Avec Bastien Amat et Quentin Debove, Jérémy Gandon est l'un des trois Français engagés à cette finale des Cartes du PGA Tour (11-14 décembre). Rodé aux joutes des deuxièmes et troisièmes divisions américaines depuis de nombreuses années, le Drômois de 29 ans se présente en Floride avec le plein de confiance, après une saison 2025 très riche sur le Korn Ferry Tour.
Deux salles, deux ambiances. Il y a un an, presque jour pour jour, Jérémy Gandon échouait à la finale des Cartes du PGA Tour, à un coup seulement d’un top 45 qui lui aurait permis d’obtenir un droit de jeu plein sur le Korn Ferry Tour. Cette semaine, on prend les mêmes et on recommence. Enfin, pas du tout à fait : l'horizon s’est entretemps franchement éclairci pour le Drômois âgé de 29 ans, domicilié depuis plusieurs années maintenant à Dallas, au Texas.
2025 a ainsi été une année charnière pour le Français qui, jusque-là, galérait entre l’antichambre du PGA Tour et l’étage inférieur, le PGA Tour Americas, puisque malgré un droit de jeu partiel, il est parvenu à ouvrir son compteur sur la deuxième division U.S. Le 6 avril dernier, il a ainsi remporté le Club Car Championship at The Landings Golf & Athletic Club, ce qui lui a permis d’empocher un joli chèque (180 000 dollars) et de viser bien plus haut en tentant de finir dans le top 20 de l’ordre du mérite de ce même Korn Ferry Tour, passeport pour évoluer en 2026 sur le PGA Tour.
Mais trois cuts manqués sur ses six derniers tournois l’ont finalement éjecté de ce top 20 salvateur, Gandon devant se contenter à l’arrivée de la 22e place, à seulement… 47 points de la « terre promise. » Voilà pourquoi il est ce jeudi au départ en Floride, sur les deux parcours du TPC Sawgrass qui regroupent 176 prétendants pour seulement cinq places (sur le PGA Tour) et beaucoup plus sur le Korn Ferry Tour (de la 6e à la 40e place ex æquo).
« La situation est vraiment différente par rapport à l’an passé, confirme Jérémy Gandon. Il y a un peu moins de pression. J’ai un statut plein sur le KFT pour 2026, je ne joue donc que pour le top 5 cette semaine, qui m’enverrait sur le PGA Tour. C’est bizarre pour une Q-School, car c’est l’épreuve la plus stressante et la plus intense de l’année, où l’on se bat pour avoir un statut. Donc oui, par rapport à fin 2024, c’est le jour et la nuit, mais je pense néanmoins que la pression va grimper au fil des jours si je suis dans le coup. »
Retour en France après la finale du Korn Ferry Tour
Arrivé dimanche à Jacksonville (Floride), il a, depuis, reconnu les deux tracés – le Dye’s Valley et le East/West Course du Sawgrass Country Club – qui accueillent cette finale sans cut où le destin de la plupart des candidats se joue sur 72 trous. Deux par 70, longs respectivement de 6850 yards (6263 mètres) et de 7054 yards (6450 mètres), que Jérémy Gandon connait très bien.
« Il a pas mal plu ces derniers jours, prévient-il. Les parcours sont plus souples que l’an passé… Au niveau de ma préparation, après la finale du Korn Ferry Tour (12 octobre), je suis rentré à la maison en France pendant une dizaine de jours. J’ai fait le Monday Qualifier du RSM Classic (le lundi 16 novembre). Cela m’a permis de faire un tour de compétition avant la Q-School. J’ai repris l’entraînement depuis un mois et demi. Le temps était correct à Dallas. Je me suis bien entraîné. »
Les places vont être chères pour espérer côtoyer dès la mi-janvier à Hawaï (au Sony Open) les stars du PGA Tour. Cinq seulement. Et en cas d’égalité après quatre tours, il faudra passer par un play-off en mort subite.
« Quel est mon pourcentage de chances pour finir dans le top 5 final ? s’interroge l’actuel 271e joueur mondial. C’est dur à dire. Mais il va falloir bien jouer au golf. Je vais tenter le tout pour le tout. La météo est plutôt favorable par rapport aux années précédentes. Ce sont des parcours tout sauf simple, tricky, comme disent les Anglo-Saxons, où il faut jouer intelligemment. Il n’y a pas de cut, il faudra rester patient et laisser venir… Si je suis dans le coup le dimanche, le but sera atteint. J’aurais alors une chance d’accrocher ce top 5. »
Hawaï ou les Bahamas au programme
Au son de la voix de l’ancien étudiant de la Kansas State University, on devine que l’exercice qui vient de s’achever l’a métamorphosé. Bien plus posé dans ses propos, en pleine confiance sur son golf, il est aujourd’hui conscient de ses forces et du travail à accomplir encore pour atteindre son objectif avoué : jouer bientôt sur le PGA Tour.
« Le bilan de ma saison 2025 est très positif, souffle-t-il. Je suis évidemment déçu de ne pas avoir fini dans le top 20 à l’arrivée, d’autant que j’y suis resté quasiment toute l’année. Mais le jeu est assez bon pour espérer faire la carte sur le PGA Tour. C’est de la confiance emmagasinée. Il n’y a pas grand-chose à changer, régler peut-être quelques détails… Il m’a peut-être manqué un peu de consistance en fin d’année. Il y a eu des bonnes semaines mais aussi des semaines moins bonnes. En début d’année, le jeu était peut-être plus solide, ce qui m’a permis de faire beaucoup de cuts. Après, j’aurais pu grappiller plus de points durant certains week-ends, qui m’auraient permis de combler ces fameux 47 points qui font la différence au moment de faire le bilan final. »
« C’est avec l’expérience que je pense pouvoir progresser ces prochaines années, conclut-il. Peut-être prendre plus de semaines off, avoir des routines à l’entraînement qui me permettent de conserver une consistance dans tous les compartiments de mon jeu. Je vais pouvoir élaborer mon calendrier comme je l’entends en 2026. Au lieu de faire six tournois d’affilée, je vais pouvoir me permettre de breaker une semaine au milieu. Pour souffler et pour éviter que certains parasites dans mon jeu s’installent plus facilement. Après cette finale des Cartes, je ne rentre pas en France. Je reste à Dallas. Je passe Noël là-bas. Et je me prépare soit pour Hawaï (sur le PGA Tour), soit pour les Bahamas (sur le Korn Ferry Tour)… Hawaï, je n’y suis jamais allé... »