Comme l’ensemble de la société, le golf est engagé dans la transition écologique, pour offrir une pratique du jeu et un entretien des parcours encore plus respectueux de l’environnement. Coup de projecteur sur les principaux enjeux des années à venir.

Une opération d'aération des greens. © D. R.

Entretien : le renouvellement des méthodes

La date est connue de tous les professionnels de l’entretien des parcours de golf. Au 1er janvier 2025, l’ensemble des gazons sportifs français devront être entretenus sans utiliser de produits phytosanitaires de synthèse. Ainsi en dispose une loi, adoptée début 2014, et nommée loi Labbé, du nom du sénateur écologiste l’ayant proposée au Parlement. Un texte dont certaines dispositions entrent déjà en vigueur. Ainsi, à partir du 1er juillet 2022, l’usage de ces produits sera cantonné à certaines zones des parcours seulement (greens, départs, fairways, practices). Une politique qui est, quoi qu’il arrive, déjà appliquée sur un grand nombre de parcours de l’Hexagone.

L’ensemble de la filière golf est engagée pour réussir à tenir l’échéance de 2025. « Pour nous, la loi Labbé n’est pas une contrainte, mais au contraire une opportunité », souligne le président de la ffgolf Pascal Grizot. Pour cela, de nombreuses recherches sont menées, afin de trouver des solutions alternatives. Les pistes sont notamment les produits biologiques, qui demeureront autorisés au-delà de 2025. Autre axe majeur : l’utilisation renforcée des opérations mécaniques (aérations, sablages), pour rendre les surfaces plus résistantes aux différentes maladies.

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Ces enjeux font également partie du programme Golf Course 2030. Ce dernier, porté par le R&A, instance régulatrice du jeu de golf dans 143 pays (dont la France), cherche à rassembler l'industrie du golf pour identifier clairement les défis et les opportunités auxquels sont confrontés ceux qui développent, conçoivent, construisent et gèrent des terrains de golf en fonction du changement climatique, de l'augmentation des contraintes de ressources et de l'agenda réglementaire.

En France comme ailleurs, des recherches sont également menées sur de nouvelles variétés de graminées, afin de sélectionner les plus adaptées aux différents climats. Une problématique qui permettrait, en outre, de favoriser l’utilisation raisonnée de l’eau.

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Ressource en eau : le climat change, les habitudes aussi

Le changement climatique, qui concerne toute la planète, se traduira dans les années à venir par des périodes de sécheresse plus fréquentes, plus dures et plus longues. Dans ces conditions, l’engagement du golf français se traduit par une gestion toujours plus raisonnée de la ressource en eau, celle-ci devenant un bien de plus en plus précieux. Là encore, bon nombre de parcours ont déjà entamé cette transition, par exemple en réalisant des investissements pour optimiser la performance de leur système d’arrosage, ou pour creuser des bassins de rétention pour récupérer les eaux de pluie.

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Ces investissements ont été favorisés par le partenariat existant entre la ffgolf et les différentes agences de l’eau réparties sur le territoire. Ainsi, ces agences peuvent financer jusqu’à 60 % d’un projet de rénovation de système d’irrigation, aidant les clubs à entamer des travaux conséquents. Des changements qui s’accompagnent d’une nécessaire évolution des mentalités. De plus en plus de terrains font désormais le choix de réserver l’utilisation de l’arrosage aux zones qui en ont le plus besoin, comme les greens, les départs, et dans une moindre mesure les fairways. Toutes les zones hors-jeu, telles que les roughs ou les sous-bois, ne reçoivent que l’arrosage naturel. Une habitude appelée à se répandre, y compris parmi les golfeurs. Moult éditions récentes de l’Open britannique l’ont prouvé : il est totalement possible de jouer, en été, sur un terrain sec et jauni, mais où l’herbe est encore présente.

Biodiversité : déjà 10 % des golf français labellisés

L’incontestable richesse du jeu de golf réside dans le fait qu’il se joue au cœur de la nature. Une nature qu’il se doit, donc, de protéger, et notamment la faune et la flore installée sur les parcours. Depuis 2016, en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle, la ffgolf mène le Programme Golf pour la Biodiversité. Le principe : inciter les clubs à connaitre la biodiversité de leur site, agir concrètement pour la préserver et sensibiliser les pratiquants à cette richesse et sa fragilité.

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Depuis 2018, 73 golfs français ont reçu les labels bronze ou argent de ce programme, soit environ 10 % des structures réparties sur le territoire national. Bien entendu, l’objectif, à terme, est de pouvoir labelliser l’ensemble des parcours. Sur le volet de la biodiversité également, chaque golfeur, par ses gestes, a son rôle à jouer au quotidien.