Directeur de l'Académie internationale des métiers du golf depuis sa création en 1987, Marc Bousige explique le fonctionnement et le contenu de l'unique formation professionnelle spécialisée dans la gestion de golf en France.

La 35e promotion de l'Académie internationale des métiers du golf. © AIMG

Quel est le rôle de l'Académie internationale des métiers du golf ?
L'AIMG a pour mission de former des gestionnaires de clubs de golf. Elle a été créée en 1987, et on va donc attaquer la 36e promotion à la prochaine rentrée. Ce sont des promotions de 15 à 25 élèves, qui sont là pour sept mois de formation suivis de quatre mois de stage ou d'emploi, puisqu'on en a entre un quart et un tiers qui signent un contrat de travail. On a deux types de profils d'élèves que sont respectivement des jeunes en poursuite de cursus, et des gens plus âgés en reconversion professionnelle. On a eu chez nous des directeurs actuels de grands clubs tels que Jean-Franck Burou à Saint-Nom-la-Bretèche, François Bardet à Saint-Germain, Jean-Marc Kalenitchenko au Golf Club de Genève, Thierry Lorault à Bossey, Anton Mahé à Bondues... On a formé depuis le début 500 à 600 personnes, et je pense qu'il doit y avoir aujourd'hui un ancien élève dans un golf sur deux en France, pas forcément comme directeur partout mais sur des postes à responsabilité. Par ailleurs, notre formation est certifiée Qualiopi et est enregistrée dans France compétences. Ces normalisations administratives permettent d'obtenir des financements de Pôle Emploi et de formation continue. À ma connaissance, nous sommes la seule formation de ce type actuellement ; il y avait eu un essai sur une licence pro à Cholet mais elle a fermé il y a quelques années. Il n'existe pas de diplôme d'État en la matière, la filière est tellement petite que c'est très difficile d'être reconnu par Jeunesse et Sports ou l'Éducation nationale.

Quels sont les pré-requis pour intégrer une promotion ?
Le minimum, c'est d'avoir bac +2 ou une expérience professionnelle équivalente. Mais bien souvent, les élèves ont un meilleur niveau que ça. Et bien sûr, il faut avoir la passion du golf, et accepter les contraintes de ce métier qui sont de travailler quand les autres sont en vacances et en week-end, et plus généralement de subir la loi de ce client – le golfeur – qui est un peu particulier !

Quel est le contenu pédagogique de la formation ?
Il y a cinq grands axes de formation, que l'on appelle maintenant des blocs de compétence. Le premier concerne la comptabilité, la gestion et le droit. Le deuxième, la direction commerciale, le marketing et le développement. Le troisième, la direction sportive et golfique, des règles de golf jusqu'à l'organisation de compétitions et la création d'un calendrier sportif. Le quatrième, le management des équipes. Et le cinquième, tout ce qui concerne le greenkeeping, qui avec le changement climatique et l'évolution de la réglementation est devenu un sacré enjeu. La formation a également un module international sous la forme d'une semaine complète en anglais au cours de laquelle interviennent notamment des Britanniques et des Hollandais.

Où se situent les locaux de l'AIMG ?
Nous sommes basés à Mudaison, dans l'Hérault, juste en face du golf de Massane-Montpellier. Nous avons des locaux évidemment tout équipés pour accueillir les élèves, qui bénéficient par ailleurs d'un accès illimité au golf durant toute leur formation. Et nous sommes également en partenariat avec l'académie Leadbetter pour la partie enseignement et apprentissage du golf.

L'AIMG est située à Mudaison, dans l'Hérault. © AIMG

Quels sont les profils des formateurs et intervenants ?
Tous les directeurs de chaînes viennent régulièrement nous voir, sachant que beaucoup d'entre eux sont d'anciens élèves. On peut citer Pierre-André Uhlen (UGolf-Bluegreen), Laurent Boissonnas et Stéphane Coste (Resonance), ou encore Christophe Caporal (Albatros). Nous avons aussi des directeurs actuels ou anciens parmi lesquels Denis Fabre (ex-Saint-Cloud), Christophe Rondelé (Seignosse), Christophe Raillard (Hossegor)... Je fais venir tout le monde, y compris des gens de l'interprofession comme Frédéric Blanc (NetGolf) ou Claude Rousseau (59club Europe), afin de donner à nos élèves une vision panoramique de l'industrie du golf. Par ailleurs, au niveau universitaire, en tant que professeur agrégé à l'université de Montpellier, j'en profite pour faire intervenir mes confrères sur les domaines plus techniques comme la comptabilité, la gestion, le droit, etc.

L'AIMG a-t-elle des activités annexes à la formation ?
À côté de l'AIMG, nous avons une section sport-études dédiée au golf, avec des jeunes de la 6e à la terminale qui réalisent un parcours scolaire mêlant cours le matin et golf l'après-midi. Ce sont de bons joueurs amateurs, voire de très bons joueurs. Et nous avons également une section golf post-études sur un BTS et une licence de gestion, selon un même schéma de cours le matin et de golf l'après-midi. Nous avons par ailleurs créé, par le biais de Thierry Gaurenne qui est un ancien de l'AIMG, une filiale dédiée à la gestion de golfs. Elle gère aujourd'hui quatre golfs en France, dans lesquels nous avons d'ailleurs quatre de nos anciens ! Il s'agit des golfs de Montgenèvre, Vittel-Ermitage, Lourdes et La Roche-Posay. À côté de cela, enfin, nous sommes régulièrement sollicités pour des missions d'audit et de conseil.