Céline Boutier, Pauline Roussin-Bouchard, Perrine Delacour et Nastasia Nadaud s’élancent ce jeudi au Royal Porthcawl pour l’AIG Women’s Open 2025, dernier Majeur de la saison.

Deuxième Majeur en quatre semaines pour Nastasia Nadaud ! © Philippe Millereau / KMSP

Le même quatuor tricolore qu’à Évian

Dix-septième joueuse mondiale, Céline Boutier, au repos depuis sa 21e place à Évian le 13 juillet, dispute son 11e British Open. Encore amateur en 2013, la Francilienne avait ouvert son très long chapitre en Majeur dans ce championnat dont elle avait pris la 56e place finale. Cette semaine, elle prend le départ de son 45e tournoi du Grand Chelem. Sa meilleure performance à l’AIG Women’s Open est une 6e place en 2019.  

Sur une très belle dynamique au moment de revenir en France disputer l’Amundi Evian Championship (10e au KPMG Women’s PGA Championship, 2e au Dow Championship), Pauline Roussin-Bouchard a subi un coup d’arrêt manquant le cut en Haute-Savoie puis en Écosse la semaine dernière. La native de Montélimar, qui partage sa saison entre le LPGA Tour et le LET, s’élance au pays de Galles pour son second British. Elle n’avait pas passé le cut en 2023 à Walton Heath (Angleterre).

Vingt-et-unième à Évian, signant là sa meilleure performance dans le seul tournoi du Grand Chelem, hommes et femmes confondus, à se jouer en Europe continentale, Perrine Delacour arrive au AIG Women’s Open avec quelques atouts. Neuvième de l’ordre du mérite du LET, la Picarde a enregistré quatre top 10 entre avril et la mi-juin, dont une victoire en Afrique du Sud le 13 avril. Même si elle n’a pas franchi le cut en Écosse la semaine passée, ses sorties dans le dernier Majeur de la saison ont été plutôt solides : 21e en 2023, 34e en 2021 et 39e en 2020.

Sensation du dernier Amundi Evian Championship, son tout premier Majeur où elle a pris la 21e place (comme Boutier et Delacour), Nastasia Nadaud, 20 ans seulement, semble surfer sur cette belle dynamique. La Savoyarde licenciée à Aix-les-Bains a ainsi été la meilleure française au ISPS Handa Women’s Scottish Open : 46e. Treizième de l’ordre du mérite du LET, elle frappe aux portes du top 10 qui la conduirait directement à la finale des Cartes du LPGA Tour en décembre prochain. 

Le tournoi

Créé en 1976, le Women’s British Open est devenu un Majeur en 2001. Il fait depuis partie à la fois du calendrier du LPGA Tour et du Ladies European Tour. Estampillé Ricoh Women’s British Open entre 2007 et 2018, le sponsor titre a changé depuis 2019 avec l’arrivée de AIG devenant AIG Women’s Open à partir de 2020. Le contrat avec le groupe d’assurance américain court jusqu’à… cette année.

Le dernier tournoi du Grand Chelem féminin de la saison se dispute le plus souvent sur les mêmes parcours retenus par la rotation de The Open pour les hommes, tels le Royal Lytham & St Annes (2003, 06, 09, 18), le Royal Birkdale (2005, 10, 14), l’Old Course de St Andrews (2007, 13, 24), Carnoustie Golf Links (2011, 21), le Royal Liverpool (2012), Turnberry (2015) et le Royal Troon (2020).

La dotation

Passée à 4,5 millions de dollars en 2019, la dotation a connu depuis une sensible inflation puisque qu’elle affiche désormais 9,5 millions de dollars. Et il ne serait pas étonnant d’assister en amont du tournoi à une nouvelle annonce de la part du Royal & Ancient qui gère également le British féminin, et ainsi passer à 10 millions, se rapprochant du même coup des deux « mastodontes » que sont l’U.S. Women’s Open et le KPMG Women's PGA Championship, tous deux à 12 millions de dollars.

Le parcours

Long de 6016 mètres (6580 yards), le par 72 du Royal Porthcawl Golf Club reçoit pour la toute première fois l’AIG Women’s Open. Né en 1898 et sorti de l’imagination fertile de Ramsay Hunter, « géniteur » également du Royal St. George’s (Kent), le Royal Porthcawl se situe au pays de Galles et offre une vue imprenable sur le canal de Bristol, en terre anglaise. À l’exception de The Open, ce tracé gallois a accueilli toutes les plus grandes compétitions professionnelles ou amateurs comme la Walker Cup, la Curtis Cup, l’Amateur Championship, le British Masters ou bien encore le Senior Open.

La tenante du titre

Auteur d’un début de saison canon sur le LPGA Tour avec une victoire (au HSBC Women’s World Championship début mars) et deux top 6 en quatre départs, Lydia Ko, 28 ans, a eu du mal à enchaîner depuis. Même si la Néo-Zélandaise médaillée d’or à Paris 2024 et entrée au Hall of Fame a franchi les cuts des trois premiers Majeurs (12e notamment au KPMG Women’s PGA Championship), elle reste sur deux échecs consécutifs (au Dow Championship puis à l’Amundi Evian Championship) avant de remettre son titre en jeu au pays de Galles.

Le phénomène Lottie Woad

Passée professionnelle le 16 juillet via le LPGA Elite Amateur Pathway, Lottie Woad, 21 ans, n’en finit plus d’affoler le golf mondial féminin. Victorieuse le 6 juillet sur le Ladies European Tour du KPMG Women’s Irish Open avec six coups d’avance sur sa première poursuivante, elle a, pour conclure sa carrière amateur, pris une semaine plus tard la 3e place de l’Amundi Evian Championship.

Le talent n’attendant pas les années, l’Anglaise et ancienne étudiante à Florida State s’est tout simplement imposée le week-end passé au ISPS Handa Women’s Scottish Open. Dixième en 2024 à St Andrews pour son premier British, décrochant au passage le Smyth Salver Trophy récompensant la meilleure joueuse amateur, Woad fait désormais figure de grande favorite. Surtout auprès des bookmakers britanniques qui lui offrent la plus petite cote : 6 contre 1. Du jamais vu !

Un champ très relevé

Elles sont toutes là. Les meilleures golfeuses de la planète sont en effet toutes au départ de l’AIG Women’s Open 2025. À commencer par la n° 1 mondiale, Nelly Korda. L’Américaine vient de signer une 5e place au Scottish Open mais demeure toujours à la recherche d’un premier succès cette année. Les quatre premières lauréates en Majeur sont également engagées : Mao Saigo (Chevron Championship), Maja Stark (U.S. Women’s Open), Minjee Lee (KPMG Women’s PGA Championship) et Grace Kim (Amundi Evian Championship). 

Il faudra suivre aussi avec beaucoup d’attention l’attitude de Jeeno Thitikul, la n° 2 mondiale battue en play-off à Évian. La Thaïlandaise n’a toujours aucun Majeur à son palmarès. Son meilleur résultat au British féminin est une 7e place ex æquo en 2022 à Muirfield.