L’ancien pensionnaire du DP World Tour relégué sur le Challenge Tour fin 2022 s’est donné deux ans pour retrouver l’élite. Dans le cas contraire, il faudra penser à autre chose...

Le début de saison en Afrique du Sud a été positif pour Benjamin Hébert. © Johan Rynners / Getty Images - AFP

Benjamin Hébert s’est envolé ce lundi 11 mars vers l’Inde où il doit disputer, entre le 14 et le 24 mars, les deux épreuves du Challenge Tour co-sanctionnées avec le Professional Golf Tour of India (PGTI). Un voyage de quinze jours durant lequel il faudra rester très vigilant. « Je ne connais pas les parcours que l’on va jouer, annonce le Briviste. Mais je sais qu’on joue généralement de beaux parcours. Je ne suis pas inquiet à ce niveau-là. En revanche, ce qui est plus compliqué là-bas, c’est la nourriture. Il faut faire attention à tout. »

Il aura ensuite trois semaines de repos devant lui avant une nouvelle série de deux tournois aux Émirats arabes unis, à Abou Dhabi plus précisément (18-25 avril). Il sera ensuite temps de lancer « véritablement » la saison en Europe avec le Challenge de España programmé le 9 mai du côté de Séville, en Andalousie.

« Mon calendrier une fois en Europe sera assez simple, souligne l’élève d’Olivier Léglise. Je vais me limiter à trois semaines de tournois d’affilée. En 2023, j’ai fait beaucoup de séries de quatre tournois et je me suis rendu compte que c’était beaucoup. Physiquement mais aussi psychologiquement. Cela demande beaucoup d’énergie, et comme on n’est moins chouchouté sur le Challenge Tour que sur le DP World Tour, les semaines pompent plus d’influx. Du coup, je me suis fixé cet objectif pour être à bloc à chaque fois pendant ces trois semaines. Ceci dit, tout dépendra de la fin de saison, où j’en suis au classement par rapport au top 20 ou au top 45, si j’ai besoin de points ou pas, ajoute-t-il. Voilà donc mon plan de marche : trois semaines de compétition, une semaine de repos et ainsi de suite. »

Actuellement 29e de la Road to Mallorca après trois rendez-vous joués en Afrique du Sud grâce notamment à une 9e place obtenue le 18 février dernier à George, au Dimension Data Pro-Am, ses premières sorties ont globalement été jugées positives. Benjamin Hébert n’a ainsi jamais manqué le moindre cut, malgré une météo et un tirage qui ne lui ont pas été franchement favorable. Explications.

« Il y a beaucoup de bonnes choses à retenir, confirme-t-il. Avant de lancer ma saison au Cap (le 8 février), j’avais pris part à la Coupe de France professionnelle au Maroc, pour relancer la machine car je n’avais pas joué depuis deux mois. J’ai été dans le top 5 au Cap après deux tours. On a joué le samedi en dernière partie avec beaucoup de vent. J’ai concédé un triple au 14 qui m’a fait reculer au classement… La semaine suivante, à George, je fais un super premier tour, un deuxième tour plus compliqué sur le parcours le plus difficile avec le vent, le 3e tour, je refais -6… J’étais dans les cinq premiers avant le dernier tour. Et puis lors du dernier tournoi, on a eu droit à un vent terrible. J’ai joué 18 trous le vendredi dans la tempête et le samedi au moins 14 trous dans les mêmes conditions. C’est un peu frustrant à l’arrivée. Il y a parfois une part de chance dans les tirages. Et j’ai envie de dire que les trois semaines en Afrique en Sud n’ont pas été globalement en ma faveur. C’est pour cela que je dis qu’il y a encore un peu plus de positif en accrochant notamment un top 10. La façon dont j’ai joué me donne bon espoir, même si les résultats ne sont pas non plus transcendants (48e au Cap, 46e au NMB Championship). Mais c’est de bon augure pour la suite de la saison. Nous ne sommes qu’au tout début de l’année, je n’ai fait que trois tournois sur quatre. Je suis dans le top 30 de la Road… Je suis placé. »

Âgé de 37 ans depuis le 19 février dernier, l’horloge biologique tourne et le temps presse pour Benjamin Hébert, sextuple vainqueur sur le Challenge Tour entre 2011 et 2014. Cet exercice 2024, qui semble plutôt bien se présenter, du moins en termes de sensations, doit également être synonyme de remonter parmi l’élite.

« Est-ce que c’est l’année ou jamais ? s’interroge-t-il. Cela s’en rapproche en tout cas. Ce n’est pas franchement décidé mais je suis reparti sur un cycle de deux ans. Je me laisse deux ans pour remonter sur le Tour. Si fin 2025 ce n’est pas le cas, il sera temps de penser à autre chose. Mais sur ce que j’ai produit depuis le début de l’année, si l’on se réfère à mon jeu depuis le mois de janvier, il peut se passer de bonnes choses cette année. Je viens d’avoir 37 ans… Il y a des petits pépins qui commencent à apparaître mais encore une fois, je suis bien suivi depuis plusieurs années avec le même staff. Ils sont à l’écoute, ils ne cherchent pas à bourriner. Ils se rendent compte que je n’ai plus l’âge pour faire de grosses modifications comme on a essayé de faire il y a trois, quatre ans. Et ce qui nous a mis entre guillemets dans cette situation-là. Aujourd’hui, on est beaucoup plus vigilants, on fait plus attention, on avance petit à petit mais je sens qu’on est sur le bon chemin. Alors combien de temps ça va prendre ? Je ne sais pas ! » 

L’objectif est de gagner ou de faire un top 3 le plus rapidement possible pour marquer des gros points.

La recette à suivre serait celle d’imiter Ugo Coussaud qui, en 2023, avait validé son droit de jeu sur le DP World Tour avant même la fin du premier semestre grâce à une victoire en Inde (tiens, tiens…), deux top 3, un top 10 et deux top 15… Le tout en seulement huit départs !

« Sur le Challenge Tour, la consistance et la régularité, ça ne paye pas forcément, conclut Benjamin Hébert. À moins d’être toujours dans le top 5 ou le top 10… Consistant autour de la 20e place, on n’avance pas. Il faut faire des perfs. L’objectif est de gagner ou de faire un top 3 le plus rapidement possible pour marquer des gros points. À moyen terme, l’objectif est le top 20 en fin d’année, à court terme, celui de garder le système de jeu que j’ai actuellement. Planter la carte dans un mois et demi, ce serait top. Mais ils sont rares ceux qui ont réalisé cet exploit. Ce qui prouve que ce qu’avait fait Ugo l’an passé, c’était très fort. »