Sélectionnée pour la Solheim Cup qui débute ce samedi à Toledo (Ohio), Céline Boutier retrouve avec bonheur cette épreuve chère à son cœur, dans laquelle elle avait excellé lors de ses débuts en 2019.

Solheim-Cup-Celine-Boutier.jpg
Céline Boutier soulevant la Solheim Cup à Gleneagles en 2019. © Tristan Jones / LET

C'est il y a dix jours à peine, au lendemain de la conclusion de l'AIG Women's Open, que Céline Boutier a officiellement validé sa présence dans l'équipe européenne de Solheim Cup. Un coup de fil de la capitaine Catriona Matthew l'en avait informée, « la veille ou l'avant-veille », levant ainsi les quelques doutes qui pouvaient encore subsister dans son esprit. « Ce n'était pas une surprise, mais c'est toujours délicat de penser qu'on va être sélectionnée quand on n'est pas dans les points, donc il y avait quand même une incertitude. Après, je pense avoir une bonne saison, donc je m'attendais quand même à être dans l'équipe », nous indique-t-elle au lendemain de l'annonce.

Des débuts parfaits en 2019

Déjà sélectionnée il y a deux ans grâce à ses performances sur le circuit américain, et notamment sa victoire au Vic Open en février 2019, la Parisienne, actuelle 33e du classement du LPGA Tour avec quatre top 10 cette année, a donc une nouvelle fois bénéficié de la confiance de la leader de la Team Europe, prenant l'une des six wild-cards à la disposition de l'Écossaise. « C'est une très bonne nouvelle d'avoir été choisie ! Faire partie de l'équipe était un de mes objectifs cette année, donc je suis super contente de l'avoir atteint. Le fait qu'il n'y ait que six qualifiées mathématiques n'a pas changé grand-chose, j'ai essayé de ne pas m'en soucier tout au long de la saison car je savais que si je jouais bien, j'allais être prise, que ce soit par les points ou par les invitations. Et maintenant, j'ai hâte d'y être pour défendre le titre gagné il y a deux ans », lâche-t-elle non sans un brin d'émotion à l'évocation de ce souvenir.

En 2019, alors rookie, Céline Boutier avait largement contribué au renversant succès de l'Europe (14,5 à 13,5), apportant quatre points en autant de matchs disputés. Trois fois victorieuse en double aux côtés de Georgia Hall le vendredi et le samedi, elle avait impressionné par sa complicité avec l'Anglaise. « J'ai eu la chance de jouer ces trois matchs avec Georgia, avec qui on a formé une très bonne équipe. On se connaissait un peu avant cela, car on avait joué ensemble en amateur, mais elle était passée pro tôt alors que moi j'étais partie en université. On n'était pas extrêmement liées avant de jouer ensemble, mais c'est sûr que la Solheim nous a énormément rapprochées. Et si je devais choisir pour cette édition, je rejouerai avec elle sans aucun problème », indique la seule joueuse de l'histoire de la compétition à afficher un bilan de 100 % de victoires.

Boutier.jpg
Céline Boutier et Georgia Hall lors de la Solheim Cup 2019 © Tristan Jones / LET

Mission commando pour défendre le titre

Mais au-delà de sa complémentarité avec Georgia Hall, Céline Boutier analyse surtout sa réussite personnelle sous un angle émotionnel : « C'est aussi le fait de jouer pour une équipe, d'autant plus en Écosse devant le public européen, qui m'a portée et m'a permis de jouer un meilleur golf que ce à quoi je m'attendais. Ce soutien m'a poussée à tout donner, et je pense, au final, à mieux jouer que d'habitude. » Il y a deux ans, à l'issue du triomphe des siennes à Gleneagles, elle avait indiqué sur notre site avoir vécu le plus grand moment de sa carrière. Aujourd'hui, rien n'a changé : « Ça reste mon meilleur souvenir depuis que je suis pro. En termes d'émotion, c'est une expérience qui n'a pas vraiment d'égal dans les tournois individuels, à part peut-être quand on gagne un Majeur – mais ce n'est pas mon cas – donc c'est difficile de trouver des éléments de comparaison. Les tournois par équipe, de manière générale, sont vraiment à part », confesse-t-elle.

À quelques jours d'entamer la défense du titre, la Française est bien consciente que la mission s'annonce autrement plus compliquée cette année, dans un contexte très particulier. « Déjà, du fait du Covid, il n'y aura pas de fans européens. Ensuite je n'aurai personne avec moi, ni famille ni amis venant de France, donc c'est encore un élément qui ajoute de la difficulté. Enfin, le fait que ça se joue aux États-Unis, avec un public entièrement acquis à la cause des Américaines, va corser le challenge. Donc à mon avis, ça va être vraiment extrême ! » lâche-t-elle en souriant. Pourtant, Céline Boutier croit fermement au doublé européen : « C'est très encourageant de voir que les joueuses européennes ont fait de très bonnes performances sur les derniers tournois, notamment au Scottish et au British Open, donc je pense qu'on va former une très bonne équipe. » Samedi matin, le cœur bleu et jaune des milliers de fans européens, assistant au spectacle devant leur télévision, battra à l'unisson avec celui de Céline Boutier. Fort. Très fort !