des deux Centres de performance de la ffgolf. « Je m'y suis pas mal entraîné, j'ai même fait ma dernière année de pôle France là-bas, donc j'avais pensé à ça », indique-t-il. Le hasard faisant bien les choses, un poste de stagiaire était à pourvoir !
Deux jeunes sous son aile
Au Golf National, Clément Berardo se retrouve dans la peau d'un élève au rythme d'une semaine par mois. « Ça m'apporte des connaissances que je n'avais pas, ou que j'avais différemment en tant que joueur. Il y a des choses que je faisais quand j'étais au pôle, et que j'avais aussi mises en place quand j'étais joueur, donc ce n'est pas forcément nouveau, mais ça me permet de cadrer ce que je faisais inconsciemment », explique-t-il. « On a des cours à la fois théoriques et pratiques, le groupe d'élèves est sympa, et ça se passe bien pour l'instant. »
Mais à Terre Blanche, l'ancien élève d'Alain Alberti a déjà le pied à l'étrier, puisqu'il est en charge du projet sportif de deux nouveaux pensionnaires du Centre : Rafael Amiel, 14 ans, et Léonie Bernard, 15 ans. Une responsabilité qu'il évoque déjà avec passion : « Il y a beaucoup de choses à faire, et c'est intéressant déjà parce qu'ils sont motivés, à l'écoute, dynamiques, et un peu en mode éponge ! Tout les excite, et c'est super motivant pour moi ! » livre-t-il. « C'est aussi une approche différente de s'occuper des autres plutôt que de soi-même, car il faut avoir des attentes un peu plus en corrélation avec leur âge et leur niveau, donc ça me demande d'avoir une vision un peu plus patiente et moins exigeante. Il faut que les choses se fassent un peu plus tranquillement, car on leur demande beaucoup entre l'école, la prépa physique et le golf. »
Travail d'équipe
Pour un sportif de haut niveau habitué à viser l'excellence dans son propre intérêt, ce nouveau métier basé sur la transmission des connaissances n'est pas si différent en termes d'exigence. « Ce nouveau projet me permet de rester actif, d'avoir un objectif de résultat, une bonne raison de me lever le matin. Je pense avoir trouvé un équilibre qui me convient », assure-t-il.
La principale différence, qui réside dans le fait de travailler au bénéfice des autres, est peut-être même ce qui lui plaît le plus. « Au niveau personnel, je suis super content d'être dans cette structure, aux côtés de trois coachs expérimentés que sont Jason Belot, Jean-François Lucquin et Franck Lorenzo Vera. Ils ont tous des backgrounds et des visions différentes, et je me nourris beaucoup de ce qu'ils peuvent m'apporter », souligne-t-il. « Et puis, il y a un vrai esprit d'équipe au sein du Centre, et c'est une façon très agréable de travailler. Après des années à m'occuper de "ma gueule", j'apprécie de pouvoir travailler de manière collective ! »