À la faveur de résultats convaincants depuis le début de l’été, Jeong weon Ko est remonté jusqu’à une actuelle 19e place au classement du Challenge Tour. De quoi rêver d’éventuelle promotion, à trois tournois du terme de la saison.

Jeong weon Ko, lors du Swiss Challenge, fin septembre, où il obtenait son meilleur résultat de la saison. © JOHANNES SIMON / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP

7 juillet dernier. Jeong weon Ko prend le départ du Vaudreuil Golf Challenge, deuxième épreuve française de la saison 2022 du Challenge Tour, la deuxième division européenne. Celui qui sort tout juste d’un cut loupé en Italie la semaine précédente, et qui n’a pas encore réussi à accrocher le moindre top 20 en 11 tournois depuis le début de l’année, pointe à la 134e place de la Road to Mallorca, le classement général du circuit. « Clairement, ça commençait à sentir mauvais, admet-il. Au milieu de la saison, ça remettait les objectifs aux bons endroits. J’avais commencé avec l’objectif de finir dans le top 20. Et puis au fur et à mesure, c’est devenu essayer de finir dans le top 45, puis simplement garder la carte. »

Celui qui est passé professionnel fin 2019 n’avait en réalité jamais connu ce genre de scénario. Ni chez les amateurs, où ce type de problématique est beaucoup moins présente, ni dans ses deux premières années professionnelles, sur l’Alps Tour puis sur le Challenge Tour, où de bons résultats l’ont systématiquement poussé à regarder vers le haut. « J’avais un très mauvais putting, explique-t-il. Au début de la saison, mon grand jeu était bon, je tapais bien dans la balle, ça aurait dû me permettre, au moins, de passer des cuts. Mais le petit jeu, et surtout le putting, c’est ce qui a bougé le plus. »

Une clé technique, et ça repart

Près de quatre mois plus tard, la donne a totalement changé. Au Vaudreuil, le joueur de Bussy a tout d’abord décroché son premier top 20 de la saison, avec une 18e place. « J’ai trouvé une clé technique, je me suis mis à mieux taper, et j’ai peu à peu gagné en confiance », analyse-t-il simplement. Un regain qui a fini par se voir : une 5e place lors de l’Irish Challenge fin juillet, puis une 6e la semaine suivante en Finlande. Au mois de septembre, il enchaînait de nouveau les bons résultats : une 4e place à Hulencourt, une 8e au Portugal, et le clou du spectacle au Swiss Challenge, à la fin du mois, avec une 2e place. Dans toute cette période estivale étendue, le cut loupé la semaine passée lors du Hopps Open de Provence a été le seul.

Conséquence directe à la Road to Mallorca : celui qui était largement au-delà de la 100e place occupe désormais le 19e rang, au moment d’aborder l’antépénultième tournoi de la saison, le British Challenge, cette semaine. Forcément, les objectifs de début de saison ont fait leur retour en même temps que les performances. Même si l’intéressé lui-même n’y prête qu’une attention relative. « À la limite, ce n’est pas très important pour moi, confie-t-il. L’important, c’est de bien taper. Il reste trois tournois, et il y a de quoi s’exprimer. Dans tous les cas, le ranking, ce n’est pas quelque chose qu’on peut contrôler, ça met plus de pression qu’autre chose. Je préfère m’en détacher, me dire que j’ai le top 45 assuré. Après, si j’attrape une place dans le top 20, tant mieux. J’ai encore trois semaines pour faire mon jeu et m’exprimer. »

le DP World Tour dans le viseur

Un top 20 qui conduirait le joueur entraîné par Alain Alberti tout droit vers le DP World Tour, pourquoi pas en compagnie de Robin Sciot-Siegrist et Clément Sordet, les deux autres joueurs tricolores à occuper actuellement l’une des places qualificatives. Mais si cette voie paraît la plus directe, elle n’est pas la seule pour accéder à la première division. Le top 45 du Challenge Tour, qui lui est acquis, lui permettra en effet, dans tous les cas, de disputer directement la finale des cartes européennes.

Surtout, Jeong weon Ko a envie de s’exprimer sur le terrain, et de mettre ses pas dans ceux des meilleurs. « Les autres Français dans le top du classement sont des anciens du DP World Tour, et j’arrive à voir ce que c’est, en termes de niveau de jeu, d’être sur le DP World Tour sur le long terme, livre-t-il. Je vois l’expérience qu’ont les gars qui ont joué sur le tour, comment ils abordent les choses. Forcément, ça tire vers le haut. C’est une source d’inspiration. »