En terminant ex æquo à la 12e place de son premier Masters ce dimanche, Matthieu Pavon a écrit une nouvelle page d'histoire du golf français, en décrochant le meilleur résultat d'un Tricolore dans le Majeur géorgien, tout en garantissant sa participation l'année prochaine. Scottie Scheffler, en enfilant la veste verte pour la deuxième fois en trois ans, a prouvé qu'il régnait sur le golf mondial.

Matthieu Pavon, pour son premier Masters, a fait mieux que tenir son nouveau rang dans la hiérarchie mondiale. © Andrew Redington / Getty Images North America - AFP

Quelle bataille. Mais à la fin, quelle récompense, aussi. Celle d'être, désormais, le Français ayant décroché le meilleur classement final dans l'histoire du Masters, doublé du fait d'avoir déjà obtenu le droit de recommencer dès l'année prochaine. Tout ça à sa première tentative.

Ce dimanche, Matthieu Pavon a terminé à égalité à la 12e place du Masters, en signant une dernière carte de 72 (par). Les quatre premiers trous ont connu des reliefs, avec des bogeys au 1 et au 4, mais qui ont entouré deux solides birdies au 2 et au 3. Le reste de sa partie, au contraire, a été essentiellement rectiligne. Il a profité du par 5 du 8 pour glisser un troisième birdie, avant de devoir concéder un coup à l'Amen Corner, sur le 11. Mais pour le reste, le Bordelais, toujours aussi solide dans tous les compartiments du jeu, a su aligner les pars. Un très bel exemple est arrivé sur le fameux par 3 du 12, où il distillait une superbe sortie de bunker.

Matthieu Pavon a ainsi bouclé sa semaine, de loin sa meilleure en Majeur jusqu'à maintenant, avec le score total de +1. Mais même une fois au club-house, il allait continuer à recevoir des bonnes nouvelles. Car derrière lui, certains ne parvenaient pas à garder la même solidité sur le retour. Résultat : quelques places de gagnées, suffisamment pour finir au 12e rang, et ainsi dépasser d'une place la performance de Thomas Levet en 2005. Il n'aura donc fallu qu'une participation à Matthieu Pavon pour, déjà, devenir le meilleur Français de l'histoire du Masters. 

Double bonus : ce résultat lui donne déjà la garantie d'être de nouveau invité à participer au Masters, en 2025. Tout en lui donnant l'occasion de progresser encore dans la hiérarchie planétaire, lui qui est arrivé cette semaine à la 25e place, et repart à la 22e. La 15e place atteinte il y a une dizaine d'années par Victor Dubuisson, meilleur classement d'un Français chez les messieurs, semble désormais à sa portée. Ce que réalise Matthieu Pavon depuis six mois est décidément phénoménal.

Phénoménal, Scottie Scheffler ne l'est pas moins. Et lui au moins n'aura pas vraiment à se demander à quelle place du classement mondial il figure à l'issue de ce Masters : il est arrivé n° 1, et il repart encore plus n° 1. Ce dimanche, le Texan a revêtu la veste verte et soulevé le Masters Trophy pour la deuxième fois en trois ans, après son premier succès de 2022.

Toujours aussi impressionnant de régularité et de justesse dans son jeu, Scheffler a eu ses adversaires dans les rétroviseurs, voire à sa hauteur, pendant environ deux tiers de la journée de dimanche. Mais peu à peu, l'élimination s'est faite par l'arrière. Que ce soient ses compatriotes Max Homa, Collin Morikawa, Bryson DeChambeau ou Xander Schauffele, tous ont terminé avec des cartes au-dessus du par. La résistance a été surtout menée par les Européens, avec une troisième place signée Tommy Fleetwood, à -4 aux côtés de Homa et Morikawa, mais surtout par Ludvig Åberg, dont on a un moment songé qu'il pourrait s'imposer non seulement pour son premier Masters, mais pour son premier Majeur tout court.

Mais le Suédois a payé cher un coup de fer légèrement embarqué à gauche au 11, qui a trouvé la pièce d'eau pour un double bogey. Scheffler, de son côté, a mis le coup d'accélérateur décisif sur les trous suivants : birdie au 13, birdie au 14 et birdie au 16. À -11, quatre coups devant Åberg, il pouvait savourer sans trop de pression les deux derniers trous, confirmant que le golf mondial est en train de vivre ce qu'il faut bien appeler son règne. Et se demande jusqu'à quand il peut le faire durer.