Vainqueur à deux reprises cette année sur l’Alps Tour et 3e du ranking final du circuit, Tom Vaillant évoluera l’an prochain en tant que professionnel sur le Challenge Tour. L’occasion pour lui de nous confier ses ambitions et son organisation à l’heure d’un réel tournant dans sa carrière.

Tom Vaillant s'est imposé à deux reprises sur l'Alps Tour en 2022, coup sur coup, en France puis en Italie. © Alps Tour

Il est avec Julien Sale, l’un des deux Français à avoir obtenu une catégorie sur le Challenge Tour pour 2023 via le ranking de l’Alps Tour. Tom Vaillant, deux victoires cette année sur la 3e division européenne, se lancera dès la saison prochaine vers un nouveau monde : celui des professionnels. Un changement de vie qui demande de l’organisation, de la gestion de carrière et des prises de décision. Comment le joueur de Cannes-Mougins compte fonctionner lors de cette transition d’amateur vers pro ? Il nous en dit plus.

Avant d’évoquer votre futur, un petit retour sur vos dernières performances en tant qu’amateur qui ont été plutôt très bonnes.
« J’ai en effet terminé ma carrière amateur avec des très bonnes perfs’. Il y a eu d’abord ces Championnats du monde à domicile qui ont été une expérience de dingue. J’ai aussi eu ensuite un beau challenge avec mon club qui comptait sur moi et mes partenaires pour ramener des titres. On a réussi à gagner la Lignel à Chamonix et puis la Coupe d’Europe des clubs. C’était hyper cool de finir ma carrière amateur comme ça avec des trophées importants. J’ai eu le sentiment de rendre un peu à mon club ce qu’il m’a donnée avec ces victoires. Et bien sûr cette année complète sur l’Alps Tour en tant qu’amateur mais déjà avec une attitude et un mental de professionnel. »

Justement, deux victoires sur l’Alps Tour, le droit d’aller sur le Challenge Tour pour 2023. Avec un peu de recul, comment avez-vous vécu cette année ?
« C’était vraiment un super défi pour moi cette année. J’ai eu la chance de jouer toute la saison sur ce circuit et quoi qu’on en dise c’était une expérience incroyable. On dit souvent que les parcours ne sont pas dingues, que les champs non plus mais ça reste pour moi la meilleure formation. Tu joues avec des supers gars, à un bon niveau donc c’est le meilleur moyen d’apprendre. Ça m’a aussi beaucoup aidé pour bien performer en équipe de France quand il le fallait. Expérience incroyable avec deux victoires et des rencontres donc je ne regrette en rien cette année et j’ai beaucoup gagné en maturité pour évoluer l’an prochain sur le Challenge Tour. »

J’ai été sollicité par trois quatre agents donc faut faire des choix mais j’ai besoin de réflexion sur ce sujet pour le moment.

Vous avez aussi tenté votre chance sur le PQ2 du DP World Tour, ce n’est pas passé loin...
« Les PQ2 c’était un bon parcours tout de même mais j’ai manqué cette étape supplémentaire de deux points. Je n’ai pas fini aux fraises non plus mais je n’ai pas été à la hauteur donc un peu dommage de faire une contre perf’. Ça fait bizarre car je n’avais pas raté de cut depuis février. Plus tu arrives dans le haut du panier, plus c’est dur. Il fallait tout simplement être meilleur et avec toute l’usure de l’année je n’ai pas été suffisamment frais et lucide sur le coup. »

Que retenez-vous de cette épreuve des cartes ?
« Il faut se connaitre et sur les deux dernières années j’ai compris que je ne dois pas trop jouer pour bien jouer. Je veux arriver frais et mentalement prêt à chaque épreuve et je vais essayer de faire ça sur le Challenge Tour. Je savais que ça allait être dur les cartes. On a décidé d’y aller et ce n’est pas passé. C’est l'enseignement à tirer de cette expérience des cartes et de mon année au global. »

Comment s’organise votre avenir ? Avez-vous déjà une idée de votre calendrier pour 2023 ?
« Je n’ai pas encore reçu le calendrier, j’ai uniquement regardé par rapport à l’année dernière un peu et j’en ai discuté avec des joueurs qui ont fait le même parcours que moi comme Paul Margolis. Tout est encore en route. J’ai la chance de garder mon staff, avec Jean-François Lucquin, avec David baudrier, Makis Chamalidis et Khélil Baba-Aissa. Tout est déjà ficelé donc de ce côté-là c’est cool. J’aborde la question du sponsoring, des agents, j’ai été sollicité par trois quatre agents donc faut faire des choix mais j’ai besoin de réflexion sur ce sujet pour le moment. Il faut savoir s’entourer des bonnes personnes et se vendre le mieux possible pour plaire avec une bonne image si on peut dire ça comme ça. Je suis beaucoup conseillé par Antoine Delon (Capitaine de l'équipe de France messieurs) et Jeff Lucquin grâce à leur expérience mais c’est à moi qu’appartient la décision finale. »

À l’heure actuelle, quel est votre programme et comment s’articulent vos journées ?
« J’ai repris cette semaine l’entraînement. Je continue le sport tous les jours avec David. Je vais jouer un peu de Win Tour pour garder le rythme. Je n’ai pas besoin de jouer de tournoi pour trouver l’intensité. Je me sens capable de rester dans la bonne dynamique en m’entraînant. Je pars du principe qu’il ne faut pas changer quand ça marche. Je dois juste tout monter au niveau supérieur. Je vais rester à Cannes-Mougins tous les jours. Je vais rester là où j’habite. Peut-être un petit stage ou deux pour préparer la saison en début d'année prochaine. Dès que j’ai le calendrier je vais préparer ça. »

Y a-t-il de l’excitation et de l’envie qui commence à se manifester ?
« J’ai envie de commencer et de jouer au golf c’est clair ! C’est un peu excitant même si en ce moment il y a des contraintes de comptabilité, d’organisation, de logistique. Des trucs pas très funs mais c’est obligatoire et ça fait partie de mon métier maintenant. J’espère tout faire au plus vite et mon consacrer au jeu rapidement. »

Dans l’idéal, que peut-on souhaiter à Tom Vaillant pour la saison prochaine ?
« Dans l’idéal c’est produire le niveau de jeu pour jouer sur le Tour Européen. Je veux y accéder dès l’année prochaine si je peux. Je vais garder le même objectif que cette année en élevant mon niveau de jeu et ça sera ça toute ma carrière. À l’heure actuelle pas d’objectif de résultats, juste progresser, travailler, apprendre et sortir un niveau de jeu qui me donne l’opportunité de monter sur le Tour. »