À 50 ans, l’ancienne n° 1 française a décidé de reprendre le chemin de l’entraînement à plein temps l’automne dernier. Objectifs principaux : les Majeurs seniors, dont le Senior LPGA Championship, qui démarre ce jeudi.

Il y eut Patricia Meunier-Lebouc joueuse du circuit, durant une quinzaine d’années marquées notamment par le gain d’un Majeur, en 2003. Puis il y eut, ces douze dernières années, Patricia Meunier-Lebouc coach, en particulier auprès de l’équipe de France dames jusqu’en 2021. Et puis désormais, il y a Patricia Meunier-Lebouc de nouveau joueuse, et tâchant de s’appliquer ses propres préceptes de coach.
Depuis l’automne dernier, l’ancienne n° 1 française a repris le chemin de l’entraînement et de la compétition. Ainsi en a-t-elle décidé, titillée au départ par un ami cher à l’approche de ses 50 ans, qu’elle a fêtés le 16 novembre dernier. « J’ai décidé de m’y remettre, et de m’y remettre à fond », campe-t-elle, pour bien faire comprendre qu’il n’est nullement question de quelques seaux de balles tapés çà et là ou de parties amicales occasionnelles. Il s’agit bien ici d’un retour à ce qu’est la vie d’une joueuse de golf professionnelle : entraînement physique, golfique et mental, matin comme après-midi, et attention portée sur la qualité du sommeil et de l’alimentation. Après huit mois, le constat est net : « L’entraînement, c’est vraiment ce que je kiffe. » Sic.
Une victoire en Floride en décembre
Installée depuis un bon nombre d’années dans le sud de la Floride, Patricia Meunier-Lebouc y a effectué son retour à la compétition, au cœur de l’hiver, sur quelques tournois du Minor League Golf Tour, un circuit de tournois courts.
« J’ai commencé à jouer avec des jeunes, car il fallait bien trouver quelque chose pour jouer, livre-t-elle. Je n’avais plus du tout d’automatismes, je me suis retrouvée face au fait que je n’avais pas joué depuis 12 ans, même ne serait-ce que sur le départ du 1 pour gérer la carte de score, prendre une balle, des tees, des trucs tout simples. »
Visiblement, la gestion a fini par bien s’établir, puisque Patricia Meunier-Lebouc a remporté début décembre une épreuve de ce circuit, le Justin Fonseca Memorial Tournament, en signant une carte de 65 (-6) lors de l’unique tour.
Mais ce n’était là qu’un prélude. Dès le mois de janvier, la Dijonnaise est venue au Portugal se mesurer à des joueuses emblématiques de sa génération comme Lorena Ochoa ou Annika Sörenstam (qui a partagé sa partie), lors d’un tournoi senior. Dans la foulée, les mauvais côtés de la vie sportive de haut niveau lui ont adressé un rappel.
Arrêt forcé en janvier
« J’ai sans doute un peu forcé sur la machine, je me suis refait un peu mal au dos, narre-t-elle. Je me suis arrêtée, j’ai recalibré mon entraînement physique. Après quatre mois, ça va bien, j’ai retravaillé mon swing pour avoir moins mal au dos. » Un dos qui avait notamment subi deux opérations, au point de devenir l’élément qui avait fait penser à Patricia Meunier-Lebouc que le golf de haut niveau constituait un passé révolu.
Or, ces derniers mois ont prouvé le contraire. Mais ils ont surtout prouvé à l’intéressée que prendre du plaisir dans ce style de vie était de l’ordre du présent. « Je me suis rendu compte que ça me faisait du bien de me retrouver face à moi-même, et de nouveau dans la position de la joueuse, explique-t-elle. Il y a plus de journées ou de moments difficiles, mais j’aime aller au travail. Ça m’a confirmé que c’était une bonne décision. »
Retour sur l’Epson Tour
Les Majeurs seniors, auxquels elle peut accéder automatiquement eu égard à son palmarès, constituent son principal objectif, à l’occasion de son retour. Le premier d’entre eux, le Senior LPGA Championship, débute ce jeudi dans l’Indiana, tandis que l’U.S. Senior Women’s Open se déroulera du 24 au 27 août dans la région de Portland.
Pour des tournois aussi relevés, forcément, s’habituer à une pression plus importante que sur les tournois de la Minor League était une importante étape de préparation. Patricia Meunier-Lebouc s’est ainsi tournée vers l’Epson Tour, la deuxième division du LPGA Tour, où elle a découvert, « presque par hasard » précise-t-elle dans un sourire, qu’elle disposait d’une catégorie, là encore au regard de son palmarès.
Et au-delà ?
Elle a ainsi profité du passage du circuit en Floride pour disputer deux épreuves au mois de mai. Même si toutes les deux se sont soldées par des cuts manqués, elle en retire de bonnes choses. « Ça a été chaud, parce que c’était le plus haut niveau de pression que je pouvais trouver, et ça n’a pas été simple, souligne-t-elle. Je n’ai pas passé les cuts, mais vu comment je me suis sentie, je ne me suis pas si mal débrouillée. C’est là que l’expérience permet de garder un cap. »
Et pour le reste, alors ? Est-ce que les objectifs vont au-delà des Majeurs seniors ? « Je vais voir quel golf je vais pouvoir construire, répond-elle simplement. Je ne fais pas ça a priori au départ pour retourner sur le tour à plein temps et y gagner ma vie. Ce qui me pousse à le faire, c’est la notion de coaching, pour expérimenter sur moi ma propre philosophie, et pour avoir une qualité à coacher les autres encore plus développée. » Mais jusqu’où ? « Je suis une compétitrice dans l’âme, et on ne se refait pas. »