Rendez-vous annuel de la fin d’année calendaire, l’ABMO constitue une opportunité pour beaucoup de joueurs d’améliorer leur catégorie ou même de sécuriser leur carte par une victoire malicieuse.
Cette semaine, le DP World Tour clôture son année calendaire du côté de Maurice. Un rendez-vous ancré comme une conclusion et comme l’une des premières manifestations de la nouvelle saison, celle de 2026 en l’occurence. Mais cette échéance à qui l’on prête rapidement le qualificatif d’incontournable présente étonnamment un paradoxe. Celui de voir un champ plutôt relevé malgré une dotation parmi les plus petites de l’année. Avec 1,2 millions d’euros dans l’enveloppe, l’AfrAsia Bank Mauritius Open est même le tournoi le moins bien doté du calendrier du circuit de première division européenne. Pour autant, les patronymes dans le champ de participation ne reflètent pas cette petitesse. Angel Ayora et Daniel Brown, entre autres prétendants à la montée sur le PGA Tour en fin de saison passée, se rangent cette semaine aux côtés de Nicolas Colsaerts et autres George Coetzee. Tous ont pour but de détrôner l’ennemi n° 1 de la semaine et tenant du titre, John Parry. Côté Français, ils sont dix à avoir fait le déplacement sur l’île paradis : Clément Charmasson, Félix Mory, Tom Vaillant, Alexander Levy, Clément Sordet, Quentin Debove, Oihan Guillamoundeguy, Pierre Viallaneix, David Ravetto et Julien Sale. « C’est une belle semaine sur un super parcours » salue le dernier cité aux côtés de son frère, au sac cette semaine, avant d’ajouter : « c’est une très bonne opportunité. »
Car pour les Bleus, les enjeux peuvent être grands. « C’est all-in pour moi ici » lance Alexander Levy. En effet, le Varois relégué en deuxième division cette année n’aura que très peu d’occasions de se remontrer à cet échelon. « Si j’en joue deux ou trois c’est déjà bien » appuie-t-il. Son objectif ultime n’en est donc que plus clair : gagner pour retrouver une catégorie de jeu. Un défi en l’état, qui s’accentue par un premier piège qu’est cet air de vacances qui existe dans l’air. Une impression créée par la chaleur de l’accueil et le cadre balnéaire de l’Heritage La Réserve Golf Links à une période de fêtes de fin d’année qui a aussi son poids. Cette détente se ressent également chez des joueurs globalement moins fermés qu’à l’habitude. « C’est évidemment agréable, surtout que je sors d’une semaine de quasi-vacances » sourit l’un des récents promus sur le circuit, Clément Charmasson. « Mais cet esprit un peu plus léger ne me dérange pas puisque je n’aime pas trop quand il y a trop de sérieux. Après ça n’empêche pas qu’il faut faire le travail pour produire la performance. »
La Reserve, beauté fatale
Bien sûr, le tournoi n’en reste pas moins compétitif que le reste de l’année. En faisant claquer les drapeaux mauriciens arc-en-ciel et tomber de nombreux sacs au putting green lors des deux premiers jours de préparation, mère nature a glissé quelques rappels quant à ce que vont affronter les joueurs dès jeudi. Du vent, du vent et encore du vent. Une donnée qui ne surprend pas les acteurs principaux, conditionnés à affronter un dessin réputé exigeant. Dessiné par Louis Oosthuizen et hôte de l’événement pour la seconde fois après la première en 2023, ce jeune parcours du sud de Maurice est un ogre. Beau certes, mais dangereux. Son dénivelé important ainsi que son exposition sur la côte posent beaucoup de problématiques. « Et encore, le parcours s’est assoupli depuis sa naissance il y a trois ans » explique Didier Gayat, directeur des lieux. Parmi les à propos des performances à venir, le -10 inscrit par Antoine Rozner lors du premier tour en 2023 - et qui sert encore de marque référence ici - n’apparaît pas comme une statistique sur le point de tomber. « Si le vent souffle à la même intensité que les jours de reconnaissance, il n’y aura pas beaucoup de scores sous le par chaque jour » annonce Tom Vaillant. En plus des aléas climatiques, la difficulté de la semaine réside dans un champ extrêmement dense, composé de moitié par les hommes du Sunshine Tour. Rendez-vous est donc pris pour ce jeudi 6h10 (3h10 heure française) avec un programme haut en intensité.