Chaque jour, la rédaction de la ffgolf vous présente le coup de cœur de l’un de ses membres. Aujourd’hui, la victoire de l'équipe de France Girls au Championnat d'Europe par équipes.

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« On s’est promis qu’on allait toutes faire ce qu’il faut cet hiver pour gagner. Tu m’entends William, retiens bien ça, on se l’est juré ! » Je vais tout de suite vous avouer un truc : je ne sais plus exactement qui m’a dit cette phrase si insistante. Là comme ça, je vous dirais bien Constance Fouillet ou Inès Archer. Mais à vrai dire peu importe, vu que n’importe quelle joueuse de l’équipe de France Girls vice-championne d’Europe en 2021, et suffisamment jeune pour rempiler en 2022, aurait pu me la sortir.

Pourtant, on est alors au mois de janvier. La saison amateur 2022 va à peine commencer, et la défaite en finale contre l’Espagne est six mois derrière. Mais il faut croire que c’est le propre des digestions difficiles : elles durent. Avec le recul, les Françaises ont posé un diagnostic. De leur point de vue, elles étaient un peu justes physiquement, après quatre jours de tournoi dans la chaleur portugaise, au moment d’affronter la Roja. Et donc, ce qu’elles se sont juré, c’est de mettre les moyens en œuvre, durant tout l’hiver, pour éviter que cela ne se reproduise.

Un seul but : la gagne

Arrive le début de l’été, et avec lui, la sélection pour l’équipe de France Girls pour le Championnat d’Europe, du 5 au 9 juillet. La compo est sans surprise, mais surtout, elle est belle. Maylis Lamoure, Constance Fouillet, Vairana Heck et Inès Archer, déjà sur le terrain l’année précédente, reçoivent le renfort de Nastasia Nadaud et Carla de Troia. Je les croise brièvement au Golf National, juste avant qu’elles ne partent en stage de préparation. Et je sens bien qu’elles ne vont en Islande que pour une chose, et une seule : la gagne. Tout a été fait et préparé dans ce sens. Toutes sont en forme physique étincelante. Tout l'équipement est du voyage, y compris des bandeaux pour dormir la nuit, dans ce pays où, elles peuvent vous le confirmer, il ne fait jamais complètement nuit à cette époque de l'année.

L'équipe de France Girls peut célébrer : la revanche est prise sur 2021. © ffgolf

Et là me revient cette phrase, scandée au bout du fil au cœur du mois de janvier. Je l'avais presque oubliée, mais l'état d'esprit général et la détermination au sein de cette équipe me sonnent le rappel comme un coup de clairon dans le matin calme. Je me dis que si les actes ont suivi les paroles, et je n’ai pas la moindre raison d’en douter, un vrai bonheur les attend au Pays des volcans. Et les premières journées vont dans le bon sens : première place après la phase de stroke play, et une victoire solide face à la République tchèque en quart de finale. Mais deux grosses cylindrées se profilent : l’Allemagne, en demies, et derrière, possiblement, la Suède.

Très loin dans leurs ressources

Ne pouvant être sur place, je suis condamné à cette activité propre à rendre fou tout être humain : le rafraîchissement continuel de la page de scores en ligne. Mais bizarrement, je demeure convaincu tout du long que les Françaises vont s’adjuger l’or. Peut-être justement parce que je me raccroche aux promesses formulées en début de saison. Peut-être que ce jour-là, six mois avant, le ton de voix employé par la joueuse en question (j’ai beau réfléchir, je vous assure, je ne suis toujours pas certain de laquelle il s’agissait) était tel que le doute n’était pas permis.

Durant la finale contre la Suède, j’essaie même de rassurer les Français autour de moi, là où je me trouve. J’enchaîne les « Non mais tu vas voir, Carla elle est menée, mais elle va revenir et elle va la bouffer ; T’inquiète, elle va tenir, tout va bien ; Si Constance gagne ce trou-là, elle remonte et elle gagne le match. Bien tiens, qu’est-ce que je te disais ? Trou gagné ! ».

La fin de l’histoire, on la connaît : l’équipe de France s’impose, et glane la médaille d’or. Une quinzaine de jours plus tard, je discute sur le bord d’un putting-green avec la coach Gwladys Nocera et la capitaine Véronique Smondack. Toutes les deux me le confirment : « Les joueuses sont allées chercher des ressources très loin au fond d’elles-mêmes pour gagner ». Non seulement ça, mais elles les ont trouvées. Pour leur plus grand bonheur, mais aussi pour le nôtre. Alors bravo. Et merci.