Le domaine de Sotogrande, en Andalousie, ouvrira le 1er septembre sa nouvelle académie ainsi qu’un parcours 9 trous de pars 3, au sein de The Alto Club. Cette nouvelle installation, qui veut à la fois casser les codes et attirer des joueurs d’élite, a comme ambassadrice la double lauréate en Majeurs Suzann Pettersen.

Le gazon sort patiemment de terre. De cette terre andalouse qui, à quelques encâblures de là, a déjà fait germer des tracés comme le Real Club de Golf Sotogrande, La Reserva ou encore Valderama, des références garanties haut niveau. Mais le chapitre suivant de l’histoire déjà glorieuse de Sotogrande, joyau de la couronne d’Espagne serti à deux pas de Gibraltar, s’écrit ici, avec des brins verts en guise de pages noircies. Une œuvre sans doute promise au grand prix de l’Académie, celle qui occupera désormais ce lieu, avec une des plus grandes championnes qu’ait connu le jeu de golf dans le rôle de figure tutélaire.
Le complexe de 27 trous qui répondait jusqu’à présent au nom d’Almenara a laissé la place, cet été, à The Alto Club Golf & Academy, qui ouvrira officiellement ses portes le 1er septembre. Neuf trous en moins, pour un tracé ramené à 18 trous, mais qu’on ne s’y trompe pas : cette transformation est bien une augmentation de l’offre. Tant en quantité qu’en qualité.

La quantité, tout d’abord. Les neuf trous qui constituaient la partie la plus septentrionale d’Almenara ont laissé la place à deux installations principales, avec comme cadre immuable le lac autour duquel s’enroulaient plusieurs fairways. L’une des rives de ce plan d’eau est désormais une aire d’entraînement où rien ne manque, et surtout pas l’espace. Aux greens d’entraînement pour le petit jeu et le putting s’ajoute le vaste practice, dont les postes sont équipés de la technologie Toptracer, avec multiplicité d’options : travail en données pures, réalisation de parcours virtuel, ou plus simplement, jeux et défis entre amis. La structure est surtout équipée de projecteurs et autres luminaires, afin d’y installer, le soir venu, une ambiance propice à la détente et au simple plaisir de taper des balles.
Au bout de ce practice, une zone a été aménagée spécialement pour permettre aux joueurs et joueuses professionnels qui le souhaitent de bénéficier de conditions d’entraînement idéales. Les installations comprennent également un centre de fitting. Comme tout cela peut donner envie de passer du temps sur place, et que les températures peuvent facilement monter en Andalousie, un bâtiment flambant neuf, voisin des postes de practice, permet de se désaltérer et de profiter de quelques snacks.
Pour approfondir
Sotogrande : Le joyau de la couronne d’EspagneLe reste de l’ancien 9 trous a été réaménagé en un autre parcours 9 trous uniquement composé de pars 3. Un travail effectué par l’ancien joueur de Ryder Cup espagnol Manuel Piñero, et qui a pour but de donner accès à un parcours de qualité à un maximum de publics. Accessible directement depuis la zone d’entraînement, sans grand dénivelé à avaler dans ce paysage parfois cabossé, ce tracé n’est pas pour autant sans défi golfique. Au contraire, l’idée directrice de sa conception a été de varier au maximum les distances et les configurations, afin d’offrir un large panel de coups de golf à jouer.
Le parcours 18 trous, lui aussi rénové avec le concours de Manuel Piñero, reste d’ailleurs dans ce même canal. Cheminant parmi les chênes-lièges typiques de la région, puis autour d’un autre lac (d’où le nom de Lagos donné aux 9 derniers trous), le tracé de The Alto Club est un défi dans chaque compartiment du jeu, les mises en jeu globalement exiguës précédant des attaques de green où la stratégie est primordiale.

