Présent en dernière partie dimanche au récent Championnat de France professionnel MCA, Nicolas Calvet a vécu au Golf du Médoc l'une des plus belles semaines de sa jeune carrière pro, démarrée il y a un an et demi avec un seul objectif : en profiter au maximum ! Suite cette semaine à l'Open de Roissy.

Nicolas Calvet dispute l'Open de Roissy cette semaine. © Alexandre Mazas / ffgolf

Là où d'autres, après un dernier tour en-deçà de leurs attentes, auraient esquivé les sollicitations des médias et quitté le tournoi sans un regard derrière eux, Nicolas Calvet ne se dérobe pas lorsqu'on vient lui demander de livrer ses impressions sur cette première dernière partie chez les pros. Ce dimanche 9 avril au Golf du Médoc Resort, le joueur originaire de Biarritz a en effet disputé le dernier tour aux côtés de Romain Langasque, leader au départ, et de Tom Vaillant, vainqueur à l'arrivée de ce Championnat de France professionnel MCA. Lui, avec un 72 (+2), a dû se contenter d'une 10e place forcément frustrante au vu du niveau de jeu produit lors de ses deux premiers tours joués en 68 puis 66. « Je suis un peu déçu de la fin de partie, je fais deux bogeys pas beaux au 13 et au 16 et j'ai un putt au 15 qui ne rentre pas, mais globalement satisfait du tournoi », indique-t-il. Avant de poursuivre, dans un grand sourire : «  L'ambiance était top, c'était vraiment sympa d'être en dernière partie avec de bons joueurs et du monde autour de nous ! C'était la première fois que j'étais dans cette situation chez les pros, et je vais essayer de capitaliser sur le positif. »

Ingénieur diplômé en mécanique des fluides

Malgré ses 26 ans, Nicolas Calvet n'est golfeur professionnel que depuis un an et demi. Non pas parce qu'il a commencé le golf tard – 6 ans – mais parce que son parcours personnel a pris un chemin bien différent de la plupart de ses collègues. « Après le bac, j'avais choisi de faire des études en France plutôt qu'aux États-Unis. J'ai fait une école d'ingénieur à Toulouse, l'ENSEEIHT. Ça m'a pris quasiment sept ans car il y a eu une petite interruption au milieu, mais j'ai eu mon diplôme en septembre 2021 », explique ce spécialiste de la mécanique des fluides. « C'est un sujet que je trouve intéressant, mais qui ne m'a pas non plus transcendé » poursuit-il en riant. « J'étais toujours passionné par le golf, mais je me disais que je ne pourrais jamais mettre assez de volume d'entraînement pour bien jouer à haut niveau. J'avais un peu laissé cette idée de côté, mais il y a quelques années j'ai perdu un oncle dans un accident, et je me suis dit que je n'avais pas le temps de ne pas faire ce que je voulais. Donc j'ai fini mon école et je me suis lancé à fond dans le golf, en me disant qu'on verrait bien. »

La « basque connection »

Formé au Golf du Phare à Biarritz, ce pur Basque a donc fini par rejoindre ses compères de ses années amateurs tels que les frères Thomas et Paul Elissalde, Antoine Auboin, Louis Bellan ou encore Nathan Trey, tous pros aujourd'hui. Avec des objectifs sportifs, bien sûr, mais surtout l'envie de profiter au maximum de cette expérience. « Je me suis donné trois bonnes années pour voir », pose-t-il. « J'ai passé les cartes de l'Alps Tour et du Pro Golf Tour fin 2021, et j'ai eu les deux. J'ai choisi le Pro Golf Tour pour ma première année, où je n'ai pas spécialement bien joué parce que je mettais en place des choses, et j'étais un peu à la recherche de mon jeu. J'ai gardé ma carte néanmoins en finissant 73e. » En termes de choses mises en place, Nicolas Calvet fait preuve d'un professionnalisme qui tranche avec son relatif manque d'expérience sur les circuits : une équipe comprenant ostéopathe, nutritionniste, physiothérapeute, préparateurs physique et mental, et deux coachs réputés se répartissant le travail technique : Mike Magher pour le long jeu, et Cyril Miranda pour les coups sur et autour des greens.

 

J'en suis à un an et demi de carrière pro, donc on fera le bilan d'ici un an et demi encore, mais je ne regrette pas une seconde. J'adore cette vie : on fait plein de choses différentes dans la même journée, on ne s'ennuie jamais. Je sais pourquoi je suis là, et je suis à fond !

« J'ai aussi bossé cet hiver avec Tom Ayling (ancien caddie notamment d'Alexander Levy, aujourd'hui avec le Danois Rasmus Højgaard, ndlr) sur la stratégie, et ça m'a bien aidé à mieux performer quelles que soient les conditions de swing » ajoute le membre de la C&S Golf Team, une entité qui regroupe une dizaine de pros de la côte basque. « Définir un plan, viser les bonnes zones à chaque fois, arrêter de jouer les drapeaux systématiquement et se retrouver du mauvais côté pendu à faire des bogeys bêtes, savoir sur quels trous on peut attaquer et sur lesquels il vaut mieux être un peu plus safe... Tout ça, ça se travaille ! » Le travail commence donc à porter ses fruits, avec comme meilleur et plus récent exemple cette 10e place au Championnat de France professionnel. En forme et en confiance, Nicolas Calvet tâchera de surfer sur la vague cette semaine à l'Open de Roissy, qu'il dispute pour la première fois, avant de retrouver l'ordinaire du Pro Golf Tour, dont il occupe le 74e rang avec un cut franchi en deux tournois.

Garde à vous !

Enfin, pas immédiatement après, puisqu'entre Roissy cette semaine et l'Autriche fin avril, il participera aux championnats d'Europe... militaires, avec l'équipe de France à laquelle il appartient depuis 2017. « À l'époque, ils venaient d'interdire les pros dans les compétitions militaires, et ils cherchaient deux amateurs pour intégrer l'équipe. Je venais de gagner la Biarritz Cup, et j'ai été contacté par le capitaine, qui m'a pris. Puis il y a deux ans, les pros ont à nouveau été autorisés, donc je suis toujours là », rigole le soldat de 1re classe Calvet, réserviste et rattaché au Centre national des sports de la défense de Fontainebleau (qui a pris la suite du bataillon de Joinville). « C'est super sympa de jouer ces épreuves, c'est une expérience différente du circuit habituel », conclut-il. « J'en suis à un an et demi de carrière pro, donc on fera le bilan d'ici un an et demi encore, mais je ne regrette pas une seconde. J'adore cette vie : on fait plein de choses différentes dans la même journée, on ne s'ennuie jamais. Je sais pourquoi je suis là, et je suis à fond ! »

Nicolas Calvet a fini 10e du Championnat de France professionnel MCA/ © Alexandre Mazas / ffgolf