Le golf basque accueille, de mercredi à samedi, la première édition des Championnats d’Europe par équipes réservés aux 25 ans et plus. Les deux équipes de France y arrivent avec l’envie de briller à domicile.
« C’est bon Nico, t’as compris la question ? Vas-y, réponds en ch’ti ! » Goguenards, les joueurs de l’équipe de France mid-amateurs Messieurs, à l’endroit de leur capitaine nordiste Nicolas Singer. Lequel fait fi, et répond à la question en livrant l’état d’esprit de son escouade, à la veille de se lancer dans la première édition du Championnat d’Europe mid-amateurs par équipes messieurs : « L’état d’esprit, c’est très simple. On a de très bons joueurs, qui savent très bien ce qu’ils ont à faire. Et l’objectif, c’est de gagner. »
Assise à côté de lui, la capitaine-joueuse de l’équipe de France mid-amateurs Dames Charlotte Bunel prend la balle au bond. « On donne un état d’esprit ultra-positif, on part à la bagarre ensemble, et l’objectif, c’est la gagne », campe-t-elle. Ce qui donne le coup d’envoi immédiat du deuxième tour de chambrage. « C’était beaucoup mieux ce qu’a dit Charlotte, on veut changer de capitaine ! », lance Hugo Rouillon dans un éclat de rire général. Réplique de Nicolas Singer : « Ben moi, je voudrais changer un ou deux joueurs… ». Deuxième salve de rires. Pas la dernière.
Une première historique
Cette atmosphère, où la détermination la plus vive côtoie la franche et drolatique camaraderie, est typique des compétitions, et plus largement de l’univers du golf mid-amateur. Et donc, ce mardi, réunies autour de la table du déjeuner sur la terrasse du club-house de Chiberta, les deux équipes de France des 25 ans et plus en ont offert un bel exemple. Sur les deux aspects.
L'équipe de France mid-amateurs messieurs
Capitaine : Nicolas Singer (Bondues)
- Alexis Leray (Chantilly)
- Hugo Rouillon (RCF La Boulie)
- Nicolas Foschia (Saint-Cloud)
- Thomas Perrot (RCF La Boulie)
Ce mercredi, les deux quatuors tricolores et tous leurs concurrents vivent un authentique moment d’histoire, sur l’un des tracés iconiques de la côte basque. Pour la première fois, en effet, en cette saison 2024, l’Association européenne de golf (EGA) organise des Championnats d’Europe par équipes mid-amateurs. La catégorie d’âge était en effet la seule, jusqu’à présent, privée d’une compétition continentale collective, les U18 (Boys et Girls) et les seniors (où la France a fait un doublé sensationnel la semaine passée) ayant chacun leur propre tournoi, en plus des championnats par équipes toutes catégories (Messieurs et Dames).
Or, les mid-amateurs devaient, jusqu’à présent, se contenter de championnats individuels, disputés généralement début juin. Mais pour porter de nouveau, éventuellement, le maillot de l’équipe de France, il leur fallait patienter jusqu’à la catégorie senior, autrement dit atteindre le demi-siècle. « Ça fait du bien de reporter ce maillot », confirme Morgane Bazin de Jessey, joueuse de l’équipe Dames cette semaine, sous les approbations (cette fois non goguenardes) de tous ses camarades. Elle et Thomas Perrot avaient déjà été sélectionnés dans des équipes de France pour des Championnats d’Europe d’autres catégories, par le passé. Ce qui ne fait qu’ajouter au bonheur de revêtir à nouveau la tunique bleue, qui plus est pour une première édition disputée en France.
« Les compètes par équipes, il faut les vivre pour les comprendre »
Même par équipes, les deux tournois gardent les spécificités de la catégorie mid-amateur. À commencer par le fait que, dans leur très grande majorité, les joueurs et joueuses présents cette semaine à Chiberta n’ont pas l’intention de rejoindre un jour les rangs professionnels. « On se disait entre nous que c’était le vrai championnat d’Europe amateur cette semaine, analyse Hugo Rouillon. Les jeunes amateurs, ils sont tous professionnels dans les faits, et ils ont le projet de passer pro. Nous, on a majoritairement une vie à côté, un travail, une famille… »
L'équipe de France mid-amateur dames
- Charlotte Bunel (Le Bordelais), capitaine-joueuse
- Pauline Stein (Amiens)
- Morgane Bazin de Jessey (Saint-Cloud)
- Vanessa Bouvet (Terre Blanche)
Tous et toutes, dans les deux équipes tricolores, ont déjà une solide expérience des compétitions par équipes, ne serait-ce que via les championnats de France des clubs. Une expérience, et un sincère amour, également. « Ce sont les meilleures compétitions, clame Alexis Leray. De ne pas jouer juste pour soi, c’est ce qu’il y a de mieux. » Ce que confirme immédiatement Morgane Bazin de Jessey : « Les compètes par équipes, il fait les vivre pour les comprendre. »
Un format sans perte de temps
Les deux Championnats d’Europe par équipes mid-amateurs de cette semaine vont toutefois se distinguer de ceux des autres catégories par le format de jeu. Au lieu de six membres habituellement, toutes les équipes présentes (16 chez les messieurs, 10 chez les dames) n’en comptent que quatre. Le tournoi, qui dure quatre jours, débute par deux journées en simple et en stroke play, lors desquelles les trois meilleures cartes sur les quatre constituent le score total. Pour être dans la course au titre européen, il faudra impérativement figurer parmi les quatre meilleures équipes à l’issue de ces deux tours.
En effet, la phase finale en match play, à partir de vendredi, démarrera directement au stade des demi-finales. À partir de là, tous les matches qui concernent la course aux médailles se joueront dans une formule complète comprenant deux foursomes le matin, et trois simples l’après-midi. Toutes les équipes non concernées joueront par ailleurs des matches de classement, dans une formule réduite d’un foursome et deux simples lancés à la suite.
« Ce qui est un peu plus dur que, par exemple, lors d’une Gounouilhou ou une Golfers’, c’est qu’on ne connaît pas trop la valeur des autres équipes, analyse Nicolas Singer. Comme c’est la première édition, c’est une vraie inconnue. » Le parcours, lui, devrait offrir du beau spectacle, et ce lors des deux phases du tournoi. « Et il va être intéressant à la fois en stroke et en match. Il y a beaucoup de trous avec double option », confie Alexis Leray. Et c’est dit sans être goguenard.