Pour la 22e édition du Lexus Pro-Am de Paris, son père fondateur Christophe Ravetto revient sur les coulisses d’un événement incontournable en France, dans l’ombre duquel se cache un travail de fourmis.

Cette année, le Lexus Pro-Am de Paris a lieu du 5 au 8 juillet. © LEXUS PRO-AM DE PARIS / SWING

« Il me tient à coeur parce que c’est un résumé de ma vie. » Lorsqu’il évoque le Lexus Pro-Am de ParisChristophe Ravetto replonge dans des années où cet événement n’était alors qu’à l’état de projet. Fraîchement sorti de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, le joueur du Racing Club de France officialise en 1999 son passage professionnel et découvre en même temps l’univers des Pro-Am. Une formule qui lui plaît immédiatement. « Ce sont de beaux événements, sur des beaux parcours magnifiques et l’expérience est géniale pour les amateurs comme pour les pros » s’épanche-t-il. Alors après deux années à en être participant lorsqu’il n’évolue pas sur les circuits français et européens, il décide de passer de l’autre côté de la carte de score et de créer son propre tournoi. « J’avais remarqué qu’il n’en existait pas beaucoup sur Paris et j’avais envie de créer un rendez-vous où les pros auraient un enjeu sportif en jouant quatre tours comme sur les circuits d’élite, mais aussi où les amateurs vivraient une expérience unique, un peu comme leur Masters de l’année » explique le fondateur. À une époque où le calendrier d’un professionnel français comptait difficilement 10-15 tournois dans une même année, l’idée lui semblait d’autant plus pertinente.

Alors en 2002, le premier Pro-Am de Paris se joue. Une réussite immédiate avec 63 équipes participantes sur quatre parcours de prestige que sont le golf de Joyenval, le RCF La Boulie, le Golf National et le Paris International Golf Club, suppléé depuis par le golf de Chantilly. « Cette première édition était grandement basée sur le ‘système D’ puisque j’avais impliqué mon père, ma mère, ma sœur, ma femme et mes beaux-parents pour m’aider. J’étais très content mais on était loin de ce qu’est devenu l’événement » raconte-t-il. Car dès la deuxième édition, l’ex-professionnel intègre l’entreprise d’événementiel SWING en tant que directeur général et bénéficie de l’expertise de ses âmes pour faire évoluer le Pro-Am de Paris. Pour son premier anniversaire, le « bébé » de Christophe Ravetto est déjà précoce. Et en grandissant, l’évolution est prometteuse. Le nombre d’équipes augmente, la logistique se fluidifie et les départs en shotgun contribuent à la convivialité des réceptions de chaque journée avec petits-déjeuners, déjeuners et remises des prix quotidiens apparus lors de l’édition 2009. « Tout est dans le détail, on a également mis en place un concours d’élégance et les participants sont nombreux à jouer le jeu et à venir dans des tenues accordées, c’est génial. »

L'équipe du golf Isabella, vainqueur du concours d'élégance 2021. © Lexus Pro-Am de Paris / SWING

Aujourd’hui, le Francilien est très heureux d’avoir atteint une barre symbolique : celle des 100 équipes participantes. C'était en 2022. « Un objectif que j’avais dès le début, comme quoi il faut être patient » lâche-t-il dans un rire. Mais ce record ne sera jamais battu. Car la principale condition qu’il s’impose chaque année est la prise de plaisir de ses participants « à jouer à ce super sport qu’est le golf. » Dépasser la centaine d’équipes y nuirait, en plus de demander une journée supplémentaire au tournoi et donc de casser le format sportif des 4 tours. Il semblerait donc que le Lexus Pro-Am de Paris ait atteint sa majorité au bout de sa 21e année. Même si le travail continue derrière pour l’améliorer d’une édition à l’autre.

Le nerf de la guerre

Car derrière ces cinq journées d’évènement transparaissent à peine un bien plus long acheminement. Celui des 20 âmes de l’agence SWING qui ne se réunissent toutes ensemble que pour cette occasion annuelle. « Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’implique un tel événement » résume Christophe Ravetto. Derrière ces mots, il décrit le modèle économique exigeant des Pro-Am de manière générale. « Ce n’est pas un Open de France ou un Evian Championship, certes, mais c’est quand même beaucoup de travail. On parle de 5 journées, dont 4 jours de compétition sur quatre parcours différents avec cinq à six cent participants différents. Ce qui requiert de nombreux prestataires : des golfs eux-mêmes qui nous accueillent, à la restauration pour les réceptions, en passant par la communication, la mise en place des cadeaux, etc… Mais surtout, il faut permettre aux amateurs de pouvoir jouer sur les quatre parcours de prestige à des tarifs préférentiels. »

Alors il fixe la participation au prix coutant, aujourd’hui évalué à 950 euros (890 euros pour les amateurs ayant déjà participé en 2021 ou 2022). « C’est beaucoup d’argent et j’en suis conscient. Mais c’est ce qui permet de fournir la dotation des professionnels et de mobiliser, justement, l’ensemble des prestataires pour une expérience à part. » Reste à rémunérer son équipe. Étape où les partenaires financiers jouent leur rôle principal. « Je les remercie donc tous, en particulier Lexus qui a été partenaire depuis le début, ou presque, et qui est devenu le partenaire titre il y a 12 ans. Sans oublier Arkea Banque Entreprises et Institutionnels, l’hôtel Le Mathurin, le Groupe GR et Barnes International Reality qui vient de nous rejoindre parmi les plus gros partenaires » précise-t-il. Le dernier cité contribue d’ailleurs à l’augmentation de la dotation globale du tournoi, relevée à 84 000 € dont 2 000 euros pour le vainqueur et un minimum garanti de 800 euros pour chaque pro ayant participé. Là encore, une barre symbolique qu’avait à coeur d’atteindre l’organisateur, pour satisfaire cette partie de lui qui pense encore comme un joueur professionnel.

Pour cette année, s’il ne fête pas d’anniversaire particulier, le Lexus Pro-Am de Paris sera tout de même à la fête. Le rendez-vous est pris du 5 au 8 juillet prochain mais les places sont précieuses : début mars, plus de la moitié des spots étaient déjà accaparés. « On peut potentiellement compléter toutes les inscriptions fin avril, ce qui serait une première » conclut Christophe Ravetto. De quoi avoir déjà un record, s’il en est un, pour cette année.