Ayant perdu son droit de jeu complet sur le Tour européen, Frédéric Lacroix a différé son retour à la compétition en préférant ne pas s’aligner cette semaine sur le premier tournoi de la saison du Challenge Tour. Il en explique les raisons et dresse le décor de ce que sera son année golfique 2023.

Frédéric Lacroix durant les PQ3 à Tarragone (Espagne) au mois de novembre dernier
Frédéric Lacroix a préféré faire l'impasse sur les premiers tournois du Challenge Tour en Afrique du Sud. © Angel Martinez / Getty Images Europe - AFP

Inscrit il y a encore quelques jours au tournoi de rentrée de la saison 2023 du Challenge Tour, Frédéric Lacroix a finalement décidé de se retirer. Il ne sera donc pas au départ du Bain’s Whisky Cape Town, une épreuve co-sanctionnée avec le Sunshine Tour qui s’élance ce jeudi en Afrique du Sud dans la ville du Cap. Une décision mûrement réfléchie. Et totalement assumée. « Le calendrier du Challenge Tour est assez dense, explique le Racingman qui soufflera ses 28 bougies le 23 février prochain. Tous les tournois ont le même nombre de points, donc au final, les quatre premiers en Afrique du Sud, ce n’est pas un drame de ne pas les faire. D’ailleurs, l’année où je suis monté sur le DP World Tour (fin 2021), je n’étais pas allé jouer en Afrique du Sud. Ce ne sont pas les meilleurs tournois de l’année, même s’ils restent très compétitifs et très sympa. Ce ne sont pas les tournois que je préfère, je ne les trouve pas très fair vis-à-vis du champ du Challenge Tour… »

J’ai essayé de faire ce que je pouvais, donner le meilleur de moi-même. Cette semaine au Portugal a été très dure à vivre en termes de stress.

Cent vingt-et-unième de la Race to Dubai 2022, Frédéric Lacroix a perdu son droit de jeu complet sur le Tour européen. Un épilogue douloureux qui s’est finalisé à la fin du mois d’octobre au Portugal Masters, dernier tournoi de la saison régulière. Une semaine stressante, difficile à gérer quand il faut obligatoirement terminer au moins dans le top 5 pour prétendre à poursuivre l’aventure au plus haut niveau. « Le seul temps faible que j’ai eu sur ce tournoi, ce sont les neuf trous aller du samedi matin (Ndlr, trois bogeys avant de signer une carte dans le par (71)). Je termine à la 12e place (Ndlr, à -16 avec un dernier tour en 64 (-7)). Je ne peux pas m’en vouloir de ne pas garder la carte en ne faisant pas deux coups de moins. Ce n’est pas là que ça se joue. J’ai essayé de faire ce que je pouvais, donner le meilleur de moi-même. Cette semaine au Portugal a été très dure à vivre en termes de stress. On est juste en dehors des points pour garder la carte… Personne ne veut arriver à cette situation-là. A l’arrivée, je n’ai pas gardé la carte. Il y a eu tout au long de la saison du positif, mais aussi du négatif, des mauvaises décisions prises… Une chose est sûre, j’ai beaucoup appris durant cette année. On joue avec des bons joueurs, on voit comment ça se passe. Cela va m’aider pour la suite, c’est indéniable. »

Séjour à Dubaï au mois de janvier

Parti à la mi-janvier à Dubaï se préparer dans les meilleures conditions possibles, Frédéric Lacroix a visité une bonne partie des parcours XXL proposés dans l’émirat, tels l'Els Course, l’Arabian Ranches ou encore le Dubai Creek. Autant de tracés qui se rapprochent de ce qu’il rencontrera en compétition. « J’ai aussi changé de driver, il a donc fallu un peu s’adapter à ça, souligne-t-il. Cela s’est plutôt bien passé. Il fallait aussi reprendre ses marques sur le terrain, en tapant le plus de coups possibles. Quand le swing va à peu près bien, il faut jouer. »

Impasse au Joburg Open puis à Maurice

Son staff technique s’est aussi renouvelé. Il s’est séparé de Franck Lorenzo Vera et a débuté depuis septembre dernier une collaboration avec le Belge Jérôme Theunis. Il s’est entouré également d’un nouveau coach physique, Fabien Lefaucheux. En possession d’une catégorie 18, le golfeur français ne sait cependant pas encore quand il va pouvoir réellement lancer sa saison. « J’aurais pu jouer le Joburg Open (24-27 novembre) mais je rentrais des cartes, j’étais fatigué, souffle-t-il. J’aurais pu aussi jouer à Maurice (15-18 décembre) mais je me suis un peu blessé au poignet. Ce n’est pas encore totalement résorbé mais là, ça va. Je peux jouer. »

Jouer sur les deux tableaux, c’est impossible. Cela n’a jamais réussi à personne !

À l’heure où nous écrivions ces lignes, il n’était que 7e réserve au Ras Al Khaimah Championship qui s’élance ce jeudi dans les Émirats arabes unis. Pour le Singapore Classic (9-12 février), il n’apparait pour l’instant qu’en… 35e réserve. « Il faudra être patient et voir comment les champs se composent, et ça, pas avant le mois de mai je pense, prévient-il. En fait, quand le Tour reviendra en Europe. J’aurais peut-être un peu plus de chance de rentrer en Inde (23-26 février), ou au Kenya (9-12 mars). Ce sont des tournois qui ne sont pas très attractifs pour les joueurs. Après ? Il faudra voir qui a envie d’aller au Japon (20-23 avril) et en Corée du Sud (27-30 avril). Si je peux avoir ces quatre-là avant d’entamer la saison en Europe, ce serait bien. Maintenant, si mon premier tournoi, c’est l’Italie (4-7 mai), je vais peut-être commencer avec le Challenge Tour et ensuite voir en fonction de ce qui se passe… Mais jouer sur les deux tableaux, c’est impossible. Cela n’a jamais réussi à personne ! »

Remonter le plus vite possible

Malgré un calendrier encore très flou, l’objectif de Frédéric Lacroix reste bien évidemment de remonter le plus vite possible sur le DP World Tour. Même s’il sait que la tâche s’annonce pour le moins ardue. « Si ça reste très compliqué d’évoluer sur le Tour européen, résume en guise de conclusion celui qui vient de quitter la Team St Laurent à l’issue de ses trois années de contrat, il faudra que je garde un droit de jeu quelque part, là où que je peux me donner une chance de monter. Je pense avoir bientôt des opportunités de jeu sur le DP World Tour. Je préférerais faire ça plutôt que d’aller sur le Challenge Tour. Je table au moins sur une quinzaine de tournois sur le Tour européen en 2023. En fait, tout dépendra des breaks des uns et des autres. De ceux qui jouent bien et de ceux qui ont besoin de jouer pour marquer des points. »