Les six meilleures U16 des îles Britanniques affrontent cette semaine leurs homologues d’Europe continentale lors du Junior Vagliano Trophy. Parmi elles, Marie-Élodie Prats-Rigual, l’une des meilleures Bleues de sa catégorie et en pleine ascension cette saison.

Derrière deux grands carreaux de lunettes se cache un regard déterminé. Celui d’une gamine pas si naïve de 16 ans, qui attend patiemment à l’aéroport de Londres pour rallier l’Écosse afin d’honorer sa sélection au Junior Vagliano Trophy. Pour en arriver là, Marie-Élodie Prats-Rigual a fait du chemin. Littéralement, d’abord. Un avion de Toulouse, une escale de trois heures en capitale anglaise, un autre vol pour Glasgow avant un dernier pour Inverness. Là-bas, une heure de route la séparera du Royal Dornoch Golf Club, hôte du tournoi opposant les six meilleures U16 continentales à leurs pendantes anglo-saxonnes. « Ça ne me dérange pas trop, tous ces voyages. Si je dois un jour être sur le Tour, ce sera un rythme similaire donc autant prendre l’habitude maintenant », relativise celle qui a grandi deux ans à Singapour.
Un encadrement de pro
Entraînée à Toulouse par Karine Mathiot et sur le plan mental par Sophie Gicquel, la jeune Tricolore est également encadrée par Axel Bettan, ancien caddie professionnel sur les circuits européens masculins et féminins et sur le LPGA Tour.
Mais la route parcourue n’est presque rien comparé aux paliers qu’elle a passé en six mois. D’une victoire au Doral Junior Golf Classic aux États-Unis pour sa première tournée américaine en décembre 2022, à sa récente demi-finale au championnat de France dames la semaine passée, sa saison se place un cran au-dessus de tout ce qu’elle a accompli jusque-là. « Le Doral a été le déclic, c’était mon premier tournoi à l’international (hors d'Europe, ndlr) et le fait de ne pas avoir eu de pause hivernale fait que j’ai conservé une continuité dans mon niveau de jeu », explique-t-elle. Entre-temps, la joueuse du Paris Country Club n’a enregistré qu’une 19e place pour pire résultat en six tournois européens joués depuis septembre. Un enchaînement qui l’a faite grimper de la 48e place à la 25e au mérite national amateur, et qui lui a valu une convocation dans l’équipe européenne du Junior Vagliano Trophy.
Prête pour le régal
Pourtant, en début de saison, l’ancienne joueuse de Toulouse était loin d’imaginer qu’elle intègrerait l’équipe. « Je crois que j’avais barré le tournoi parce que mon objectif était d’abord de faire partie de l’équipe de France. Marine Monnet-Melocco (la coach des Girls, ndlr) m’avait quand même conseillé de déplacer mon bac de français pour être sûre d’être disponible cette semaine-là. » Une idée bienvenue puisque, quelques semaines plus tard, la coach de l’équipe européenne Myrte Eikenaar la contacte par téléphone. « Quand j’ai vu le numéro étranger, je n’ai pas répondu, sourit-elle. Puis elle m’a envoyé un message pour me dire de la rappeler, moment où elle m’a annoncé la sélection. »
Pendant deux jours de match play, vendredi et samedi, Marie-Élodie Prats-Rigual sera donc associée à cinq de ses pairs, dont trois mieux classées qu’elle au WAGR, pour affronter la formation des îles Britanniques. « Je ne connaissais pas grand-chose du tournoi, mais je me suis intéressée à la formule, au parcours qui a l’air d’être un links magnifique. Ça va être un premier test pour moi sur ce genre de parcours », avance celle qui jouera le Girls Amateur Championship en août prochain. Pour elle, l’objectif est avant tout de profiter d’un événement qui n’avait pas lieu d’être dans sa saison. Et si la gagne vient agrémenter la semaine, elle ne la boudera pas. Tout comme elle ne rechignera pas à profiter de sa sélection en équipe de France pour les championnats d'Europe Girls, qui confirme là son ascension tout en laissant présager que celle-ci est sur la voie de son apogée.
