Antoine Auboin, de retour là où tout a (re)commencé

« C’est toujours prévu. La victoire ne change rien », indiquait-il à notre confrère de Golf Planète l'an dernier, quelques minutes après avoir décroché sa première victoire chez les professionnels. « Je pense quand même faire un break et reprendre peut-être l’année prochaine en étant déterminé et en sachant sur quoi je repars. » Aussi étonnante que puisse paraître sa décision à l'époque, le vainqueur du premier Lacanau Alps Open s'y était bel et bien tenu, passant six mois à l'écart des parcours dans la foulée de son succès.

« J'ai arrêté parce que c'était un peu le brouillard dans ma tête », nous confiait-il la semaine dernière dans son club de Biarritz le Phare, où il était venu assister en voisin au trophée Golfers' Club. « Je jouais bien, mais je ne faisais pas de très bons résultats. Je me suis beaucoup pris la tête et je ne prenais plus de plaisir. J'ai décidé de faire ce break pour prendre du recul, savoir exactement ce que je voulais et ce que je ne voulais pas, et repartir sur de bonnes bases », poursuit-il.

Loin de rester les bras croisés durant ces six mois, le joueur parrainé par la C&S Golf Team s'est retroussé les manches pour travailler dur. Pas sur les tapis de practice ou autour du chipping green, mais... en cuisine ! « Pour financer ma saison suivante, j'ai bossé comme commis de cuisine au restaurant Le Georges, place Clemenceau à Biarritz. Ça m'a beaucoup appris, car j'avais toujours pensé que c'était un métier facile, alors qu'en fait pas du tout : il faut s'adapter aux clients et tenir le rythme, c'est super dur ! Après ça, j'ai fait des extras dans un hôtel en service petit-déjeuner. »

La difficulté des métiers de la restauration l'a convaincu d'une chose : « Je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout ma place... Que ma place à moi, c'était sur un parcours de golf, et non pas enfermé. Mais je suis content de l'avoir fait pour me vider la tête, me ressourcer, bosser et gagner quelques sous », sourit-il à l'évocation de ce cauchemar en cuisine, qui lui finalement permis de poursuivre son rêve !

Pour son retour sur les circuits, le joueur, qui évoluait depuis son passage professionnel en 2022 sur le Pro Golf Tour, a choisi l'Alps Tour, l'autre circuit de troisième division européenne. « En ayant la catégorie de vainqueur de tournoi, c'était logique ; et puis ça me permettait de changer des habitudes. Il y a pas mal de tournois en France, en Espagne et en Italie, et je peux en faire la plupart en voiture et partager les déplacements avec des copains », explique-t-il.

Si le début de l'année n'a pas été aussi fructueux qu'espéré, l'Antoine Auboin version 2025 ne rumine pas pour autant de pensées négatives : « J'ai manqué beaucoup de cuts d'un coup, c'est un peu frustrant, mais je relativise car je ne suis pas loin en n'ayant pas l'impression de jouer hyper bien non plus. Il faut rester patient, car sur ces petits circuits les bonnes places se jouent souvent à un coup ou deux. »

Et s'il y a un endroit où les ondes positives devraient abonder en faveur d'Antoine Auboin, c'est bien à Lacanau. « Je suis impatient de rejouer ce tournoi ! » admet-il. « C'est un parcours que je trouve très bon : il y a des trous larges, d'autres étroits, certains compliqués, d'autres plus faciles, donc c'est très varié, et c'est vraiment sympa à jouer. En plus le cadre est magnifique, et si on a la même qualité d'entretien que l'an dernier, on va encore se régaler ! »

Alors que s'ouvre ce jeudi la deuxième édition du Lacanau Alps Open, le tenant du titre est prêt à continuer à reprendre le fil de son histoire, là où il l'avait mise en pause il y a un an. « Je vais le jouer comme en 2024 : sans me prendre la tête. Et le fait d'être le tenant du titre ne va pas me mettre plus de pression. Je suis sûr qu'il y en a plein de joueurs qui vont vouloir me mettre la branlée (sic), mais j'y vais pour me battre jusqu'au bout et pour défendre ce titre ! »