Trophée Golfers’ Club : Le RCF La Boulie redouble

« Promis, je ne vais pas pleurer. » Bon, évidemment, quelques minutes après avoir rentré le putt de la victoire, Alexandra Vilatte-Farret a formulé cette promesse non seulement sans l’avoir tenue, mais sans peut-être croire qu’elle pouvait la tenir. Mais pourquoi se retenir, après tout ? Remporter un deuxième titre national consécutif, alors que la capitaine s’apprête à tirer sa révérence, ça en tirerait bien une ou deux à n’importe qui. Alors la joueuse la plus expérimentée de l’équipe, imaginez donc…

Ce dimanche à Omaha Beach, le Racing Club de France La Boulie a remporté pour la 18e fois le Trophée Golfers’ Club. Le deuxième titre consécutif, après celui conquis l’an dernier au Golf Club de Lyon. Et face à ce dernier.

Ayant construit son titre de 2022, entre autres, sur sa solidité lors des doubles, le RCF La Boulie avait forcément un désir de rachat, dimanche matin, lors de la session de foursomes. Une intention qui a été constatée jusque dans le birdie rentré par Inès Archer, après un bon coup de fer d’Alexandra Vilatte-Farret, sur le 1. Le bogey du 2, remettant Ariane Klotz et Tsara Ralamboarison à niveau, n’a pas eu de conséquence, puisque les deux Racingwomen ont enchaîné par des birdies au 3 et au 4.

L’écart passait à 3 up au 5, sur un petit putt raté par Ralamboarison. Mais les Lyonnaises se sont défendues jusqu’au bout. Des birdies au 11 et au 13 ont permis à la paire verte de ne plus compter qu’un trou de retard, au moment d’aborder le délicat trou 16. Hélas, le bogey sur ce par 5 permettait à La Boulie de reprendre deux trous d’avance, avec autant à jouer. Le partage du 17 au par suffisait à sceller le sort du match.

Dans le deuxième match de la matinée, Sara Brentcheneff et Aubane Statiotis ont peiné à enclencher une bonne dynamique. Les deux birdies, au 3 et au 6, de Mila Jurine et Vairana Heck ont permis à La Boulie de prendre deux trous d’avance, mais l’avance passait à 4 up après 10 trous, la faute à quelques erreurs payées comptant. Certes, le bogey de La Boulie sur le par 3 du 11 ramenait la marque à 3 up, mais cet avantage perdurait jusqu’au 16, pour une victoire du RCF, 3&2.

Si la mission était compliquée, l’équation était, au contraire, simple : le Golf Club de Lyon devait gagner quatre des cinq simples de l’après-midi pour gagner le droit de mettre le Trophée Golfers’ Club dans le coffre. Et s’il est un fait certain, c’est que le RCF La Boulie n’a pas eu un boulevard royal vers le titre. Au contraire, la session de l’après-midi a été, globalement, animée par les joueuses du GCL. Illustration parfaite avec un premier simple dominé de part en part par Ariane Klotz, qui signait quatre birdies en 13 trous pour s’imposer, 6&5, face à Vairana Heck.

Les trois matches suivants, tous somptueux à suivre, se sont présentés comme autant d’oppositions se jouant sur des détails en fin de partie. L’un de ces matches n’est, d’ailleurs, pas allé à son terme, pour cause de finale déjà terminée, mais nombreux sont ceux qui auraient aimé, dans un monde idéal, voir le dénouement du match entre Inès Archer et Tsara Ralamboarison, qui ont joué au golf sur le terrain, mais au ping-pong niveau score, et s’acheminaient vers le 18 à égalité.

Somptueux également, le duel entre Lehane Louis-Dumond côté RCF, et Aubane Statiotis côté Golf Club de Lyon. Aux coups de fers impeccables de la jeune Racingwomen ont répondu les non moins immaculés de la non moins jeune (et en vérité moins vieille d’un an) Aubane Statiotis, qui rentrait de putts impressionnants au 9, au 14 et au 17. Sur le par 3 du 18, visité formellement une seule fois ce dimanche, la Lyonnaise arrachait une victoire méritée, 1 up.

Avant cela, Mila Jurine avait fait du bon boulot face à Sara Bretcheneff, accrocheuse comme toujours (voire comme jamais). À égalité après 11 trous, les deux joueuses se sont séparées par un bogey de la Lyonnaise au 12, puis un birdie de la Francilienne au 13. Cette dernière gérait alors parfaitement la fin de partie, en faisant birdie sur les deux pars 5 du 15 et du 16, imitée par son adversaire dans le deuxième cas. Sur le 17, condamnée à faire le birdie mais sans y parvenir, Brentcheneff concédait le match.

Les regards se portaient alors sur le simple n° 5 entre Alexandra Vilatte-Farret et la capitaine rhodanienne Bénédicte Kerviel. En effet, après un aller sans grosse faute, la plus expérimentée des Racingwomen comptait cinq longueurs d’avance après 11 trous. Des birdies au 12, et surtout au 15 après un très bon deuxième coup, ont permis à Kerviel d’emmener le match jusqu’au 16. Mais sur le green de ce par 5, son adversaire, dormie, ne tapait qu’un putt, là où deux étaient nécessaires, pour clore la rencontre.