Après avoir joué lors de quatre éditions de la Solheim Cup, Gwladys Nocera occupe cette année le rôle de « helper » au sein de l'équipe européenne. Chargée d'aider les joueuses et le staff, la Française veillera en particulier sur Céline Boutier. À quelques heures du début de la compétition, elle nous emmène au cœur de la Team Europe.

L'Europe accueille cette 16e Solheim Cup sur le parcours de Gleneagles © Jamie Squire / Getty Images - AFP

Quel est vôtre rôle au sein de l’équipe européenne ?

Je suis helper. Mon rôle est d’aider la capitaine Catriona Matthew et ses assistantes un petit peu comme ce qu’ont fait Grégory Havret et Raphaël Jacquelin avec l’équipe de Ryder Cup l’an passé. Cette année, la capitaine nous a demandé de suivre certaines joueuses en particulier pour regarder un petit peu comment elles se sentent, observer si elles sont bien, stressées, tendues, ou trop détendues… Si elles ont besoin de quoi que ce soit, si elles ont des questions golfiques ou non golfiques, on est là. Notre rôle est de faciliter la communication entre les joueuses et la capitaine si difficulté il y a. Nous n’avons pas de pouvoir décisionnel mais Catriona vient nous voir pour nous demander comment on sent les filles. On est tout simplement là pour aider et faire en sorte que tout le monde soit à l’aise dans l’équipe.

Que ferez-vous pendant la compétition ?

Pendant les trois jours, je serai sur le parcours avec une oreillette. Je suivrai Céline quand elle jouera. Mon rôle sera de donner les infos si besoin, d’être là pour les filles, de suivre ce qu’il se passe sur le parcours et de faire en sorte qu’elles soient à fond pour performer.

Comment est l’ambiance au cœur de l’équipe ?

Pour l’instant il y a une super ambiance, c’est très léger, détendu. Les filles sont hyper motivées mais dans le calme et la sérénité. C’est très sympa. Le soir, on dîne toutes ensembles, on parle de tout et de rien. C’est un groupe d’humains avant tout. Il n’y a rien de particulier mais tout le monde est là pour faire de son mieux.

Céline va trembler, elle va avoir peur, mais elle doit le vivre à fond pour que cela devienne quelque chose de positif

Vous devez suivre attentivement l’évolution de Céline Boutier dans l’équipe…

Oui Catriona m’a demandé de la suivre donc j’ai accompagné ses parties d’entraînement depuis trois jours. Céline est très bien. Elle sait ce qu’elle fait et elle n’a pas besoin de moi pour bien jouer au golf à vrai dire. Elle m’a posé quelques questions sur la pression au départ du 1 ou des petites choses comme ça. On en a parlé hier mais de toute façon elle est prête. Elle fait une super saison, elle joue très bien donc il n’y a aucune inquiétude à avoir, ça va très bien se passer.

Que lui avez-vous répondu ?

La pression du 1 est inexplicable. Je ne me fais pas de souci parce qu’elle aime le golf, qu’elle joue très bien et qu’elle est en pleine confiance. Évidemment elle va trembler, elle va avoir peur mais ça fait partie de l’expérience et il faut qu’elle le vive à fond pour que cela devienne quelque chose de positif. Cela s’estompera en marchant sur la fairway du 1. Le message c’est de lui dire que oui elle va être stressée mais que c’est normal, il faut faire avec, en profiter et l’exploiter à fond.

En quoi la pression est-elle tellement différente en Solheim Cup ?

Ça n’a rien à voir avec un tournoi normal. On joue par équipe, on représente l’Europe et pas seulement soi-même. Il y a le staff, tous les gens autour de l’équipe, les supporters... C’est assez énorme. Pendant deux ans tu te bats pour être sélectionnée et quand tu es là c’est grand. L’ambiance est incroyable, la tribune du 1 est énorme, il y a beaucoup de public, beaucoup de bruit, c’est complètement différent.

Vous avez disputé quatre Solheim Cup (en 2005, 2007, 2009 et 2015). Quel souvenir en gardez-vous ?

Ce sont les semaines qui m’ont le plus marquée. J’ai eu le malheur de n’en gagner aucune et ça reste une déception. Mais je garde des souvenirs sur chaque Solheim qui vont me rester à vie, alors qu’il y a des tournois dont je ne me souviens même pas. La Solheim c’est énorme dans une carrière. C’est aussi pour ça que j’ai accepté de venir ici en tant que helper, car c’est un tournoi important à mes yeux et qui est fabuleux. C’est une autre manière de le partager.

Le parcours de Gleneagles s’annonce redoutable. Qu’en avez-vous pensé ?

Il est particulièrement long car il est très mouillé. Ça allait un petit peu mieux aujourd’hui car il a un peu séché, mais la température demeure assez basse donc la balle ne vole pas énormément. Il y a pas mal de vent et de la pluie par moment, mais bon le parcours sera long pour tout le monde ! Au delà du fait de taper fort, ça va se jouer sur et autour des greens. Ce sont des filles qui ont toutes le même niveau de jeu donc ça va se jouer à très peu de choses.

Les Etats-Unis avancent en favorite après avoir remporté les deux dernières éditions. Pensez-vous que l’Europe puisse s’imposer cette année ?

Evidemment, si je suis là c’est que j’y crois à fond ! L’équipe est forte et les filles sont concentrées mais sereines et appliquées. Il y une homogénéité dans l’investissement qui est cool à voir. Elles ont toutes hâte de commencer après ces longues journées d’entraînement.