Opéré de l’appendicite le 7 mars alors qu’il s’apprêtait à prendre le départ du Jonsson Workwear Open en Afrique du Sud, Antoine Rozner se relance cette semaine au Championnat de France professionnel MCA.

Retour aux affaires pour Antoine Rozner après un mois de repos forcé. © Octavio Passos / Getty Images - AFP

La première question que l’on a envie de vous poser, c’est comment allez-vous ?
Tout va bien. Je swingue de nouveau sans vraiment de douleur depuis quelques jours maintenant. C’est top. La cicatrisation a été assez rapide, presque plus rapide que ce que j’imaginais. Il n’y a pas eu de grosse complication. Donc, je suis très content.

Combien de temps avez-vous passé sans toucher le moindre club de golf ?
Deux semaines sans rien. Au bout de cette deuxième semaine, j’ai recommencé à chiper et putter. Et là, ça fait quatre, cinq jours que je swingue des pleins coups de nouveau normalement.

Cette opération de l’appendicite du 7 mars en Afrique du Sud a été un sacré coup d’arrêt puisque vous restiez sur un top 10, deux tops 15 et un top 20…
Oui, je faisais un très bon début de saison (Ndlr, un seul cut manqué en sept départs). Je suis parti en Afrique du Sud pour les deux semaines au mois de mars. La première, je manque le cut pour un seul coup en faisant de grosses bêtises stratégiques sur le parcours. Et la semaine suivante, la veille du tournoi, il y a cette crise d’appendicite… C’est clairement un sacré coup d’arrêt. J’essaie toutefois de rester concentré sur ce qui a bien marché sur ce début de saison et ne garder que cela en tête.

Aviez-vous prévu de disputer d’autres tournois du DP World Tour dans la foulée du Jonsson Workwear Open ?
Oui, je devais aller à Singapour et en Inde.

Vous disputez cette semaine le Championnat de France professionnel MCA au Golf du Médoc. C’est l’endroit rêvé pour se relancer sans trop de pression, non ?
Ce n’était pas prévu au départ que je prenne le départ de ce Championnat de France. Mais avec ce coup d’arrêt et le fait que je puisse retaper dans la balle, c’est la semaine idéale pour me remettre dans le rythme et reprendre mes marques. Je suis très content de pouvoir disputer ce tournoi. Cela m’avait presque manqué pendant cette petite pause… Je l’avais joué l’an passé, en faisant une bonne semaine. J’avais terminé 7e je crois (Ndlr, à trois coups du vainqueur, Tom Vaillant). C’est un tournoi au top, pour nous. On est dans de bonnes conditions, on peut faire venir nos entraîneurs… Le parcours est super. Je suis vraiment très heureux d’aller là-bas.

Justement, vous êtes-vous fixé un objectif cette semaine ?
Non. L’objectif, c’est d’abord reprendre mes marques. Benoît Ducoulombier sera là. On va essayer de bien travailler. Je vais faire du mieux que je peux…

Quel sera le programme pour vous ensuite ?
Je reprends au Japon (25-28 avril) et j’enchaîne derrière en Chine (2-5 mai).

Vous nous confirmez que le tournoi en Corée du Sud prévu du 18 au 21 avril est décalé à la fin du mois d’octobre ?
Pour l’instant, il est effectivement toujours au calendrier mais il va être décalé. D'après ce qu'on nous a dit, c’est à 99 % sûr que ce tournoi est déplacé en fin d’année. C’est quand même bizarre cette histoire…

Les JO ? Je vais me donner les moyens pour faire de gros résultats. Il va falloir gagner un tournoi ou enchaîner des top 5. Il va falloir être très fort.

L’objectif en fin de saison, c’est évidemment les dix spots qualificatifs pour le PGA Tour…
Oui, clairement. Avant cela, je vais essayer de me fixer des objectifs à court terme, pour ma reprise. Pour être honnête, je n’ai aucune idée de mon niveau de jeu. J’ai tapé très peu de balles. J’ai fait mon premier parcours il y a deux jours. On va essayer de reprendre des repères et de se fixer des premiers objectifs en fonction de mon niveau de jeu.

