Sans sponsor en 2023, Robin Roussel a rejoint depuis janvier la Team St Laurent dans laquelle évoluent notamment Matthieu Pavon, Julien Brun, Ugo Coussaud ou encore Pauline Roussin-Bouchard. Une véritable bouffée d’oxygène pour le golfeur d’Ozoir-la-Ferrière.

Robin Roussel, tout près des sommets au Cap la semaine passée. © Johan Rynners / Getty Images - AFP

La fin de l’année 2023 fut contrastée pour Robin Roussel. À tous points de vue. Cinquante-quatrième de la Road to Mallorca, il a échoué à la mi-novembre aux PQ3 des Cartes européennes du côté de Tarragone (Espagne), ne parvenant pas à franchir le cut après quatre tours de ce marathon intense sur 108 trous.

Il a aussi connu durant cette période des pépins physiques, deux opérations successives au cœur qui ont de facto retardé sa préparation pour l’exercice 2024 sur le Challenge Tour. « Mais tout va bien aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne », rassure-t-il.

Au rayon des bonnes nouvelles, et c’est certainement cela le plus important, Robin Roussel a surtout rejoint depuis le mois de janvier la St Laurent Golf Team, cette structure née en 2015, pilotée par son manager, Maxime Demory, et regroupant plusieurs talentueux représentants tricolores (Matthieu Pavon, Julien Brun, Ugo Coussaud, Benjamin Hébert, Julien Sale et Pauline Roussin-Bouchard).

« Les atouts du Team sont multiples, explique Maxime Demory, ancien pro sur l’Alps Tour et le Challenge Tour à la charnière des années 90 et 2000. Financièrement, on met à leur disposition une enveloppe qui leur permet de commencer la saison sans souci. On organise également trois fois par an des rassemblements d’une semaine dans des endroits tels que PGA Catalunya, Dubaï ou Marrakech, pour leur offrir une session d’entraînement dans les meilleures conditions. Ce type de rassemblement leur apporte quelque chose de précieux, car ils peuvent non seulement travailler dans de très bonnes conditions, mais aussi jouer avec des partenaires qui vont les tirer vers le haut. On est aussi à leur écoute. Ils savent que je suis là pour leur trouver une solution à un problème particulier… »

Une véritable aubaine donc pour Robin Roussel qui ne pouvait plus s’appuyer sur le moindre partenaire financier lors de la précédente saison.

« J’avais zéro sponsor, souffle-t-il, doucement. J’avais un peu d’argent de côté, j’avais aussi passé quelques cuts sur le Challenge Tour. Heureusement. Mais j’ai toutefois perdu de l’argent l’année dernière. Payer un caddie la première moitié de saison, ça coûte super cher. Pour rembourser ta semaine avec un caddie, il faut obligatoirement faire top 10 à chaque fois. Dès qu’on ne fait pas top 15 ou top 10, on perd facilement 1500, 2000 euros… Quand tu commences l’année avec 10 à 15 000 euros sur le compte, ça va vite… J’ai arrêté avec ce caddie (Ndlr, Paulo, un Argentin) avant la fin de saison. Je n’ai pas très bien joué par la suite. J’ai raté les six derniers cuts… J’ai donc fini la saison 2023 sur la paille. Du coup, l’arrivée de St Laurent, cet hiver, ça a été une vraie bouffée d’oxygène… »

Il participe ainsi au premier stage début janvier organisé à Dubaï en compagnie notamment d’Ugo Coussaud et Julien Sale. Il n’est en revanche pas du deuxième rassemblement à Marrakech (Maroc) quelques semaines plus tard. « Comme je n’ai pas pu faire beaucoup de sport avec mes soucis en fin d’année, je voulais profiter des deux semaines fin janvier avant de repartir sur le Challenge Tour pour me remettre à niveau avec David (Baudrier), ajoute-t-il. J’ai choisi de ne pas y aller mais j’aurai pu. Au-delà de l’apport financier, il y a aussi ce soutien moral et logistique. Cela m’apporte pas mal de confiance… Le fait qu’il y a encore des gens qui croient en vous, c’est assez gratifiant. »

La chance que j’ai, c’est que je suis très copain avec Ugo, très copain avec Matthieu, et plutôt bien pote avec Benjamin. Je pense qu’ils ont appuyé ma candidature…

Il peut également compter sur ses influents « parrains », ceux déjà présents au sein de cette Team St Laurent et qui ont été pour beaucoup dans son arrivée. Robin Roussel nous raconte ici la genèse de ce « mariage ».

« J’ai envoyé un message à Maxime juste avant les PQ2 pour qu’il devienne mon agent. Je savais que l’on pouvait travailler avec lui sans intégrer la Team. Il est revenu vers moi avant les PQ3 en me disant que ce serait possible qu’on travaille tous les deux sur un contrat de management. Mais il m’a aussi dit qu’il avait pris conseil auprès des autres gars de la Team car c’est une petite famille… Avant l’arrivée d’un nouveau joueur, on sonde les membres pour savoir s’ils y sont favorables ou pas. La chance que j’aie, c’est que je suis très copain avec Ugo (Coussaud), très copain avec Matthieu (Pavon), et plutôt bien pote avec Benjamin (Hébert). Je pense qu’ils ont appuyé ma candidature… Cela s’est fait un peu après les PQ3… Fin novembre, début décembre, je savais que j’allais intégrer l’équipe et j’ai signé le contrat à Dubaï début janvier. »

 

Objectif annoncé : le top 20 du Challenge Tour

De retour à la compétition depuis quinze jours en Afrique du Sud sur le Challenge Tour, celui qui collabore techniquement avec Benoît Ducoulombier reste sur deux cuts franchis. Neuvième au Cap le week-end passé après 54 trous, il a même été en mesure de se hisser tout en haut du leaderboard avant de se contenter d’une 24e place finale.

« J’ai très bien joué du jeudi au dimanche, j’ai tapé de très bons coups, j’ai fait très peu d’erreurs, analyse-t-il. Hélas, dimanche, j’ai encore bien joué mais je n’ai jamais vraiment pris le bon rythme dans la partie. Les deux, trois putts qui vous mettent dans le coup pour prendre le bon wagon ne sont pas tombés, contrairement aux jours précédents. Je n’ai jamais réussi à enchaîner. Mais c’était vraiment proche… Bref, je me sens bien, que ce soit physiquement ou techniquement. J’ai fait une bonne préparation malgré quelques petits ennuis de santé. »

À bientôt 31 ans, Robin Roussel, pensionnaire du DP World Tour entre 2020 et 2022, a bien l’intention de remonter à l’étage supérieur y retrouver notamment son ami, Ugo Coussaud, auteur d’un excellent début de saison 2024. « Quand j’ai perdu la carte il y a un an et demi, avec Benoît, on s’était donné deux ans pour y retourner, conclut-il. Je n’avais plus la possibilité de travailler avec Jamie (Gough). L’objectif est donc clair cette année : le top 20 pour retrouver une pleine catégorie sur le Tour. »