L’opération Tous au golf, organisée jusqu’au 28 septembre, propose de multiples initiations ouvertes à tous, partout en France. Exemple au golf de Cap Malo, près de Rennes, où l’on peut découvrir ce sport en une heure et demie et pour 10 € par personne.

« Bonjour, nous venons pour l’initiation. » Il est un peu moins de 11 heures, ce dimanche matin au golf de Cap Malo, en proche banlieue de Rennes. Au compte-gouttes, des familles ou groupes d’amis arrivent, le pas léger dans ce lieu qu’ils découvrent. « Oui, soyez les bienvenus, leur sourit la secrétaire à l’accueil. Erwan va arriver, si vous voulez, vous pouvez l’attendre sur la terrasse juste ici. » Quelques minutes plus tard en effet, Erwan Cousinou, pro enseignant responsable de l’école de golf dans cette structure 9 trous, se présente entre la terrasse du club-house et le putting-green. « On va pouvoir commencer, vous pouvez vous approcher », lance-t-il au groupe qui compte désormais un peu plus d’une vingtaine de membres.
Habitants du bassin rennais, d’âges situés entre la tendre enfance et la seconde moitié de la vie active, tous et toutes sont venus participer à une initiation, comme le golf de Cap Malo en propose en moyenne une fois par mois. Pour 10 € par personne, ils vont pouvoir passer une heure et demie à la découverte du jeu de golf sous ses principaux aspects. Les plus expérimentés ont déjà effectué une initiation de ce genre mais pas beaucoup plus, les plus novices n’ont encore jamais attrapé un club de golf de leur vie. Pas même au minigolf, histoire de situer. Devant eux les attendent une collection de putters marqués d’un ruban rouge, posés contre un panneau, et un sac rempli d’une demi-série de clubs.
Jusqu'au 28 septembre, Tous au golf !
Du 5 au 28 septembre, avec l'opération « Tous au golf ! », plus de 400 clubs vous accueillent partout en France pour découvrir le golf. Seul ou avec vos proches, réservez un créneau d'initiation pour venir taper vos premiers coups. Infos et inscriptions en suivant ce lien.
Ce dernier fait d’ailleurs l’objet de la première question posée par Erwan Cousinou au groupe : « À votre avis, ce matériel, sac compris, ça vaut combien ? ». « Trois ou quatre cents euros », tente un participant. « Non, t’es fou, c’est plus ! », lui rétorque un de ses camarades dans son dos. Réponse du pro enseignant : « Là, il y en a pour environ deux cents euros », lance-t-il en désignant le contenu, soit un driver, un bois de parcours, trois fers, un wedge et un putter. « D’habitude, quand je fais ces initiations, les estimations tournent plutôt entre mille et deux mille », glisse-t-il en aparté.
Ce premier cliché dissipé, le jeu commence. Par le putting, histoire de tout de suite faire comprendre aux novices quel est le compartiment le plus important du jeu. Main gauche en haut du manche, main droite qui vient se positionner en-dessous en recouvrant juste le pouce gauche, mouvement de balancier en utilisant les bras et les épaules, surtout pas les poignets… les initiés du jour se lancent sur le green avec ces rudiments comme bagage. Charge à eux d’essayer de faire tomber la balle au fond du godet, et charge, c’est le mot : la plupart d’entre eux se font surprendre par la rapidité du green. « Ouah, ça fuse ! », survient en écho aux quatre coins de la surface. Face à quoi Erwan Cousinou joue la franchise : « Le dosage, c’est la seule chose que je ne peux pas vous apprendre », leur glisse-t-il sans perdre le sourire.

Néanmoins, les bons putts viennent vite. Lors du petit concours façon pétanque improvisé pour clore la séance du putting, un participant se fend même d’une belle ficelle à 7 m, droite-gauche. « C’est très technique », constate Fabien, qui a pour sa part mis sa propre tentative quasi-donnée. Avec sa femme Solène et leur fils Briac, neuf ans, ils ont entendu parler de cette initiation à Cap Malo. Et comme sa première expérience du genre, cet été dans les Alpes, lui avait bien plu, il a décidé de la renouveler dans la structure voisine de son lieu de travail. « On voit qu’il faut du temps pour s’y mettre, mais que c’est potentiellement très addictif », développe-t-il. Lui l’avoue sans détour : avant de mettre le pied à l’étrier, il n’aurait jamais songé à entrer dans une structure golfique. « J’avais complètement l’image que c’était élitiste, entre-soi, etc. C’est quand j’ai fait mon initiation dans les Alpes que le pro nous a dit que c’était ouvert à tous. »
Après le putting, le groupe prend la direction du practice. Cette fois, il va être question de grand jeu. Une nouvelle fois, Erwan Cousinou enseigne les rudiments, non seulement de sécurité, mais également de technique. Première chose à retenir : le golf n’est pas un sport de force, mais de lancer. « Donc il faut être relâché au maximum pour donner de la vitesse au club », explique-t-il. Et effectivement, une fois les premières balles tapées, ceux qui essaient de forcer, réflexe bien naturel, se rendent vite compte de la réalité du propos. Tout le groupe, cependant, parvient à contacter la balle et à l’expédier à plus d’une cinquantaine de mètres, et parfois de manière rectiligne. « C’est stressant, on se dit que la balle ne va pas partir », admet Lucie, venue à cette découverte avec son amie Annabelle. Stressant peut-être, mais peu après, sa balle jaillit du club pour décrire une belle trajectoire. « Joli, ça ! », complimente l’enseignant en passant.

Dernière étape, mais non des moindres : une virée sur le parcours. Et pas seulement pour admirer le paysage, mais pour jouer. Scindé en deux, le groupe effectue un trou, dans une formule proche du foursome, pour que chacun ait l’occasion de taper dans la balle. À cette occasion, Erwan Cousinou apporte quelques aspects supplémentaires à la découverte, comme l’interdiction d’utiliser des balles de practice sur le terrain, le replacement des divots, la procédure de drop en cas de balle dans l’eau, et bien sûr, le positionnement à avoir pour évoluer en toute sécurité. Les novices se prennent au jeu, au point que Vincent, venu s’initier en voisin, lève les yeux au ciel lorsqu’il voit son putt parfait se conclure par une virgule (on ne peut que lui conseiller de s’habituer).
Depuis quelques temps, il songeait à venir découvrir cette discipline qui lui était alors inconnue. Ayant emménagé tout près de Cap Malo, il a franchi le pas. « Je suis arrivé un jour ici, et j’ai simplement demandé à l’accueil si je pouvais essayer. J’ai pris deux seaux de balles, et on m’a prêté un club », narre-t-il. Sa conviction est forgée : il veut s’y mettre. À l’issue de l’initiation, il demande à Erwan Cousinou de quelle manière il peut poursuivre la pratique. Stages, formules de cours, carte verte… L’enseignant lui présente les différentes possibilités.
À en juger par les sourires des participants en fin d’initiation, Vincent pourrait avoir des imitateurs. Ce qui leur a le plus plu dans cette heure et demie de découverte fait l’objet d’une quasi-unanimité : le parcours. « Le parallèle avec la Wii aussi », sourit un joueur de console visiblement expérimenté. Lequel serait sans doute surpris d'apprendre que la formule de base pour passer la carte verte, à Cap Malo comme dans une grande majorité des golfs en France, est moins chère qu'une console neuve.