Revenu bredouille des Cartes du LIV Golf en décembre et de celles de l’Asian Tour le 20 janvier, Joël Stalter va manquer, faute d’une catégorie de jeu suffisante, le début de la saison sur le Challenge Tour qui s’élance le 1er février en Afrique du Sud.

Joël Stalter est cette semaine au Maroc pour la Coupe de France professionnelle © Octavio Passos / Getty Images - AFP

+6, -6… Joël Stalter ne sait plus très bien sur quel fuseau horaire il doit régler sa montre. À peine rentré de Thaïlande dimanche matin, le voilà en effet depuis lundi au Maroc pour y disputer la Coupe de France professionnelle organisée à Marrakech sur quatre parcours d’excellence : Al Maaden, Amelkis, Royal Palm et Royal Golf Marrakech.

Le Lorrain a beaucoup voyagé ces dernières semaines. Il était ainsi à Abu Dhabi (Émirats arabes unis) au tout début du mois de décembre pour participer aux Cartes du LIV Golf (avec notamment Grégory Bourdy et Martin Trainer). Il y a quelques jours encore, il se trouvait à Hua Hin, en Thaïlande, pour la finale des Cartes de l’Asian Tour remportée par le Suédois Kristoffer Broberg. Deux expériences, deux atmosphères bien distinctes pour deux… échecs. Mais le globe-trotter, ancien étudiant à Berkeley, veut garder le cap de la positive attitude.

« Je ne suis pas passé loin sur ces deux événements, souligne-t-il. J’y vois néanmoins beaucoup de positif. Je rejoue bien au golf, je suis sur une bonne lancée… Je travaille dur. J’ai mis pas mal de choses en place avec mon équipe (cf. encadré ci-après, ndlr) pour revenir fort. Je vois tout ça plutôt comme des signes encourageants. Les résultats ? Ils sont un peu trompeurs. Ce sont les Cartes, le golf, c’est comme ça. Là, maintenant, je suis plus intéressé par la manière dont je joue. Je progresse. Et cela annonce une belle année… »

Après avoir franchi les deux premières étapes de qualification, Joël Stalter, en finissant 14e, n’avait pas pu se hisser dans le top 10 final à Abu Dhabi, ce qui lui aurait permis d’accrocher un droit de jeu sur les International Series (2 millions de dollars de dotation) de l’Asian Tour. « Abu Dhabi, c’était génial, confirme-t-il. L’organisation était au top. Rien à dire. Je me suis retrouvé en play-off avec l’Américain Kevin Chappell… J’ai battu (en play-off lors du 2e tour) le Néo-Zélandais Ben Campbell, vainqueur quelques semaines plus tôt à Hong Kong sur l’Asian Tour (devant l’Australien Cameron Smith). En termes de jeu et de qualité, j’ai adoré. L’organisation était vraiment à l’écoute des joueurs… »

Même sensation ou presque sur ces Cartes de l’Asian Tour achevées le 20 janvier après deux cuts successifs, le second lui étant fatal (comme à son compatriote Jérémy Gandon).  « C’était super aussi, ajoute-t-il. On peut jouer en short, utiliser les télémètres… On gagne un temps fou, surtout quand on est dans une position délicate. Et cela ne rend pas le carnet de parcours obsolète. C’était des choses nouvelles pour moi. L’environnement est vraiment différent. On découvre des joueurs asiatiques qu’on ne connait pas mais qui sont hyper compétitifs. Mais je suis néanmoins un peu déçu de ne pas avoir mieux performé dans cette finale des Cartes en Asie. »

« J’ai un peu sous-estimé la première étape de ces qualifications (jouées à Bangkok du 9 au 12 janvier), poursuit-il. C’était quand même très dur. On était 110 et seuls les 19 meilleurs (sans ex æquo) se qualifiaient pour la finale… Il faisait très chaud, très humide… C’était très fatigant. Nerveusement, c’était très éprouvant. Je suis arrivé à la finale sans avoir bénéficié de temps de repos nécessaire pour recharger les accus comme l’on dit. Il y a eu cette très mauvaise première journée, sur un parcours qui n’était pas génialissime… Je me suis fait avoir, je n’ai pas réussi à me mettre dedans et j’ai couru ensuite après ce résultat… Cela m’a un peu handicapé pour la suite… J’étais +5 après mes neuf premiers trous, ce n’est pas l’idéal pour lancer sa semaine… »

Je n’ai pas ce luxe d’avoir cette année un calendrier déterminé. Il va falloir que je sois flexible, patient… L’objectif est d’être prêt quand il faudra jouer.

En possession d’une catégorie 13 sur le Challenge Tour (il n’a plus de droit de jeu sur le DP World Tour), l’horizon semble pour l’instant bouché. Difficile dans ce cas d’élaborer le moindre calendrier de reprise alors que l’exercice 2024 sur la deuxième division européenne démarre le 1er février en Afrique du Sud au SDC Open, co-sanctionné avec le Sunshine Tour

« J’attends de voir les tournois que je vais pouvoir disputer, prévient-il. Je n’ai pas ce luxe d’avoir cette année un calendrier déterminé. Il va falloir que je sois flexible, patient… L’objectif est d’être prêt quand il faudra jouer. Les places sont chères sur les tournois co-sanctionnés de début de saison (au nombre de quatre, tous en Afrique du Sud au mois de février). On va manquer le début de la saison avant d’enchaîner quinze tournois de suite au printemps et durant l’été. Ce n’est pas facile mais le golf de haut niveau, ce n’est pas facile. C’est ma 11e année, je suis un peu rodé là-dessus. Ce qui m’intéresse d’abord, c’est comment je joue et comment je développe mon jeu pour revenir fort. »

J’accepte ce qui va se passer. Comme ne pas jouer jusqu’au retour du Challenge Tour en Europe au mois de mai par exemple…

Dans le pire des cas, Joël Stalter ne pourrait effectuer son retour qu’au mois de… mai, pour les premiers tournois du Challenge Tour prévus sur le Vieux Continent. Une perspective guère réjouissante au demeurant mais pour laquelle il ne pourra que s’adapter, à défaut d’autre chose…  

« Pour l’instant, je n’en fais pas une fixation, conclut-il. L’objectif, pour le moment, c’est de me préparer comme il faut avec l’aide de mon staff et de mon sponsor (Eficium) pour être ainsi prêt si je dois jouer un tournoi là, maintenant. J’accepte ce qui va se passer. Comme ne pas jouer jusqu’au retour du Challenge Tour en Europe au mois de mai par exemple… C’est comme ça mais ça ne change rien à ma stratégie, à mon plan à plus long terme… Je sens que je suis de nouveau compétitif, que mon jeu s’améliore, qu’il est en train de prendre une bonne direction. Ce qui compte, je le répète, c’est le niveau de jeu. C’est là-dessus que je me concentre surtout. »

Le staff de Joël Stalter

Kenny Le Sager : coach
Bruce Rearick : coach de putting
Jeremy da Silva : kiné
Mo Hassine : préparateur physique
David Derhille : directeur communication