Grâce au dispositif Junior Pass, les jeunes de 16 ans et moins et de 36 d’index inscrits dans les écoles de golf partenaires peuvent désormais jouer gratuitement sur plus de 400 parcours en France. Explications avec le président de la ffgolf, Pascal Grizot.

Le Junior Pass concerne plus de 400 clubs en France. © ffgolf

Quel est l’objectif général dans la mise en place du Junior Pass ?
C’est le troisième pilier de ce qui a été mis en place depuis deux ans pour développer et fidéliser le golf chez les jeunes. Il y a d’abord eu la réforme des écoles de golf, avec le Challenge national des écoles de golf Colas, ensuite les Junior Series Legal 2 Digital, qui sont des compétitions organisées à l’intérieur des clubs et qui incitent les enfants à aller sur les parcours, la troisième nouveauté est le Junior Pass. Pour les plus anciens, il s’agit d’une forme moderne de ce qu’était, à l’époque, le Brevet sportif.

Comment fonctionne concrètement le Junior Pass ?
Le Junior Pass consiste, pour les golfs qui y adhèrent, à mettre à disposition des créneaux pour accueillir les jeunes éligibles. Ces derniers doivent avoir 16 ans ou moins, posséder une licence active en étant membre d'une A. S. ou abonné de leur golf, être inscrits dans une école de golf, et avoir un index de 36 ou moins. Ils ont ainsi la possibilité de solliciter n’importe quel golf engagé dans le Junior Pass pour savoir s’ils peuvent venir jouer une partie gratuitement, et aux conditions définies par le club d’accueil.

Comment avez-vous senti le besoin de créer ce dispositif ?
Lorsque je me suis déplacé, il y a deux ans, à la convention de l’ADGF (Association des directeurs de golf de France, NDLR), j’ai eu une question d’un directeur qui demandait pourquoi on ne remettait pas en place le Brevet sportif. Il se trouve que c’était l’un de mes souhaits. J’allais forcément en parler, mais je me demandais justement si c’était une chose bien vue par les propriétaires et les dirigeants de laisser la possibilité aux plus jeunes de venir gratuitement pratiquer le golf dans leur structure. Une très grande majorité, voire la totalité des directeurs présents, était très favorable à cette mesure. Donc lorsque nous sommes revenus de cette convention avec le directeur exécutif de la ffgolf Christophe Muniesa, nous avons créé une commission chargée de réfléchir à la mise en place d’un tel dispositif. Cette commission est née il y a un an et demi, il y a eu des enquêtes auprès des golfs pour savoir combien seraient prêts à faciliter l’accès gratuit pour les plus jeunes. Il a aussi fallu que cette commission travaille sur les critères, comme la limite d’âge et la limite d’index. Aujourd’hui, le Junior Pass est officiellement lancé, et nous avons plus de 400 golfs qui ont répondu favorablement.

L’ambition est toujours la même, à savoir pousser les jeunes à aller sur le parcours ?
Oui, car nous avons pu voir que, chez les jeunes, il y avait un taux d’abandon qui était encore très élevé, même s’il a diminué depuis deux ans grâce aux mesures que nous avons déjà mises en place. Pourquoi ? Souvent parce que la pratique, au départ, est cantonnée au practice et ne va pas, ou trop peu, sur le parcours. Alors qu’on le sait, ce qui est intéressant, c’est d’aller sur le parcours, c’est de jouer, de rentrer la balle dans le trou. Et ce sont des choses qu’on ne peut pas faire quand on ne fait que taper des balles sur un tapis. Donc l’objectif, comme pour les deux autres mesures, c’est d’inciter les jeunes à aller plus souvent sur les parcours. Et puis évidemment, même si c’est bien de jouer sur son propre golf, il y a toujours la question de pouvoir jouer ailleurs, et notamment en vacances. Donc il y avait cette problématique financière, car même s’il y avait des tarifs spécifiques pour les enfants, la gratuité n’était pas mise en place partout. Grâce à ce Junior Pass, c’est maintenant le cas.

Que voudriez-vous dire aux golfs qui n’ont pas encore adhéré au Junior Pass ?
Je les incite évidemment à le faire, car bien souvent, quand les enfants jouent, les parents peuvent également avoir envie de venir, et il n’y a pas de gratuité pour eux. Donc ça peut aussi être générateur de clientèle et de revenus supplémentaires. Et même s’il n’y a pas de revenus, ils participent à une bonne action, en permettant à des jeunes de jouer plus souvent sur des parcours qu’ils ne connaissent pas.

L'école de golf de Mazamet La Barouge compte 12 enfants en 2022-23. © Golf de Mazamet

À Mazamet, un parcours accessible pour progresser

Le golf associatif de Mazamet La Barouge fait partie des plus de 400 golfs engagés dans le Junior Pass. Une opportunité pour accueillir des jeunes, mais pas seulement, comme en témoigne son président, Cédric Alran.

Comment fonctionne votre école de golf, et combien d’enfants compte-t-elle ?
J’ai repris la direction du golf il y a deux ans, à un moment où l’école de golf vivotait. Aujourd’hui, elle compte 12 enfants. Notre but, c’est de créer de nouveaux golfeurs, d’attirer de plus en plus de gens sur notre golf, y compris des jeunes et des non-golfeurs.

Qu’est-ce qui vous pousse à adhérer au projet du Junior Pass ?
C’est de faire venir les jeunes, tout simplement. Et accompagnés, si possible. Nous avons un beau parcours, propre et bien entretenu. Plus de gens passeront dessus, plus on parlera de nous, et peut-être que derrière, des joueurs viendront prendre un green fee ici. Et puis je pense que, quoi qu’il arrive, l’avenir du golf passe par les jeunes. Il me semble donc logique de leur ouvrir le parcours gratuitement. Et c’est pour cela, aussi, que nous avons mis en place un pack d’initiation de six mois en famille.

Quels sont les atouts de votre parcours pour les jeunes qui viendront jouer chez vous ?
Déjà, c’est un golf qui n’est pas extrêmement fréquenté, donc il est facile de trouver de la place pour venir y jouer. C’est un parcours assez plat, accessible, très franc, où on retrouve généralement toujours sa balle. Les bons coups sont récompensés. Il est aussi très varié, avec beaucoup de coups différents à jouer. Donc idéal pour progresser.