Après une année 2022 compliquée, la joueuse marseillaise va devoir partager sa saison 2023 entre le LET et le Letas. Mais elle compte bien capitaliser sur une confiance qui revient peu à peu.

Après une année 2022 compliquée, Lucie Malchirand espère le retour des bons résultats en 2023. © Tristan Jones / LET

Elle n’aura 20 ans que mardi prochain. Et pourtant, sa carrière amateur comme sa carrière professionnelle, débutée concernant cette dernière en plein milieu de l’année 2021, semblent avoir connu mille épisodes. Des bons comme des moins bons. Et à ce titre, l’année 2022, prise dans sa globalité, est plutôt à ranger dans la seconde catégorie.

Passée professionnelle dans la foulée immédiate de sa victoire à l’Open d’Italie, fin mai 2021, Lucie Malchirand garde fermement en mémoire cette « expérience de fou », comme elle le dit elle-même. Une victoire derrière laquelle tout est allé très vite. Directement pensionnaire du Ladies European Tour (LET) grâce à ce succès, la joueuse marseillaise a eu en outre l’occasion de disputer l’Amundi Evian Championship et l’AIG Women’s Open, avec le franchissement du cut en bonus pour ce qui concerne le Majeur haut-savoyard.

Dans la foulée de ce début de carrière professionnelle aussi soudain que réussi, les difficultés sont toutefois arrivées progressivement. Sur le plan du travail technique, la collaboration avec le coach Benoît Ducoulombier s’est révélée infructueuse. Mais ce n’est pas tout. « Je me suis rendu compte que le niveau sur le LET était quand même plus élevé que chez les amateurs, souligne Lucie Malchirand. Et puis je suis passée d’un mode où je connaissais plein de joueuses à un circuit où il n’y avait quasiment aucune fille de mon âge, et où les autres ne sont pas là pour être ton amie. »

Un agent des forces spéciales en renfort

Bref, la confiance en a pris un coup, au point que cela finisse par se refléter sur les résultats : huit cuts manqués sur ses 16 premiers tournois joués en 2022, pas d’apparition en Majeur, et des difficultés à venir pour ce qui était de conserver sa carte sur le LET en fin de saison. « J’avais du mal à avoir confiance dans mon swing, dans le fait que je savais taper la balle », confie-t-elle.

Mais malgré cette situation difficile, Lucie Malchirand n’a pas hésité à faire une pause de plus d’un mois, entre fin avril et début juin, pour remettre les choses en ordre. « La première année, en 2021, j’avais envie de tout jouer, mais du coup, je n’ai pas bien géré mon calendrier », note-t-elle.

Cette fois, cette pause lui a notamment permis de recommencer à travailler avec Julien Fritz, coach du côté de Marseille La Salette et qui veillait déjà sur le swing de Lucie Malchirand durant ses meilleures années amateurs. Il a également fallu se pencher sur un travail mental réorienté, qu’elle n’a pas hésité à mener avec l’aide d’un ancien agent de forces spéciales.

« Si c'est le Letas, c'est le Letas... »

« Je ne négligeais absolument pas la préparation mentale auparavant, mais disons qu’il a fallu que je travaille autre chose, explique-t-elle. Quand j’étais plus jeune, j’étais surtout colérique. Je m’énervais au moindre coup raté. Mais ça, c’est fini. Là, il a fallu que je travaille sur la confiance en moi, ce qui était assez nouveau. » Le premier frémissement a pu être constaté fin 2022, avec une 28e place aux Aramco Team Series de New York, assortie d’une 5e place au classement par équipes, et surtout une 11e place un mois plus tard lors de l’étape saoudienne (même place par équipes), meilleur résultat de sa saison.

Malgré cela, il lui fallu repasser en décembre par l’épreuve des Cartes. En 48e position à l’issue des cinq tours, elle a dû se contenter de la catégorie 16 pour 2023, autrement dit une catégorie qui ne lui garantit d’entrer dans le champ que pour une partie des tournois. Qu’importe : elle est prête à partager son calendrier entre le LET et le Letas (LET Access Series). Son prochain tournoi sera d’ailleurs sur la deuxième division, début mars en Espagne, après une semaine d’entraînement du côté de Marrakech.

Dans l’esprit de Lucie Malchirand, peu importe l’étiquette. « Je vais faire le maximum sur tous les tournois auxquels je participerai, campe-t-elle. Si c’est le Letas, c’est le Letas. » Quoi qu’il arrive, et sa participation à l’épreuve d’ouverture du LET au Kenya le mois dernier (59e place finale) l’a prouvé : certains tournois du grand circuit lui demeureront ouverts. La bonne nouvelle, c’est que dès le milieu de saison, sa catégorie peut être revue à la hausse. Alors, pour peu que confiance et résultats reviennent…