Blessé au poignet gauche au Joburg Open fin novembre, Romain Langasque ne débarque pas au Dubai Invitational, premier tournoi de l’année civile sur le Tour européen, avec les meilleurs atouts. Mais l’Azuréen veut rester optimiste.     

Romain Langasque avoue que jouer en Afrique du Sud en fin d'année n'a pas été une bonne idée... © Luke Walker / Getty Images Europe - AFP

Romain Langasque n’a pas préparé comme il le souhaitait la reprise de la saison 2023-24. L’Azuréen traîne en effet une douleur au poignet gauche contractée lors du Joburg Open (23-26 novembre). Arrivé à Dubaï le 1er janvier, il reconnait qu’il n’est pas encore à 100 % de ses capacités. Il sera néanmoins au départ ce jeudi du premier tournoi de l’année civile sur le DP World Tour, le Dubai Invitational (11-14 janvier). Un nouveau rendez-vous à champ réduit et en alliance (60 pros, 60 amateurs), sans cut après 36 trous.

« Cette trêve hivernale s’est globalement bien passée, résume-t-il. J’avais prévu de beaucoup couper du golf. Mais depuis début décembre, je dois composer avec cette douleur au poignet gauche. C’est une sorte de tendinite. En Afrique du Sud, j’ai frappé dans une racine. C’est aussi une résultante d’une accumulation de tournois en 2023, d’une fin de saison difficile… »

« J’ai dû par conséquent mettre le golf de côté, enchaîne-t-il. Je n’ai repris que lundi dernier mais j’ai encore mal. En termes de reprise, c’est donc encore assez tranquille. J’ai vu un spécialiste de la main à Dubaï (lundi 8 janvier). Il était plutôt rassurant. Normalement, je vais jouer les deux premiers tournois du Tour mais si ça se prolonge, je repartirai sur trois semaines off. »

En clair, l’élève de Mathieu Santerre n’a pas touché les clubs pendant trois semaines et demie à son retour du South African Open (30 novembre-3 décembre) où il a terminé à la 57e place. Après une reprise tout en douceur, il évite encore à l’heure où nous écrivons ces lignes d’utiliser le driver, ressentant toujours quelques gênes.

« Les fers, les bois 3 et 5, il n’y a pas de problème, mais je n’ai toujours pas tapé le driver, confirme-t-il. Il y aura forcément un peu d’appréhension jeudi. Je n’ai jamais été trop blessé, c’est donc un peu nouveau pour moi. J’ai fait deux fois 18 trous mais je n’ai jamais tapé le driver. Uniquement le bois 3. Bref, c’est un peu l’inconnu. Comme je l’ai dit, ce n’est pas le genre de préparation qu’on espère mais bon, je vais jouer quand même… »

« Dans mon malheur tout relatif, il n’y a pas de cut au Dubai Invitational, ajoute-t-il comme pour se rassurer. Le parcours (Dubai Creek Resort) est un tracé où on peut facilement se priver du driver. C’est une bonne chose. Et puis ce n’est pas comme l’an passé avec Abu Dhabi et Dubaï d’entrée, sur deux parcours exigeants. Là, il n’y a pas de rough, on n’a pas d’appréhension de se faire mal… Cette semaine, je prends vraiment ça comme un tournoi de reprise, pour me remettre dedans, m’occuper de mon poignet à fond avant d’être à 100 % la semaine prochaine pour le premier Rolex Series de l’année (Hero Dubai Desert Classic). »

Avec le recul, le golfeur français avoue toutefois sans hésiter que sa présence au Joburg Open, première épreuve de la nouvelle saison sur le Tour européen avait été une… « grosse connerie ! ». « Le dernier mois et demi de la saison 2022-23 a été compliqué mentalement, souligne-t-il. Il y avait le PGA Tour en tête, la course aux points. J’ai fait une bonne finale de la Race (11e) et j’ai voulu surfer sur cette vague. Cette blessure, elle n’est pas anodine. D’avoir poussé les limites du moteur, c’était une grosse connerie. Je m’en veux un peu mais c’est comme ça. C’est fait. Je m’en servirai d’ailleurs comme expérience pour la suite. Notamment pour mon calendrier. Un de mes objectifs sera de s’y tenir, et pas plus jouer qu’il ne faut (Ndlr, en 2023, il a disputé 29 tournois et franchi 23 cuts). »

« C’est ma septième saison sur le Tour, ma huitième année chez les pros, poursuit-il. Je vais essayer de jouer les parcours que j’apprécie, là où je joue bien, poursuit-il. Je vais construire ma saison par rapport à ça. Après, si je joue deux tournois d’affilée, je ferai une semaine off, et si je joue trois, quatre tournois consécutifs, ce sera deux semaines de repos dans la foulée. »

2023, sa meilleure année

Vingt-huitième de la Race l'an passé après avoir été plusieurs fois dans les clous pour obtenir l’un des dix spots pour le PGA Tour 2024, un billet déjà assuré pour disputer The Open à Troon (Écosse) en juillet prochain, Romain Langasque estime que cet exercice a été le plus solide de toute sa jeune carrière professionnelle.

« Ce qui m’a manqué ? Une victoire, sans aucun doute, et une fin de saison plus régulière, admet-il. Mais il y a eu beaucoup de positif. J’ai une deuxième chance cette année. On repart de zéro. En 2019 (Ndlr, 24e de la Race), cela avait été très bon mais beaucoup plus irrégulier avec un très bon putting et un très bon driving mais le reste était moyen. Cette année, ce fut plus consistant, plus solide dans tous les secteurs de jeu. C’est ce que je veux rééditer en 2024 ! »

Jouer les JO à Paris, à la maison, au Golf National, est sûrement l’un de mes plus gros objectifs de l’année.

Les objectifs seront ici quasiment les mêmes qu’en 2023 avec en bonus cette éventualité de défendre les couleurs de la France aux Jeux olympiques cet été à Paris. Il avait déjà goûté à ce parfum si particulier en 2021 aux Jeux précédents, à Tokyo, en compagnie d’Antoine Rozner

« Outre The Open, je suis en bonne position pour viser une place à l’USPGA, commente-t-il. Je ne suis pas loin au classement mondial (Ndlr, 129e au 7 janvier). Il y a des opportunités qui peuvent déclencher de belles choses. À moi d’être capable de performer dans ces gros événements. L’an passé, j’ai fait un U.S. Open correct (54e), un British solide (33e) mais je n’ai pas encore fait un top 10 en Majeur. Ce sont des choses qui peuvent aussi faire avancer le process. Sans évidemment de ne pas oublier d’évoquer une place pour le PGA Tour, qui reste un objectif essentiel. »

« Pour les Jeux, ce sera en revanche un peu plus dur, conclut-il. Matthieu (Pavon), Victor (Perez) et Paul (Barjon) évoluent sur le PGA Tour cette année. Il y a beaucoup plus de points mondiaux à distribuer là-bas. Si je joue bien, si j’arrive à glisser une victoire dès le début de saison, à engranger des points précieux, je pourrais me projeter un peu plus sur cette échéance. Jouer les JO à Paris, à la maison, au Golf National, est sûrement l’un de mes plus gros objectifs de l’année. À moi de faire ce qu’il faut pour y arriver… »