Engagé ce lundi sur une épreuve du Win Tour au golf du Gouverneur, l’ancien joueur professionnel s’est offert un peu d’adrénaline, lui qui est maintenant passé du côté de l’enseignement dans la région lyonnaise.

Anthony Snobeck, en 2015, sur une épreuve espagnole du Challenge Tour. © Matthew Lewis / GETTY IMAGES EUROPE - AFP

L’amour du jeu toujours intact

« Enseigner le golf à plein temps, c’est presque oublier comment jouer avec une carte dans la poche. » Voilà une phrase qui revient souvent dans la bouche des enseignants, et notamment dans celle d’Anthony Snobeck, ancien membre du Tour européen, aujourd’hui de l’autre côté des cordes depuis l’arrêt de sa carrière avec la crise sanitaire. Alors quand il a vu que le Win Tour passait par la région lyonnaise, il n’a pas hésité. En effet, le circuit créé par Stanislas Caturla propose une catégorie dédiée aux enseignants. L’occasion idéale pour renouer avec la compétition et s’offrir un petit saut vers le passé sur 18 trous : « C’est la première fois que je joue sur le Win Tour et franchement, c’est top. Je suis toujours autant amoureux du jeu de golf. J’ai arrêté ma carrière professionnelle non pas parce que je n’aimais plus ça mais parce que l’organisation, la logistique, les voyages et les sacrifices étaient trop importants par rapport aux bénéfices. Du coup, aller jouer cette étape du Win Tour, pas très loin de chez moi, c’est l’occasion parfaite pour se remettre un peu dans le bain et essayer de battre les copains », déclare Anthony.

À maintenant 39 ans, le Français, titré à deux reprises sur le Challenge Tour en 2006 et 2011, s’est donc laissé tenter par l’expérience du Win Tour. Un moyen pour lui de se rappeler aux bons souvenirs de sa carrière, interrompue brusquement par le Covid-19. À cette époque, il ne possédait plus de catégorie pour jouer sur le Challenge Tour. La vie de joueur pro ne lui convenait plus. Son choix d’arrêter et de se tourner vers l’enseignement s’est imposé naturellement : « Avec la crise sanitaire je ne jouais presque plus aucun tournoi. Et puis je n’ai pas beaucoup vu grandir ma petite fille et c’est aussi ça qui m’a poussé à changer de vie. Bien sûr l’adrénaline des tournois me manque. J’ai quand même passé quelques années sur les circuits, j’ai disputé cinq Open de France et je garde de supers souvenirs de tout ça mais il était temps pour moi de passer à un nouveau chapitre. Aujourd’hui je me suis juste offert un peu de compet’ sur le Win Tour pour voir ce dont j’étais encore capable, et c’était chouette. »

Pour la petite histoire, il a ce lundi terminé 3e dans la catégorie des enseignants sur l’étape du Gouverneur. Une expérience qu’il renouvellera peut-être, même si pour le moment il se consacre à fond à sa nouvelle vie de coach.

On a beau être un bon joueur, on n’est pas forcément un bon enseignant.

Anthony Snobeck

Exit les circuits, bonjour les tapis

C’est dans deux golfs du Rhône qu’Anthony Snobeck exerce sa nouvelle fonction d’enseignant. Les tapis de practice sont son nouveau lieu de travail. En alternance entre le golf de la Sorelle et la structure de ville de Lyon-Tassin, il apprivoise petit à petit ses nouvelles compétences : « J’ai passé mon diplôme avec la ffgolf au Centre national de formation et depuis j’enseigne avec une joie immense. C’est top de pouvoir partager. J’essaie de me servir un maximum de mon expérience pour apprendre à mes élèves. Pour l’instant je donne des cours à tout le monde, pas de préférence. À Tassin on a beaucoup de nouveaux golfeurs donc c’est génial pour moi aussi car ça me permet de progresser encore plus vite dans ma pédagogie. Ce n’est pas facile d’expliquer simplement les choses et surtout on a beau être un bon joueur, on n’est pas forcément un bon enseignant. Ça s’apprend et jusqu’ici je suis à fond dans ce projet. »

Anthony Snobeck est donc un homme bien occupé. Entre les deux golfs où il enseigne, sa vie de famille et sa première apparition sur le Win Tour, le nouveau chapitre de sa vie, comme il le dit lui-même, semble se remplir rapidement. Et quand il s’agit d’aborder le suivant, il le voit toujours dans le coaching mais pourquoi pas à un niveau supérieur : « J’aimerais bien un peu plus tard, d’ici quelques années, être coach d’une équipe première. Pourquoi pas entraîner un groupe de joueurs de Gounouilhou ou bien des joueurs ou joueuses pros. En tout cas j’ai envie de m’investir à fond même si pour le moment je cherche à développer ma mission actuelle, et c’est déjà pas mal. »