Le golf de Fontainebleau, qui reçoit ce week-end la coupe Frayssineau-Mouchy, va lancer à l’automne prochain un renouvellement complet de son système d’arrosage. Couplé à une conversion de flore lancée en 2015, il va permettre de réduire significativement la consommation d’eau.

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© Alexis Orloff / ffgolf

Fontainebleau, son château, son parc, sa forêt, et bien entendu, au cœur de cette dernière, son golf, créé en 1909. Un parcours qui s’apprête à recevoir, de vendredi à dimanche, son habituel grand rendez-vous de la coupe Frayssineau-Mouchy, mais également, à partir d’octobre prochain, à accueillir un chantier important : la réfection de son système d’arrosage.

En partenariat avec l'Agence de l'eau

« Le nouveau système sera beaucoup plus adapté, explique le directeur du golf, Christian MajcherIl ciblera les zones de jeu. L’ancien système, lui, date d’il y a environ 40 ans, et il présentait des problèmes de fuites et de câbles électriques défectueux. »

La durée des travaux est estimée à environ six mois, pour un budget avoisinant 1,2 million d’euros. Le projet, mené en partenariat avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie, présente un clair objectif chiffré : 30 % de consommation d’eau en moins. « Nous avons sensibilisé nos membres à cette question lors de notre assemblée générale, précise Christian Majcher. Et leurs suffrages ont été unanimes pour nous soutenir dans cette démarche. »

Les fétuques, elles, ont une meilleure capacité à repartir à l’automne, même après les éventuelles sécheresses de l’été.

Christian Majcher, directeur du golf

Pour réduire ses apports en eau, le golf de Fontainebleau, qui bénéficie depuis un an des conseils de l’ancien greenkeeper du Golf National Alejandro Reyes, mène également depuis 2015 une conversion de flore. Le principe : affaiblir la graminée présente naturellement sur les fairways (en l’occurrence le pâturin), car trop fragile et gourmande en cas de fortes chaleurs et de sécheresse, et la remplacer grâce à des sursemis, par une variété plus adaptée, comme la fétuque.

« Avant, la plante mourait à chaque fois, et on passait notre temps à regarnir. Cela nous prenait du temps, et en plus, nous coûtait de l’argent », observe Christian Majcher. Les fétuques, elles, ont une meilleure capacité à repartir à l’automne, même après les éventuelles sécheresses de l’été. Le processus, démarré sur les fairways il y a sept ans, a été étendu aux greens il y a deux ans.

Bientôt classé à l'Unesco ?

Dans sa gestion environnementale, le golf de Fontainebleau prend également grand soin de son patrimoine forestier. Niché au beau milieu de la forêt domaniale de Fontainebleau et de ses 21 600 hectares de superficie totale, le club présente la particularité d’être locataire de l’Office national des forêts (ONF). « Nous avons le meilleur conseil qui soit avec l’ONF, relève Jean-Paul Panié, président du club et responsable de sa commission terrain. Nous visitions régulièrement le parcours avec eux, et nous travaillons en bonne intelligence. »

Le golf de Fontainebleau restant un golf, certaines coupes doivent être parfois réalisées, par exemple d’arbres morts ou présentant un danger. « Mais on ne coupe jamais de beaux arbres, précise Jean-Paul Panié. Et les opérations se font toujours en compagnie de l’ONF. Nous maintenons la forêt de manière harmonieuse. » Et comme, à Fontainebleau, on ne plante pas que les drapeaux, de nouveaux arbres sortent parfois de terre, le club plantant lui-même quelques bouleaux.

À terme, la forêt de Fontainebleau, golf compris, pourrait entrer au patrimoine mondial de l’Unesco. La candidature, lancée en 2016, a été inscrite en septembre 2020 sur la liste indicative nationale (soit la liste des sites que l’état français souhaite proposer à l’Unesco dans les prochaines années). Un golf français au patrimoine de l’humanité… on a hâte.

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© Alexis Orloff / ffgolf