À 15 ans, le joueur de Saint-Nom-la-Bretèche a participé, fin septembre, à son premier Cazoo Open de France. Point d’orgue d’une saison qui l’a vu prendre part à une multitude de gros événements, souvent en faisant parler de lui.

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Oscar Couilleau a effectué, en septembre, sa troisième rentrée au Centre national de performance du Golf National. © Tomas Stevens / ffgolf

Le Cazoo Open de France ? Il était là. La finale du Championnat d’Europe par équipes Boys, ou celle du Championnat de France par équipes de première division ? Il était là aussi. Le British Boys, le European Young Masters, la Coupe de France par équipes messieurs, la Coupe d’Europe des clubs ? Ne cherchez plus, Oscar Couilleau était là à chaque fois. Et jamais loin de la boîte, quand ce n’était pas carrément dessus. Et le Match France-Espagne U16, qui démarre ce vendredi à Moliets ? À ce stade, la réponse ne devrait plus vous surprendre : il y est. L’année de ses 15 ans, le joueur de Saint-Nom-la-Bretèche a vécu une saison riche. Prélude, peut-être, des prochaines.

Un été en pleine forme

Si la question est de savoir quel a été le point culminant de cette saison 2023, la réponse diffère suivant le point de vue. En matière de jeu de golf pur, il cite volontiers la période au cœur de l’été, qui l’a vu coup sur coup remporter, avec l’équipe de France, l'European Young Masters, puis se hisser jusqu’en quart de finale du Boys’ Amateur Championship. « Je tapais vraiment très bien dans la balle, analyse-t-il. C’était les vacances, donc je n’avais pas trop de contraintes scolaires ou autres, je pouvais vraiment m’entraîner et me concentrer sur mon jeu. »

En réalité, cette période où son jeu s’est révélé particulièrement en place a pris corps dès début juillet, lors du Championnat d’Europe par équipes Boys, à Genève. Mais là, la corde sensible se met vite à vibrer. Et pour cause : dans une finale face à la Suède dont il a été évident, durant toute la journée, qu’elle se jouerait sur des détails, il s’est trouvé dans la position du spectateur au moment où son adversaire Neo Berg, au 20e trou du match, rentrait un putt de 15 m pour mettre fin à la bataille.

Double part de revanche

« On ne l’a pas bien digéré, admet Oscar Couilleau. Je me dis que c’est pas possible qu’on ait perdu comme ça. Mais on a vécu une expérience incroyable, on se connaissait tous très bien dans l’équipe, donc il y avait une cohésion parfaite. Quand je revois mes coéquipiers, je repense à ce moment qu’on a vécu ensemble. Le jeu était là, il y avait tout pour que ça soit une belle semaine. On se dit qu’on a encore quelques années pour gagner ce tournoi. »

La compétition est différente, la bannière défendue par le Francilien également, mais le dernier Trophée Gounouilhou lui a laissé le même genre de sensations. Celles d’une équipe de Saint-Nom-la-Bretèche proche de devenir championne de France à domicile, mais devant finalement s’incliner dans une finale serrée face à Cannes-Mougins. La similitude ne s’arrête pas là, avec dans ce cas également, une équipe jeune qui a su prendre rendez-vous avec l’avenir.

Et puis surtout, de la même manière le titre conquis à l'European Young Masters a permis à Oscar Couilleau et Hugo Le Goff de faire passer un peu de la pilule des Europe Boys, la victoire de Saint-Nom lors de la Coupe de France messieurs, en septembre, est venu apporter une part de revanche. En même temps qu’un billet à la Coupe d’Europe des clubs messieurs, la semaine passée au Portugal.

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Oscar Couilleau s'est imposé, avec ses camarades Hugo Le Goff, Marie-Elodie Prats-Rigual et Kirra St Laurent, lors du European Young Masters, en juillet. © Damian Beseda / EGA

Un Open de France entre excitation et pression

Si, maintenant, on se place du point de vue de l’expérience qui risque de laisser les plus profondes gravures dans la mémoire d’Oscar Couilleau, sa première participation au Cazoo Open de France, fin septembre, arrive sans doute en pole position. Dès son arrivée le lundi, sur un site du Golf National qu’il connaît désormais par cœur, il a senti qu’il entrait dans un monde professionnel ou tout, pour ainsi dire, était différent. « J’ai vraiment goûté à l’ambiance professionnelle dès le lundi, narre-t-il. Ça parle moins, ça s’entraîne beaucoup. Il y a toutes les pancartes des sponsors, les camions du Tour. On sent qu’on est dans un univers professionnel, surtout en dehors du parcours, sur le temps libre. Quand on voit les joueurs aller faire une séance de sport après les parties, ça montre que ça travaille très dur. »

Certes, deux semaines avant, l’excitation dominait lorsque Antoine Delon, capitaine de l’équipe de France messieurs, lui annonçait sa participation à l’open national. Mais Oscar Couilleau s’est retrouvé à devoir gérer la pression du premier coup en marchant vers le départ, lors de son entrée en lice. Il avoue avoir eu besoin de quatre ou cinq trous pour se mettre complètement dans la partie. « C’était compliqué, parce que j’étais excité, mais à la fois j’avais juste envie de profiter, détaille-t-il. Au fur et à mesure, quand même, sur un parcours que je connais par cœur, j’ai réussi à me dire que c’était un tournoi normal. »

Oscar Couilleau, ici en compagnie du préparateur mental Cédric Coquet, a participé à son premier Open de France, en septembre. © Lucas Hélin / ffgolf

Si Oscar Couilleau connaît si bien l’Albatros et le Golf National, c’est qu’il a effectué, en septembre, sa troisième rentrée au Centre national de performance, en classe de seconde pour ce qui est du scolaire. La régularité dans le travail et la rigueur nécessaire pour la réussite à haut niveau sont justement, selon lui, des apports considérables de son séjour au sein de la structure fédérale. « On joue presque tous les jours, ça permet d’ancrer les routines et les bonnes habitudes, remarque-t-il. C’est important, car le jour où je ne serai plus au centre, il faudra bien que je m’entraîne tout seul. »

L’avenir, justement, sans absorber tous ses temps de réflexion, en fait tout de même partie. En classe de seconde, Oscar Couilleau a encore le temps de mûrir son projet pour l'après-bac. Mais en l’état, il se verrait bien le mener de l’autre côté de l’Atlantique, dans la sphère universitaire américaine. « J’aimerais bien aller aux États-Unis, pour côtoyer les meilleurs mondiaux, souligne-t-il. Je ne suis pas encore totalement sûr, mais ça me tenterait bien. C’est encore loin, mais mine de rien ça va très vite. »