Sous la supervision de Grégory Havret, l'équipe de France Boys participe cette semaine, non loin de Nagoya, au championnat du monde de la catégorie. Avec fierté et ambition.

Onzièmes en 2014, septièmes en 2017, voilà à quoi se résume le palmarès de l'équipe de France Boys dans ce Toyota Junior Golf World Cup. Les Bleuets n'ont en effet participé qu'à deux reprises à cet événement créé en 1992, qui se déroule tous les ans sur le parcours du Chukyo Golf Club dans les environs de Nagoya, et tient lieu de championnat du monde U18. « Ça n'a pas été simple de caser ce rendez-vous, si loin de chez nous, dans un calendrier chargé pour tout le monde à cette période », explique Grégory Havret, qui accompagne les trois joueurs cette semaine dans le sud du Japon. « On a pris la décision d'y aller seulement si on était en mesure d'envoyer notre meilleure équipe et d'avoir une chance de se battre le titre. Et c'est le cas ! »
Participer à ce championnat est déjà un accomplissement en soi, puisque le champ de 12 équipes chez les Garçons (il y en a 9 dans la catégorie féminine) est constitué, outre le pays organisateur, des champions de chaque continent et d'une poignée de qualifiés parmi quelque 70 prétendants. Pour cette 31e édition, États-Unis, Canada, Japon, Afrique du Sud, Angleterre, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Mexique, Maroc, Colombie et Chili seront ainsi les adversaires des Bleuets dans une épreuve disputée sur l'exact même format que l'Eisenhower Trophy, le championnat du monde amateur toutes catégories : quatre tours stroke play pour chacun des trois équipiers, et les deux meilleures cartes comptabilisées chaque jour.
Emmené par Grégory Havret, responsable de la filière Messieurs au sein de la Fédération française de golf, le commando bleu-blanc-rouge composé d'Arthur Carlier, Tom de Herrypon et Aaron Van Hauwe est donc en mission. « On est là pour faire un très bon résultat. Les garçons sont tous performants cette année, ils ont tous gagné des trophées, et ils feront naturellement partie de l'équipe qui ira au championnat d'Europe Boys, début juillet en République tchèque », précise le coach d'une semaine, qui remplace Jean-François Lucquin, l'habituel titulaire du rôle qui prépare justement la défense du titre continental. Associés lors des deux premières rondes aux Japonais et aux Américains, les Français sont bien conscients de l'honneur qui leur est fait : « Ça veut bien dire que la France est de plus en plus considérée comme un pays du devant de la scène », apprécie Havret. « À nous de faire en sorte que ça continue. »
Les Bleuets en bref
Arthur Carlier
18 ans
Licencié à Saint-Cloud
Pensionnaire du Centre de performance du Golf National
Vainqueur cette année de la coupe Didier Illouz et du Grand Prix de Moliets
Tom de Herrypon
17 ans
Licencié à Saint-Nom-la-Bretèche
Pensionnaire de la Whales Biarritz Academy
Vainqueur cette année de la qualification du championnat de France et de l'European Spring Junior
Aaron Van Hauwe
17 ans
Licencié à Saint-Nom-la-Bretèche
Pensionnaire du Centre de performance du Golf National
Vainqueur cette année du championnat de France
Grégory Havret
À 48 ans et en dépit de 25 ans de carrière sur le DP World Tour, Grégory Havret multiplie les premières cette semaine, avec l'enthousiasme d'un junior. Première fois au Japon, mais surtout première fois en tant que coach sur le terrain d'une équipe de France. « Je ne suis pas très inquiet, car j'ai la chance d'avoir des joueurs qui savent exactement ce qu'ils doivent faire pour être performants, du fait de la façon dont ils sont encadrés tout au long de l'année », estime-t-il. « Je n'ai pas beaucoup de choses à faire, en réalité, car ils sont rodés ! » Quelques conseils sur la meilleure stratégie à adopter sur l'Ishino Course et beaucoup d'encouragements à ses troupes constitueront ainsi l'essentiel de sa contribution immédiate.
Car l'implication de celui qui occupe le poste de responsable de la filière Messieurs depuis le 1er septembre 2024 se fait davantage, naturellement, en arrière-plan et sur le long terme. « Avec Gwladys Nocera (son homologue pour les Dames, ndlr), on bosse beaucoup pour accompagner au mieux les jeunes au jour le jour, et remplir cet objectif hyper ambitieux qui est d'en mettre plusieurs dans le top 20 mondial à moyenne échéance », indique-t-il. « Les Boys qu'on a aujourd'hui, c'est une génération assez exceptionnelle, mais je ne pense pas que ce soit lié à la chance ou au hasard. Ce que la fédération met en place, la qualité des personnes qui interviennent au jour le jour avec ces athlètes dans les Centres de performance, tout cela permet aux joueurs de mieux s'entraîner, de progresser, et de performer toujours à plus haut niveau. » L'opération Japon, qui débute ce mardi, marque donc le début des grandes manœuvres pour le collectif tricolore dans son ensemble. Banzai !
