Suite à l'entrée de Matthieu Pavon dans le top 20 mondial ce lundi, le président de la Fédération française de golf a tenu à saluer celui-ci et Céline Boutier, 3e au Rolex Ranking, pour cette première dans l'histoire du golf français.

Pascal Grizot, président de la Fédération française de golf. © Ross Kinnaird / Getty Images - AFP

En gagnant une place à l'Official World Golf Ranking ce lundi, Matthieu Pavon a intégré le top 20 du classement mondial, à la 20e position précisément. Couplé à l'actuelle 3e place de Céline Boutier au Rolex Rankings, son pendant féminin, cette progression dans la hiérarchie signifie que, pour la première fois dans l'histoire du golf français depuis que ces classements existent (1986 pour les hommes et 2006 pour les femmes), un de nos représentants figure simultanément parmi les vingt premiers dans l'un et l'autre.

Que vous inspire l'entrée de Matthieu Pavon dans le top 20 du classement mondial, ce lundi ?
C'était un des objectifs de la Fédération d'avoir un joueur et une joueuse dans le top 20 mondial, et aujourd'hui grâce aux performances de Céline et Matthieu, ça s'est réalisé. J'espère que, comme moi, tous les passionnés de golf en France se réjouissent d'avoir deux joueurs de cette qualité dans le panorama sportif français.

Existe-t-il des similitudes entre la façon dont l'un et l'autre sont arrivés à ce niveau ?
Avant toute chose, je tiens à rappeler que leurs performances sont avant tout le fruit de leur travail et de leur talent. Ensuite, je dirais que ce sont deux sportifs avec des profils très différents. Céline a été formée dès son plus jeune âge au sein des pôles fédéraux, et elle a fait une carrière amateur brillante puisqu'elle a été numéro 1 mondiale. C'est dû notamment au soutien que la Fédération lui a apporté à cette époque, puis lors de sa transition amateur-pro. Pour Matthieu, c'est complètement différent puisqu'il était environ 800e mondial et 50e français chez les amateurs, et ça s'explique en partie parce qu'il a commencé le golf à un âge relativement tardif. Mais ça montre de la plus belle des manières qu'on peut progresser et réussir par d'autres voies que celle de la Fédération. Le fait d'arriver parmi les vingt meilleurs joueurs du monde par ses propres moyens, après avoir mis en place un projet sportif et s'être donné les moyens de le réaliser, c'est tout aussi admirable. Leur exemple à tous les deux prouve qu'il existe plusieurs voies pour accéder au plus haut niveau.

Dans le sillage de ces deux locomotives, quels succès peut-on espérer pour le golf français dans un avenir proche ?
Aujourd'hui, l'objectif de la Fédération est de former davantage de joueurs susceptibles d'atteindre ce niveau-là, car on sait qu'en arrivant à ce stade les athlètes sont généralement beaucoup plus à l'aise lorsqu'ils se retrouvent à la bagarre lors du dernier tour d'un grand tournoi, en particulier un Majeur. On l'a bien vu avec Céline l'an dernier à Évian : elle était parfaitement armée pour aller jusqu'au bout. Et quand on voit l'évolution de Matthieu depuis l'Open d'Espagne, et le fait qu'il gagne sur le PGA Tour dès son troisième tournoi, on peut espérer le meilleur pour lui également, notamment dans les Majeurs. Et on aura tous grand plaisir à les voir défendre nos couleurs cet été aux Jeux olympiques, qui sont statistiquement la compétition la moins difficile à gagner puisqu'il n'y a que 60 engagés, et que beaucoup des meilleurs mondiaux ne disputeront pas (du fait du système de qualification qui ne retient que deux à quatre représentants par nation, ndlr). Grâce à eux, il est permis d'espérer !