Vous verra-t-on le 20 mai prochain à Walton Heath (Angleterre) aux qualifications pour l’U.S. Open puis quelques semaines plus tard pour celles de The Open (2 juillet) ?
Oui, tout à fait. J’y serai. Ce sont des choses qui me tiennent à cœur. Les Majeurs, c’est vraiment quelque chose à part.

Vous êtes actuellement 139e mondial. Lorgnez-vous toujours sur cette possibilité de disputer les Jeux olympiques au Golf National en août prochain ?
Ce ne sera pas simple. C’est clair. Mais on sait aussi que ça peut aller très vite dans ce sport. Je vais me donner les moyens pour faire de gros résultats. Il va falloir gagner un tournoi ou enchaîner des top 5. Il va falloir être très fort. Mais c’est sûr que c’est toujours quelque chose qui m’anime et qui me motive de pouvoir participer à ces Jeux.

Vous étiez à Tokyo en 2021. S’il y avait une image à retenir pour vous de cette quinzaine olympique, ce serait laquelle ?
Le fait que l’on ressent vraiment qu'on ne joue pas pour soi, mais qu’on joue d’abord pour son pays. On joue pour essayer de ramener une médaille. Il n’y a pas d’argent ni de points pour le circuit européen. C’est vraiment à part. Ce sont d’autres motivations cette semaine-là. C’est presque une plus grande motivation qu’un tournoi lambda. Il y a une atmosphère et une ambiance particulières. C’était vraiment à part… Pouvoir croiser ou côtoyer les plus grands sportifs des autres disciplines olympiques, c'était aussi génial. Je suis un grand fan de sport en général, donc ça fait quelque chose.

Rejoindre [Matthieu Pavon] en 2025 est bien évidemment un objectif. Il va disputer son premier Masters. Cela montre que c’est possible pour nous, et ça motive énormément.

Ce 2 avril 2024 marque le départ officiel de Keith Pelley à la tête du DP World Tour. Que retiendrez-vous de sa présidence débutée en 2015 ?
Il a apporté pas mal de choses. Comme par exemple le contrat pour les Rolex Series. On ne peut pas lui enlever qu’il a apporté beaucoup d’argent au circuit européen. Il a eu des périodes à gérer complètement inédites dans l’histoire du DP World Tour. Il faut quand même ici lui rendre hommage par rapport à ça car le Covid et l’arrivée du LIV Golf ont été deux périodes très compliquées à gérer. Je n’ai pas de jugement à apporter sur le fait qu’il a bien fait ou pas bien son job, ce n’est pas mon rôle. Mais en tout cas, il nous a permis de jouer pendant le Covid, et ce pendant pas mal de tournois. Je suis donc plutôt content de ce côté-là. Pour ce qui est des négociations avec le LIV, ce n’est pas de mon domaine. Il a eu des méthodes qui sont bien à lui. On aime ou n’aime pas. Mais il a eu un sacré boulot à abattre durant sa présence à la tête du circuit.

Un mot sur Guy Kinnings, son remplaçant ?
Il est très sympa. Il reste dans la lignée de Keith Pelley. Il connait peut-être un peu plus le golf que son prédécesseur. Il a bossé chez IMG pendant de très longues années auparavant, avant de rejoindre le Tour.

En conclusion, un petit commentaire sur le début de saison fabuleux de Matthieu Pavon sur le PGA Tour ?
Le rejoindre en 2025 est bien évidemment un objectif. C’est exceptionnel ce qu’il a réalisé en début de saison. Il a vraiment explosé. C’est génial pour lui. Ce n’est que du bonheur ce qu’il est en train de vivre en ce moment. Il va disputer son premier Masters. Cela montre que c’est possible pour nous, et ça motive énormément.