Quelques mois après avoir mis un terme à sa carrière de joueur professionnel, Franck Daux s'épanouit en transmettant son expérience du haut niveau au Golf PGA France du Vaudreuil, au sein de la structure privée Altus Performance Europe dont il a récemment pris la direction.

C'est au Golf PGA France du Vaudreuil que Franck Daux officie depuis le mois de septembre. © Altus Performance Europe

« Je n'ai pas de regrets, je le vis très bien. » Après douze années passées à batailler sur les divisions inférieures, Franck Daux a récemment rangé les clubs au placard pour se lancer dans une nouvelle aventure. Une décision forcément difficile à prendre, mais motivée par un constat lucide. « L'an dernier, j'ai perdu ma catégorie sur le Challenge Tour par les résultats, et je ne me suis pas maintenu aux Cartes européennes. Je me suis retrouvé à descendre sur l'Alps Tour. J'ai 33 ans, deux enfants d'un an et demi et trois ans et demi, et je ne gagnais pas bien ma vie, voire pas du tout. Je rentrais tout juste dans mes frais. Ça faisait un moment que j'essayais, et j'ai commencé à en avoir ras-le-bol. J'ai donc commencé à enseigner après mon échec aux PQ2 en novembre 2024, tout en continuant à jouer encore un peu », raconte-t-il.

Au cours du premier semestre 2025, ce début de reconversion à mi-temps s'est toutefois avéré plus frustrant que stimulant. Pour ce compétiteur professionnel jusqu'au bout des ongles, faire dans la demi-mesure n'a en effet pas apporté grand-chose de satisfaisant. « J'ai joué toutes les épreuves du circuit français jusqu'au Vaudreuil Golf Challenge, fin août. Mais je ne m'entraînais plus de la même façon, et même quand j'avais l'impression de bien jouer, mes scores ressemblaient à ceux que je faisais quand je ne jouais pas bien auparavant. J'ai perdu deux coups en moyenne, juste à cause du manque d'entraînement ! Je n'étais pas investi, pas professionnel - en tout cas pas dans le cadre auquel j'étais habitué », poursuit-il.

Une opportunité au Vaudreuil

Le hasard faisant bien les choses, une opportunité s'est présentée à lui. « J'ai vu passer une annonce sur la bourse à l'emploi de la ffgolf, disant qu'Altus Performance Europe au Vaudreuil cherchait quelqu'un pour remplacer à sa tête Guillaume Biaugeaud (parti monter une antenne d'Altus Performance en Floride, ndlr) », raconte-t-il. « Je ne me voyais pas postuler car je ne pensais pas avoir le profil, même si j'avais passé mon diplôme d'enseignant il y a deux ans. Mais au cours d'une partie avec Anthony Grenier, un pro qui est proche de Jean-Claude Forestier, le propriétaire du golf du Vaudreuil, celui-ci m'a conseillé de tenter ma chance, malgré mes doutes. »

Après validation du potentiel projet en famille - « ma femme a fait beaucoup de sacrifices pour moi quand j'étais joueur, et je ne veux plus penser qu'à moi aujourd'hui » - le jeune retraité des circuits a donc enclenché le processus de candidature. De coups de fil en rencontres, d'entretiens téléphoniques en déplacements jusqu'aux États-Unis pour rencontrer les fondateurs d'Altus Performance, Cameron McCormick et Corey Lundberg, les étapes ont ainsi été franchies l'une après l'autre. « Me voilà en place ! » résume dans un sourire le néo-technicien, qui a quitté la douceur des Landes pour poser ses valises dans la quiétude normande. « J'ai plein de choses à prouver en tant qu'enseignant, mais je prends beaucoup de plaisir dans ce nouveau métier. Aujourd'hui, ça ne me manque pas de jouer : j'ai évité le blues du sportif jeune retraité, donc c'est parfait ! »

Une journée au boulot... © Altus Performance Europe

Pas de blues dans sa playlist

Dans des journées rythmées par la musique des swings de la quinzaine de prometteurs jeunes golfeurs qu'il encadre au sein de la structure, le blues est effectivement absent, tant Franck Daux joue avec passion sa nouvelle partition de coach. « Je suis ravi d'entraîner des joueurs et des joueuses qui visent le haut niveau, et de leur transmettre une partie de l'expérience que j'ai accumulée au cours de mes douze années de golfeur professionnel », apprécie-t-il.

Dans le cadre du programme Full Time qu'il dirige, avec l'aide du coach assistant Maxime Debs et d'autres spécialistes qui interviennent de manière ponctuelle chez Altus Performance Europe, le nouveau directeur s'épanouit dans cette structure privée, conçue sur un modèle comparable aux Centres nationaux de performance de la Fédération française de golf. « Les élèves sont logés sur place dans de très bonnes conditions, ils ont des cours la moitié du temps grâce à un partenariat avec Acadomia, et pour la partie golf ils ont un accès complet à des infrastructures de qualité », détaille-t-il. « Tout est fait pour les aider à réaliser leur projet de partir en fac américaine après le bac, ou de passer pro. Ils sont conscients de la chance qu'ils ont et sont tous super motivés. »

L'éternelle recherche de la performance

Malgré des années d'expérience en tant que joueur et une affinité indéniable avec les outils d'entraînement modernes - « j'avais fait un prêt à la banque pour acheter un Trackman lors de ma première année sur le Challenge Tour » - celui qui se définit comme un « geek de la technologie » se retrouve à devoir apprendre, autant qu'enseigner. Une dualité loin d'être paradoxale, et de nature à stimuler l'éternelle recherche de la performance du sportif de haut niveau qu'il reste, même dans ses nouvelles fonctions. « C'est sûr que je suis plus à l'aise sur tout ce qui est performance, entraînement et parcours. C'est ce qui ressort de mes deux premiers mois ici, en tout cas », constate-t-il.

« Mais je suis super ouvert à essayer de m'améliorer », poursuit Franck Daux. « J'ai passé ma vie à vouloir faire du haut niveau comme joueur, et je veux aussi le devenir en tant que coach, en m'appuyant sur mon passé de joueur et en développant le reste. C'est ce que je travaille le plus aujourd'hui : la technique pure, l'observation, la pédagogie : tout ce qui me manque, en fait, par rapport à des coachs expérimentés. » Un nouveau défi excitant, pour lequel il n'hésite pas à se remettre dans la peau de l'élève en sollicitant des conseils extérieurs, comme ceux de son ancien entraîneur, Guillaume Viant-Bénard. « Les trucs qui me motivaient en tant que joueur, je les retrouve un peu en tant que coach. C'est différent, mais tout aussi passionnant ! »

Aujourd'hui, l'élève est devenu le maître... © Altus Performance Europe