Un autre golf. Devenue traditionnelle au Golf d'Arcangues depuis plusieurs années, la Fête du piment et de l'espadrille s'est tenue ce dimanche dans le Pays Basque. Au programme : du golf en double, mais surtout du plaisir et du rire.

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Tous les joueurs et joueuses récompensés lors de cette compétition d'un genre particulier. © AS Golf d'Arcangues

Qui a dit que la compétition, au golf, c'était toujours très sérieux, strict, sans aucun bruit, en concentration maximale et avec comme seul horizon possible celui de la performance à tout prix ? Si qui que ce soit a dit cela, c'est qu'il n'a jamais assisté à la Fête du piment et de l'espadrille, qui était organisée ce dimanche 10 août sur le Golf d'Arcangues. Ni d'ailleurs à un des nombreux événements du genre qui animent la plupart des clubs français, où les mots d'ordre sont avant tout le plaisir de jouer au golf et l'amusement. Mission parfaitement accomplie sur ce terrain du Pays Basque, où 88 joueurs et joueuses ont participé à une compétition particulière, dans la formule de la course au drapeau, avec un concours de lancer d'espadrille en quête annexe.

Le lancer d'espadrille : longueur et précision

« Au départ, c'était simplement la Fête du piment, en rapport avec le fait que notre golf ne se situe pas loin d'Espelette, explique Jean-François Bonifay, responsable des animations au sein du comité de l'AS du Golf Club d'Arcangues. Et cette année, nous y avons rajouté l'espadrille, car aux Fêtes de Bayonne, chaque année au mois de juillet, il y a le Championnat du monde du lancer d'espadrille. »

Cette dernière discipline est exactement comme vous êtes en train de l'imaginer. Elle consiste à enfiler une espadrille sur l'avant du pied, et à la propulser à la force de la jambe. Ainsi, dimanche, avant de prendre leur départ au 1, tous les compétiteurs étaient invités à s'essayer à deux concours, l'un de longueur, et l'autre de précision. Avec une récompense lors de la remise des prix du soir à la clé, bien évidemment.

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Avant le départ du 1, chaque équipe devait participer au concours de lancer d'espadrille. © AS Golf d'Arcangues

Ensuite, donc, sur les 18 trous d'Arcangues et leur vue imprenable sur la Rhune, l'un des sommets les plus connus du Pays Basque, la compétition de golf proprement dite se déroulait en chapman et course au drapeau. Le chapman est une formule de double particulière, qui consiste pour les joueurs constituant la paire à taper tous les deux la mise en jeu, puis à jouer le deuxième coup en prenant chacun la balle de l'autre, puis de choisir la meilleure des deux et de finir le trou en tapant alternativement cette seule balle restante.

Pour ce qui est de la course au drapeau, elle est une formule de jeu typiquement pensée pour les compétitions à visée ludique. Chaque paire s'élance sur le parcours avec un petit drapeau sur lequel les noms des joueurs sont affichés. En additionnant le par total du parcours ainsi que le handicap de jeu de la paire, elle dispose d'un certain nombre de coups. Mettons, par exemple, 85. Le jeu va ainsi consister, pour l'équipe, à planter son drapeau à l'endroit précis où son 85e coup terminera. Le but étant de planter son drapeau le plus loin possible sur le parcours.

Dans la course au drapeau « authentique », si un joueur ou une équipe finit les 18 trous avec encore des coups en réserve, elle peut repartir au 1, et continuer jusqu'à épuisement de son stock. Mais dans le contexte du Golf d'Arcangues, forcément très fréquenté en période estivale, tout le monde doit s'arrêter au plus tard au 18.

Voiture miniature et cuillère de bois

« L'année dernière, beaucoup d'équipes m'avaient rendu leur drapeau après le 18, se souvient Jean-François Bonifay. Donc pour corser un peu les choses, on est passé du scramble au chapman, avec des départs répartis des boules rouges aux boules blanches, et des handicaps de jeu diminués d'un tiers. »

Résultat : quatre équipes ont planté leur drapeau à côté du green du 18, manière de signifier qu'elles sont parvenues à boucler le parcours. Mais le charme de la course aux drapeaux réside aussi dans le fait, pour les équipes des dernières parties, de jeter un coup d'œil gentiment moqueur sur les premiers drapeaux qu'elles croisent en arrivant sur les derniers trous. « Vous pensez bien que non seulement nous sommes tous allés voir, mais en plus, nous les avons récompensés, rigole Jean-François Bonifay. C'était un peu la cuillère de bois, si l'on veut. »

Des récompenses, l'AS du Golf d'Arcangues, qui dotait elle-même l'événement, a dû en distribuer une en plus, étant donné qu'un concurrent a réalisé un trou-en-un. Chose qui était déjà survenue l'année passée, les animateurs poussant l'humour jusqu'à offrir une voiture miniature à son auteur. 

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Arrêt au stand obligatoire pour chaque équipe après le 9. © AS Golf d'Arcangues

Voilà pour l'aspect compétition pur. Mais cette Fête du piment et de l'espadrille se voulait avant tout comme un moment de partage et de convivialité. Quoi de mieux, alors, à mi-parcours, que de pouvoir mordre dans les meilleurs morceaux de la réputée gastronomie du Pays Basque. Une chose rendue possible par Pierre Oteiza, éleveur et artisan dans la vallée basque des Aldudes, et qui était chargé d'alimenter le stand placé entre les trous 9 et 10. « C'est lui qui a relancé, dans les années 80, le porc noir du Pays Basque, qui fait partie de la gastronomie traditionnelle », souligne Jean-François Bonnifay.

La journée, évidemment, s'est conclue par la remise des prix, sur la vaste terrasse du club-house d'Arcangues. Avec des récompenses pour les meilleurs, au golf comme au lancer d'espadrilles, mais aussi des lots tirés au sort, dans cette compétition où, pour inclure un maximum de gens, chaque équipe devait avoir au minimum 20 d'index cumulés. En somme, un grand moment de partage, à l'image de toute cette journée. Et dire que des profanes ont peur de s'ennuyer, au golf...