Laurent Jouanno : « Un tournoi pro, c'est un bel outil »

D'un point de vue sportif, comment s'annonce cette édition 2023 ?
Nous avons cette année un très beau plateau, notamment du côté des Français. C'est très agréable de recevoir chez nous des grands noms du golf tricolore tels que Raphaël Jacquelin, Grégory Havret, Grégory Bourdy, Julien Quesne ou Romain Wattel. Il y a aussi Ugo Coussaud, l'actuel n° 1 du Challenge Tour ; Tom Vaillant, Julien Sale et Martin Couvra, les trois joueurs qui ont représenté la France lors des Mondiaux amateurs l'été dernier ; un ancien vainqueur en la personne de Benjamin Hébert (sacré en 2014, ndlr)... Du beau monde ! Et du côté des étrangers, il y a aussi des têtes d'affiche, à commencer par ceux qui ont gagné ici : tenant du titre Alfie Plant, Jack Singh Brar (2018), Álvaro Velasco (2016) ou Andrea Pavan (2013) qui s'est imposé il y a trois semaines en République tchèque. Sachant que personne n'a jamais gagné deux fois notre tournoi, ça pourrait faire une histoire sympa. Enfin, il y a pas mal de joueurs en forme tels que Matteo Manassero, Ricardo Gouveia, Alex Fitzpatrick ou Brandon Stone... Sportivement, c'est vraiment pas mal !

En quoi l'arrivée de la société Blot Immobilier comme partenaire-titre l'an dernier a-t-elle permis au tournoi de grandir sur le plan de l'organisation ?
Déjà, la dotation est passée à 270 000 euros cette année, contre 250 000 l'an dernier et 200 000 en 2021. Cette augmentation spectaculaire est due en grande partie à notre sponsor titre Blot, qui est une société spécialisée dans l'immobilier, basée dans le Grand Ouest. Leur soutien représente un budget supplémentaire qui est mis dans le pot commun du tournoi, et qui nous permet de faire pas mal de choses, de changer nos habitudes. Par exemple, pour la première année on a un players lounge à part, ce qui fait qu'on sort les joueurs du club-house, qui peut désormais recevoir les partenaires. Au trou n° 12, on a un bel espace d'hospitalité qui s'appelle la Folie Douze. Il y a aussi un bar grand public au départ du 10, qui fonctionnera après le passage des derniers joueurs. On a par ailleurs un grand nombre d'animations prévues tout au long de la semaine, comme le challenge « Beat the Pro » organisé le samedi sur le trou n° 13, qui verra six jeunes sélectionnés par le comité départemental et la ligue régionale se mesurer aux pros sur ce par 3. C'est quelque chose qui se fait de plus en plus sur les tournois pros, et c'est apprécié des joueurs et des spectateurs !

En parlant de spectateurs, quels enseignements tirez-vous du passage à un billetterie payante opéré l'an dernier ?
C'est encore tôt pour tirer un vrai bilan, il faudra le faire après quatre ou cinq ans, mais cette année sera déjà un bon indicateur. Pour nous, techniquement, c'était un passage impératif. Déjà, en termes de sécurité, afin de savoir qui est sur le site. Ensuite, ça nous permet d'avoir une base de données client qu'on peut travailler derrière. Le prix des entrées n'est pas colossal (6 euros pour les adultes, gratuit pour les enfants, ndlr) et les sous récoltés sont intégralement reversés à une association locale qui s'appelle Kangourou Kids, en vient en aide aux enfants hospitalisés à Saint-Brieuc. Cette billetterie payante, c'est vraiment un outil, pas une source de profits.

Que vous inspire la longévité de votre tournoi, créé en 2004 sur l'Alps Tour puis élevé sur le Challenge Tour en 2007 ?
C'est effectivement la 16e édition comptant pour le Challenge Tour, ce qui en fait l'un des plus anciens tournois du circuit. Cette longévité nous a permis – et continue – de faire évoluer le parcours, car la préparation du tournoi est intégrée au calendrier annuel du club. C'est un gage de qualité d'organiser un tel événement, car il faut très tôt planifier les choses, avec comme but d'avoir un parcours qui convienne au niveau d'excellence des joueurs. On est désormais suivis par un ingénieur agronome du Challenge Tour, avec lequel on échange tous les mois, et même davantage dans les semaines qui précèdent le tournoi. Cet apport technique d'expérience est extrêmement précieux pour notre club. Quand on organise un tournoi pro, ce qui sert aux joueurs sert ensuite à tous les membres et clients. Ça nous permet d'être meilleurs dans plein de domaines. Un tournoi pro, c'est un bel outil : en termes de puissance, à tous les niveaux, je ne pense pas qu'il y ait mieux.