Les installations sont une chose. Mais la grande nouveauté apportée par The Alto Club réside surtout dans l’état d’esprit de ce nouvel écrin. « Secouer (un peu) les choses », comme l’annonce son slogan. « Nous avons fait une étude de marché, et nous sommes venus à la conclusion que le golf était encore trop traditionnel, souligne Rita Jordao, directrice des ventes et du marketing de Sotogrande SA. Ici, nous avons des parcours fantastiques, mais il manquait une installation qui casse les barrières. »
L’ambition de The Alto Club est justement de remédier à ce manque. Orientation à destination des enfants et des familles, règles et étiquette assouplies, tournois et compétitions plus inclusifs et ludiques, événements de groupes… L’atmosphère générale sur la zone d’entraînement sera le plus souvent à la détente et au plaisir, en particulier le soir, sous les lumières. Ce qui n’empêche pas l’académie de s’intéresser au très haut niveau, en proposant les conditions d’entraînement qui vont avec.
Cette volonté de casser quelques codes s’est d’ailleurs étendue au parcours 18 trous, où les repères de départ ont perdu leur couleur ainsi que leurs assignations aux hommes et aux femmes. À la place, quatre animaux symboliques mettent le joueur ou la joueuse face à un choix de repère sur le départ du 1, en fonction de son niveau et de sa personnalité : le cerf tout en grâce voit derrière lui le vautour guetter ses opportunités de birdies, puis encore derrière le taureau agripper son club par les cornes, avant de finir par la chèvre, tout au fond, jouant sur le double sens, en anglais, du terme « Goat » (mot qui désigne la chèvre, et acronyme de « Greatest of all time », soit « Plus grand de tous les temps »). Une nouvelle direction artistique qui a trouvé son chemin jusque sur les cartes de scores.

Pour incarner cette nouvelle structure, Sotogrande a choisi une ambassadrice parmi les plus imposants palmarès que le jeu de golf peut compter. La Norvégienne Suzann Pettersen a connu une carrière faste dans le haut niveau, avec un total de 22 victoires professionnelles, dont deux Majeurs. Elle a participé à un total de neuf Solheim Cups en tant que joueuse, ayant par exemple l’honneur de rentrer le putt de la victoire pour l’équipe européenne en 2019. Elle a également été capitaine de l’escouade bleue et jaune à deux reprises, notamment lorsque les Européennes ont réussi à conserver la Solheim Cup, en 2023 en Espagne.
Mais au-delà d’un palmarès et d’une renommée mondiale, Suzann Pettersen, 44 ans, apporte dans ce projet son amour de l’Espagne et de ses golfs, où elle s’est souvent entraînée pendant les intersaisons. Et elle compte bien être régulièrement présente sur place, à Sotogrande, histoire de voir The Alto Club continuer de faire sa mue, pour rejoindre les ténors.
Trois questions à Suzann Pettersen
Comment a débuté le partenariat entre vous et The Alto Club ?
Ça a démarré avec leur volonté de transformer le parcours et les installations. Nous avons commencé à échanger, je leur ai dit que je vivais déjà en grande partie dans la région. Quand ils m’ont contactée, j’ai trouvé que c’était une très belle opportunité d’apporter quelque chose de différent, de meilleur à tout ce domaine. Une aire d’entraînement de niveau mondial a toujours été la chose qui manquait ici. Il y a quelques bons practices, mais pas d’aire pour le petit jeu. Il y en avait vraiment besoin.
Êtes-vous à un point de votre vie de golfeuse où votre volonté est surtout de transmettre aux générations futures ?
Je pense que c’est de notre responsabilité d’amener le plus grand nombre de gens possible à découvrir ce jeu formidable. Et quand je dis des gens, idéalement, des jeunes, des enfants. Je ne sais pas si c’est ici qu’un futur n° 1 mondial démarrera, on verra bien, mais que des gens viennent ici découvrir le golf et s’amuser, je crois que c’est le plus important.
Cela vous arrive-t-il, sur votre temps libre, de vous rendre sur un practice éclairé le soir pour taper des balles sous les lumières ?
Oui, si la structure est comme celle-ci, ça me donne très envie d’aller taper des balles. J’adore toujours ce jeu, et c’est une autre manière de s’y adonner, de manière ludique et plaisante.