Entre 1987 et 1992, les Ciel-et-blanc ont dominé le championnat de France par équipes de 1re division et établi un nouveau record de victoires d’affilée. Trente ans après, celui-ci n’a toujours pas été battu !

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En remportant son cinquième titre consécutif en 1971, l’équipe de Saint-Nom-la-Bretèche avait effacé des tablettes celle du Lys Chantilly, détentrice du précédent record de quatre victoires entre 1955 et 1958. Il fallut alors attendre plus de vingt ans, en 1992, pour qu’un autre club, le Racing Club de France La Boulie, porte à six succès d’affilée le record en championnat de France par équipes de 1ère division. Déjà victorieux à cinq reprises avant 1987, le club francilien n’avait pas atteint la finale en 1985 puis s’était incliné dans l’ultime rencontre face à Nîmes Campagne l’année suivante sur le parcours de Saint-Cloud.

Aussi, Christian Bonardi, l’entraîneur, et Jean-Pierre Cros, le capitaine, n’avaient pas eu besoin de motiver leur troupe avant la compétition disputée à La Baule : « Nous étions remontés comme des coucous, lance Olivier Dupas, l’un des "ciel et blanc". Et tout s’est bien déroulé. En revanche, je me souviens qu’à Hossegor en 88, nous jouions comme des cons en qualification. Deux d’entre nous avaient envoyé 90. Du coup, Jean-Pierre Cros avait demandé à Sven Boinet de nous rejoindre en urgence. Et, au final, nous avions conservé notre titre en battant difficilement Fontainebleau 5 à 4 grâce à un eagle de Michel Gayon en play off. C’était fantastique. Ça demeure un excellent souvenir. La présence de Christian et Jean-Pierre à nos côtés nous rassurait. Ils savaient gérer le groupe et les egos. Notre force résidait dans la qualité des joueurs avec un base d’expérimentés constituée par François Illouz, Michel Gayon, Sven Boinet et moi, et des jeunes talentueux comme Thomas Levet, Sébastien Delagrange, Romain Victor et Christophe Pottier. »

Entre 1989 et 92, le RCF La Boulie a survolé la compétition en remportant la qualification et les trois tours de match play comportant, à cette époque, trois foursomes et six simples : « Avec François Illouz, nous n’avons jamais perdu un double, se souvient Christophe Pottier, retenu au sein de l’équipe en 89, 90 et 91. Le Racing alignait la meilleure équipe. Tous les bons joueurs français venaient à La Boulie. Et le club était le principal pourvoyeur de l’équipe de France. »

Ils tapaient tous très bien la balle mais, ils entraient parfois dans des colères incroyables à la suite d’un coup raté. Je leur ai appris à savoir l’accepter et à réagir mentalement.

Gery Watine

Géry Watine succède à Christian Bonardi en 88

Toujours n°1 français en 1988, Géry Watine décida de mettre sa carrière professionnelle entre parenthèses pour des raisons familiales. Passionné de coaching et d’entraînement, il fut recruté par les dirigeants du RCF La Boulie à la recherche d’un entraîneur depuis le départ en Gironde de Christian Bonardi. Ils lui confièrent la charge d’entraîner les équipes 1 masculines et féminines : « J’intervenais trois jours par semaine, précise Géry Watine. Je ne donnais aucune leçon aux membres. Cette tache fut très enrichissante car il y avait beaucoup de très bons joueurs au Racing. Tous ceux qui venaient poursuivre leurs études en région parisienne, souhaitaient intégrer le club. La présence d’un coach dédié au haut niveau leur offrait la garantie de progresser. Christian avait déjà accompli un précieux travail avec eux. Et, pour ma part, j’ai cherché à optimiser leurs qualités et j’ai introduit des notions de stratégie. Car, ils tapaient tous très bien la balle mais, ils entraient parfois dans des colères incroyables à la suite d’un coup raté. Je leur ai appris à savoir l’accepter et à réagir mentalement. Je les ai sensibilisés également sur la façon de se préparer. » 

Arrivé au Racing après la victoire de 1988, Géry Watine a conduit l’équipe au succès lors des trois années suivantes : «J e me rappelle que la Gounouilhou était devenue une balade pour nous, déclare-t-il. À chacune d’entre elles, nous étions hyper favoris. Nous en avons gagné une 9 à 0. À Fontainebleau, en 1989, je me souviens avoir rejoint François (Illouz) sur le parcours. Il était 3 down. Je lui ai passé un soufflon en lui disant qu’il devait gagner même si ses partenaires, partis avant lui, menaient largement dans les autres simples. Je suis revenu cinq trous plus tard et il était 1 up ! Il ne faut pas perdre de vue qu’à cette époque, la plupart des meilleurs amateurs français ne devenaient pas professionnels car il était difficile de vivre de ce sport. C’est la raison pour laquelle le niveau des compétitions amateurs était élevé grâce à cette génération de joueurs talentueux. » Natif de Rabat, Géry Watine est installé à Marrakech depuis quelques années. Il a mis ses compétences et son expérience au service du nouveau propriétaire du golf de Samanah, le parcours dessiné par Jack Nicklaus : « Nous travaillons à sa remise en état et nous ambitionnons de créer un centre d’entraînement », conclut-il. Le RCF La Boulie détient un autre record, celui du nombre de victoires (17) à égalité avec Chantilly mais, les "ciel et blanc" ont également disputé dix finales perdues contre cinq aux Cantiliens !