Lauréate ce lundi du trophée Esmond, Lily Reitter a remporté à Saint-Cloud la plus belle victoire de sa jeune carrière. Un succès qui doit beaucoup à l'aide apportée par ses copines Céleste Darloy et Kirra Saint-Laurent, qui l'ont caddeyée durant la phase de match play.

Lily Reitter avant la finale, entourée de Louise Uma Landgraf et Céleste Darloy. © D. R.

Comment avez-vous vécu cette longue semaine aux Internationaux de France U21 Filles ?
C'était long ! En cinq jours de compétition, plus un de reconnaissance, j'ai joué 159 trous ! Ça fait beaucoup ! Surtout avec une finale sur 36 trous, ce qui était une grande première pour moi. Mais honnêtement, je n'étais pas tant fatiguée que ça, car j'ai eu la chance d'être caddeyée par des copines : Kirra Saint-Laurent pendant deux matchs, et Céleste Darloy pendant les trois autres (les deux joueuses ayant respectivement perdu en seizièmes et manqué le cut, ndlr). Vu qu'on est toutes très bonnes amies, je leur ai demandé et elles ont été ravies de le faire. Grâce à elles, je n'ai eu qu'à me préoccuper de garder un bon état d'esprit.

Dans quel état d'esprit avez-vous abordé la semaine ?
Je ne m'attendais pas du tout à gagner, car je savais qu'il y avait beaucoup de joueuses très fortes. Le niveau de jeu en Europe est très élevé, donc rien que pouvoir jouer avec toutes ces filles était déjà exceptionnel. Et comme l'an dernier je n'avais pas passé le cut, je n'avais pas d'ambitions très élevées en arrivant. Bien sûr, on joue toujours un tournoi pour le gagner, mais je n'y croyais pas vraiment.

Lily Reitter et Kirra Saint-Laurent. © D. R.

Comment s'est déroulée la compétition dans son ensemble ?
Mon premier objectif était de jouer le mieux possible pour passer le cut de la qualification en stroke play. Les conditions météo n'étaient pas terribles, mais je m'en suis bien sortie, et une fois que je me suis qualifiée je me suis dit de penser match après match et de voir jusqu'où je pouvais avancer. J'ai eu une petite frayeur en seizième de finale où j'ai failli perdre, puisque j'ai dû aller au 19e trou et faire birdie pour battre mon adversaire. Après cela, je suis restée dans ma bulle car je savais que j'allais jouer des filles hyper fortes. Je me suis juste occupée de mon jeu. J'ai eu deux matchs, en huitièmes et en demies, qui ont été un peu plus simples dans la mesure où les trous se gagnaient plutôt au par qu'au birdie, et je les ai gagnés 4&3 et 3&2, mais le quart et la finale ont été plus serrés. J'ai eu des doutes en quart où j'ai affronté Yana Beeli, une Suissesse très forte qui a joué la Junior Solheim Cup l'an dernier. Ça a été dur ! On s'est retrouvées all square au départ du 16, qu'on a partagé en faisant toutes les deux eagle après avoir drivé le green, moi en rentrant 1 m et elle 3 m. Au 17, j'ai perdu le trou pour tomber 1 down, et au 18 je savais que je devais faire birdie pour prolonger. J'ai mis un coup de fer 7 à quelques centimètres et elle me l'a donné, et derrière j'ai fait birdie au premier trou de play-off pour passer. Une fin de partie de folie ! D'ailleurs Céleste m'avait pris le sac au 16e trou, et je crois que c'est beaucoup grâce à elle que j'ai pu réussir à battre Yana. Et le fait qu'elle ait pu me caddeyer à nouveau pour la finale m'a mise en confiance.

Louise est une joueuse hyper forte, très régulière, et je lui suis particulièrement reconnaissante de notre finale car elle est très fair play. Le match était serré tout du long, mais on s'est toujours félicitées pour nos coups, et c'était vraiment hyper cool de jouer avec elle.

Vous avez affronté en finale votre compatriote Louise Uma Landgraf. Que retenez-vous de ce match qui est allé au bout des 36 trous ?
Je ne connaissais Louise que de nom, mais je n'avais jamais joué avec elle, vu qu'elle n'était pas souvent en Europe l'an dernier. C'est une joueuse hyper forte, très régulière, et je lui suis particulièrement reconnaissante de notre finale car elle est très fair play. Le match était serré tout du long, mais on s'est toujours félicitées pour nos coups, et c'était vraiment hyper cool de jouer avec elle. Elle est revenue sur le retour du deuxième parcours : j'ai fait deux erreurs et perdu deux trous, puis elle a repris deux trous de plus avec de très bons birdies, et elle est revenue à 1 down à quatre trous de la fin. Elle s'est vraiment accrochée, elle n'a rien abandonné, et ça m'a poussée dans mes retranchements. Si je n'avais pas rentré cette ficelle de 9 m pour birdie au dernier trou, je crois qu'on serait parties en play-off puisqu'elle avait 5 m pour birdie derrière... Mais je savais qu'en rentrant ce putt c'était fini. Je suis contente d'être restée forte jusqu'au dernier trou, et d'autant plus fière d'avoir battu Louise, car c'est une très bonne joueuse.

Suite à cette victoire qui est certainement la plus belle de votre carrière, quelles sont les prochaines échéances ?
C'est évidemment ma plus grande victoire, j'en suis très fière et j'ai hâte de passer à la suite maintenant ! La semaine prochaine je vais jouer le Terre Blanche Ladies Open, qui sera mon tout premier tournoi pro, donc ça va être quelque chose ! Après cela j'enchaînerai sur le Grand Prix de Toulouse, mon club depuis 2021, et la Golfers' fin mai avec mes coéquipières. Je vais aussi faire pas mal de tournois internationaux cette année, mais mes plus grands objectifs seront les championnats d'Europe par équipe et l'European Young Masters en juillet. J'adore jouer en équipe, que ce soit en club ou pour mon pays, j'adore l'ambiance de ces semaines, donc j'espère avoir l'honneur de représenter la France dans ces championnats.

Lily Reitter et sa maman, Anne-Catherine Polayes, qui l'entraîne. © D. R.