Après une première édition réussie en 2022, le Hauts-de-France Pas-de-Calais Golf Open, disputé de jeudi à samedi à Saint-Omer, reconduit sa formule mixte co-sanctionnée par l’Alps Tour et le LET Access Series (Letas). Explications avec le directeur de l’Aa Saint-Omer Golf Club, Roger Mortier.
Vous avez décidé de reconduire la formule mixte mise en place pour la première fois l’an passé. Qu’est-ce qui vous a conforté dans ce choix ?
Ça nous tenait vraiment à cœur de ne pas revenir en arrière, avec un champ complet entièrement masculin. Nous voulions garder cette formule, qui a beaucoup plu, que ce soit aux joueurs ou aux partenaires, car pour le pro-am, nous avons également une moitié des équipes menées par des proettes, et l’autre par des pros. C’est la raison pour laquelle le tournoi a été décalé en septembre : les dames n’étaient pas disponibles. Il y avait un autre tournoi du Letas à cette date, mais avec un champ complet. Le format n’a pas changé : premier et deuxième tours jeudi et vendredi, un cut qui garde les 30 meilleurs et ex æquo dans chaque tableau, et le dernier tour samedi. Le champ est réduit dans les deux cas. Tant mieux pour les joueurs et les joueuses, car de fait, la dotation se divise entre moins de personnes. Il y aura la même dotation chez les messieurs et chez les dames : 40 000 €.
Cette date en septembre vous avantage-t-elle, en ce sens que, plus près de la fin de saison sur les deux circuits, les enjeux sont plus importants ?
Il reste trois tournois du Letas après le nôtre, et sur l’Alps Tour, il s’agit du dernier tournoi avant la finale. Donc les résultats de cette semaine vont être intéressants pour décerner les cartes sur le Ladies European Tour d’un côté, et sur le Challenge Tour de l’autre. Nous avons de belles têtes d’affiche dans les deux tableaux, avec les 66 meilleurs de chaque circuit, ainsi que les différentes invitations, qui font, au total, un champ de 140 joueurs et joueuses.
Justement, qui seront les principaux invités ?
Nous avons invité Julien Quesne, qui nous a demandé une wild card car, à la suite de blessures, il veut se relancer et retrouver sa carte sur le Challenge Tour et le DP World Tour. Il avait déjà joué ce tournoi lorsqu’il faisait partie du calendrier du Challenge Tour. Nous avons également invité un jeune joueur amateur suivi par Raphaël Jacquelin, Nathan Legendre (champion de France amateur en 2022, ndlr). Et puis, dans le but de créer du lien entre notre Pas-de-Calais Paragolf Open, qui a eu lieu au mois d’avril dernier, et ce tournoi, on décerne toujours, en négociation avec les circuits, une wild card pour le vainqueur. Manuel de Los Santos va donc représenter le paragolf cette semaine, et nous en sommes très fiers. Nous espérons que, l’année prochaine, nous pourrons également décerner une wild card paragolf chez les dames.
Pouvez-vous nous rappeler les raisons qui, à la base, vous avaient poussés à mettre en place ce format mixte ?
C’était en accord avec la ffgolf, qui nous a encouragés à le faire. Après deux ans d’absence dus au Covid, nous voulions marquer les esprits, et pas revenir comme avant. Jean-Jacques Durand, le président et fondateur de l’Aa Saint-Omer Golf Club, a toujours voulu aider le golf féminin. Mais le souci, c’est qu’à l’époque, sur le Challenge Tour, ça n’aurait pas été faisable. Il aurait fallu organiser un deuxième tournoi. Cette formule mixte Alps Tour-Letas nous a été proposée en collaboration avec Estelle Richard, la directrice de l’Alps Tour. Nous avons pensé que c’était une bonne façon de revenir, et de définir ce qu’est Saint-Omer, c'est-à-dire un tremplin pour les jeunes. Beaucoup de pros et d’amateurs ont gagné chez nous, et ont fait de belles carrières derrière : José-Filipe Lima, Sébastien Gros, Julien Guerrier… C’est l’ADN de Saint-Omer : aider les jeunes joueurs à vivre leur vie de golfeur professionnel, à performer et à monter dans les divisions supérieures.
Autre acteur majeur de la semaine : le parcours. Quel défi va-t-il présenter aux joueurs et aux joueuses ?
Chez les messieurs, nous avons gardé le même format qu’à l’époque du Challenge Tour, avec un par 71. En revanche, pour les dames, il reste en par 73, comme il l’est toute l’année. Dans les deux cas, ça reste un défi golfique. À l’époque où le tournoi se jouait la même semaine que l’U.S. Open, les joueurs disaient : « C’est notre U.S. Open à nous ». Il est vrai que le parcours a cette réputation d’être difficile, mais il est dans un état magnifique, car la météo a été de notre côté cet été. L’architecte, ici, a gardé les courbes naturelles d'un site au pied des collines du Boulonnais. Il y a des dénivelés importants, des coups en pente… Ce parcours est atypique, mais il plaît par son panorama.
Que diriez-vous aux gens qui voudraient venir assister au tournoi sur place ?
Déjà, l’accès est entièrement gratuit et ouvert à tous. Notre académie sera ouverte pendant tout le tournoi, et donc ceux qui le veulent pourront s’initier gratuitement. Avec le soutien de la communauté de communes et du département, nous allons également recevoir des collégiens, jeudi et vendredi matin, pour des initiations. Il y aura également des clinics avec les pros. Enfin, nous avons voulu faire un clin d’œil au rugby. Et donc jeudi soir, à partir de 19h, on laisse l’espace VIP en accès libre, pour venir regarder le match France-Uruguay, avec une formule snack. Tout cela se fait dans un esprit de démocratisation. C’est parfois difficile de parler de golf avec les non-golfeurs. Donc nous essayons de faire ce qu’il faut pour démythifier tout ça, et faire comprendre aux gens qu’ils sont les bienvenus.