Parmi la pléthore de circuits internationaux, beaucoup ne fonctionnent pas de la même manière. Pour tout comprendre, on vous explique comment chaque vainqueur est désigné en fin d’année.

Un rire qui vaut 3,5 millions d'euros. © Andrew Redington / Getty Images - AFP

Une certaine logique en Europe

À peine quelques heures après la conclusion du DP World Tour Championship qui s’est joué de jeudi à dimanche à Dubaï, le compte Instagram du circuit s’est empressé de publier la photo des deux champions, Matthew Fitzpatrick et Rory McIlroy. L’un a gagné le DP World Tour Championship et l’autre le DP World Tour, tout court. Les nœuds dans le cerveau commencent alors à apparaitre lorsque l’on n’est pas familier avec les dénominations du circuit de première division européenne. Dans le cas présent, le premier cité s’est adjugé le dernier tournoi de la saison, le trophée et le chèque qui vont avec. Le Nord-Irlandais, quant à lui, a reçu une (énorme) babiole pour avoir terminé premier du classement général de l’année grâce à ses victoires et les points inhérents aux bonnes performances, à l’instar de sa deuxième place à Dubaï.

Voilà donc comment se fait l’attribution du titre du Tour européen et de sa finale annuelle. Pour son antichambre, l’HotelPlanner Tour, le fonctionnement est le même : un championnat toute l’année au terme duquel un homme termine devant tous les autres. Et pour ce circuit comme pour son grand frère, le suspense est toujours existant puisque les points attribués lors du dernier tournoi de l’année sont bien plus conséquents que tous les rendez-vous réguliers de la saison.

Globalement en Europe, aucun circuit ne fait exception à cette organisation. Les circuits satellites de troisième division que sont l’Alps Tour et le Pro Golf Tour appliquent le même système. De même pour les strates féminines que sont le Ladies European Tour (LET) et le LET Access. Ce modèle basé sur la méritocratie dans une saison entière est également repris sur d’autres circuits internationaux comme le Sunshine Tour en Afrique du Sud, l’Asian Tour ou encore le PGA Tour of Australasia.

Un LPGA Tour pas comme les autres

Dans la foulée du spectacle de Dubaï, un équivalent prend place cette semaine du côté de Naples en Floride pour le compte de la première division américaine féminine. Si les joueuses du LPGA Tour se battent toute l’année pour cumuler un maximum de points, c’est essentiellement pour se qualifier pour le rendez-vous final, le CME Group Tour Championship. Céline Boutier sera, ce jeudi, l’unique Tricolore à s’aligner au départ du 1 au Ritz Carlton Golf Resort. Mais contrairement à beaucoup d’autres circuits, les soixante prétendantes voient leur total de points accumulé depuis le début de saison être ramené à zéro. C’est donc celle qui décrochera la victoire dimanche qui se verra également couronnée du titre de championne du circuit. Certains y voient un symbole d’égalité qui donne ses chances à chacune ; d’autres considèrent la chose comme une hérésie qui annihile la régularité d’une saison entière. Mais toujours est-il que pour notre Tricolore, son 19e rang au classement général (la Race to CME Globe) a autant de probabilités que la première de ce ranking - et tenante du titre - Jeeno Thitikul ou la dernière, Pajaree Anannarukarn, de lui offrir 4 millions de dollars, et un sacre qui lui a échappé de peu en 2023.

Le PGA Tour est rentré dans les clous

À l’opposé de ce système égalitaire, le pendant américain masculin de la première division américaine proposait, de 2019 jusqu’à l'an passé, un format qui favorisait celui qui avait cumulé le plus de points avant le départ de la finale, le Tour Championship. En 2024, Scottie Scheffler occupait le première place du classement global de la saison et se voyait attribuer un score de -10 avant même d’avoir engagé son premier coup dans le tournoi. Son dauphin, Xander Schauffele, partait lui avec une marque de -8. Une décote qui se poursuivait jusqu’au trentième et dernier joueur en lice, pour qui aucun coup n’était donné d’avance. De là, le tournoi se déroulait sur quatre tours et chacun améliorait son score à la force des birdies. Résultat, la victoire de Scottie Scheffler, très en forme cette semaine-là, a été sans appel avec un score de -30 devant un Collin Morikawa, 2e à -26, malgré le meilleur résultat sur le parcours avec une carte de -22 (contre -20 pour Scheffler). De cette controverse est donc né le nouveau format, appliqué en août dernier pour l’édition 2025 du tournoi.

Comme chez les dames du LPGA Tour, le dernier tournoi de la saison du calendrier masculin américain voit désormais son lauréat coiffer automatiquement la couronne du circuit. Une aubaine pour Tommy Fleetwood, qui y a décroché son premier succès en terres américaines après 163 événements joués. Cinquième de la FedEx Cup (le classement général) à la veille du premier tour à East Lake, l’Anglais a finalement pris la première place et les 10 millions de dollars de récompense qui allaient avec. Dans l’ancienne version, le Britannique n’aurait fini « que » deuxième, un coup derrière… Scottie Scheffler, quatrième à quatre coups dans la nouvelle version de la finale.

Le Korn Ferry Tour au modèle européen

Les vingt meilleurs joueurs de la deuxième division américaine étant promus sur le PGA Tour l’année suivante, le fonctionnement du Korn Ferry Tour se doit d’être un peu plus juste, surtout sur le plan mathématique. Ainsi, le dernier tournoi de la saison ne redistribue aucune carte. Les points équivalant au résultat glané cette semaine-là par les joueurs s’ajoutent à leur total cumulé sur le reste de la saison.

Une affaire de cryptomonnaie

Si son format reprend celui de l’HotelPanner Tour avec une promotion sur le DP World Tour pour les meilleurs joueurs de la saison, le Sunshine Tour a la petite particularité de remettre au lauréat de l’ordre du mérite en toute fin d’année un prize money de 500 000 rands (environ 25 000 euros) versés en… Bitcoin ! Ça n’a rien à voir avec le sujet de notre article, mais ça vous fera toujours briller lors d’une prochaine discussion golf.