Engagée pour la première fois de sa carrière dans la finale du Ladies European Tour, Perrine Delacour est sur le point de boucler une saison pleine de satisfaction malgré des contrastes entre les États-Unis et l’Europe.
Cette semaine, le Ladies European Tour boucle son millésime 2025 comme chaque année avec sa finale, l’Andalucia Costa Del Sol Open de Espana. En Andalousie, outre Nastasia Nadaud, Céline Herbin, Agathe Sauzon et Camille Chevalier qui font partie des 75 joueuses retenues dans le champ, la cinquième mousquetaire de la semaine, Perrine Delacour, officialise son baptême dans cette compétition. Sur le tracé du Real Guadalhorce Club de Golf, elle arrive en forme après une saison réussie qui l’a menée à tenir la 15e place de l’ordre du mérite européen. Également en lice sur le LPGA Tour une bonne partie de l’année, la Picarde y a pourtant connu une réussite moins nette, débouchant sur une 116e place au classement général. C’est donc sur ce contraste, sur sa réussite européenne et sur ces derniers préparatifs qu’elle revient dans cette interview.
Le LPGA Tour a pris fin il y a deux semaines avec une 116e place à l’ordre du mérite pour vous. Quel regard portez-vous sur ce résultat ?
C’est très positif selon moi, surtout avec le nombre de départs que j’ai eus (10 sur le LPGA TOUR exclusivement, ndlr). J’ai saisi les opportunités dès que j’entrais dans un tournoi. Mais j’ai surtout été performante durant l’été lors des événements à double-bagde comme Évian, le Scottish Open, ou le British Open. Le reste a été plus compliqué, probablement la conséquence de l’enchaînement des voyages entre le LET et le LPGA. Mais je suis vraiment satisfaite car l’année 2025 de manière globale a été très positive.
Y a-t-il eu un changement particulier qui a provoqué cette positivité ?
En début d’année, j’ai commencé par reconstruire toute une équipe autour de moi, avec des personnes qui m’accompagnent vraiment au mieux. J’ai entamé une collaboration avec Mathieu David pour la préparation mentale, avec David Derhille sur tout l’aspect communication et bien-être ; je travaille également avec Robin Cocq pour le coaching et la stratégie tandis que j’ai continué mon suivi psychologique avec Élise Anckaert. J’ai la chance d’avoir une équipe solide, avec deux gros piliers au quotidien : Mathieu et David. Mais c’est le travail de groupe qui a permis que tout se passe au mieux pour moi.
Cette 116e place aux États-Unis ne vous donne qu’une carte partielle pour 2026. Comptez-vous essayer d’améliorer votre catégorie en allant à la finale des cartes américaines (4-8 décembre) ?
Oui. Je fais la finale du LET cette semaine et j’enchaîne directement avec la finale des cartes. Ça a toujours été clair dans ma tête : si je n’étais pas dans le top 100 de l’ordre du mérite en fin de saison, j’irais aux cartes. Ensuite, je prendrai un vrai break bien mérité.
Cette finale du LET justement, c’est une grande première pour vous puisque vous n’y avez jamais participé…
Oui, c’est seulement ma deuxième saison sur le LET, même si je suis pro depuis longtemps. L’année dernière, j’avais l’opportunité d’y prendre part déjà mais j’ai préféré mettre toute mon attention sur les cartes du LPGA, sans savoir qu’un top 15 sur le LET offrait une place à l’AIG Women’s Open l’année suivante. Alors cette fois, j’ai décidé de faire les choses autrement puisque je suis pour le moment 15e du circuit. On en a pas mal discuté avec David Derhille puis avec le reste de mon équipe et ma famille. Tous n’ont fait que confirmer que ces enjeux valaient le coup d’y aller. Ça peut m’ouvrir beaucoup de portes.
Parce qu’il y a eu un temps d’hésitation ?
En effet, jusque début novembre, c’était non dans ma tête. Et puis après la Chine, j’ai vu que j’étais 15e et ça a tout changé. D’un autre côté, j’ai grandement apprécié cette année sur le LET et finalement, je me suis dit qu’il était tout a fait normal de montrer mon soutien au circuit en participant à la finale. Je suis donc extrêmement motivée. Robin est venu aux États-Unis la semaine passée (interview réalisée le jeudi 19 novembre, ndlr) donc on a pu travailler comme il fallait et là je profite de cette semaine pour rester à la maison (à Orlando, ndlr) donc ça fait du bien.
Qu’est-ce que ça fait de découvrir encore de nouveaux tournois, en l’occurence celui-ci, malgré près de dix années de carrière ?
Ça reste un parcours avec 18 départs et 18 greens. J’ai demandé à quelques joueuses comment était le Real Guadalhorce Club de Golf pour me faire une idée mais sinon, je ne me suis pas trop intéressée au tracé. J’attendrai lundi d’être sur place pour me pencher sur ça et je laisserai surtout Robin me faire mes lignes de jeu.
Par qui serez-vous accompagnée au sac ? Car vous n’avez pas eu de caddie attitré depuis le début de saison.
En début de saison, j’ai fait le choix de ne pas prendre de caddie pour toute la saison américaine mais de privilégier des locaux où bien l’association avec mon frère, de temps à autres. Pour ce qui est de l’Europe, j’ai commencé l’année avec Jordan Chatt puis j’ai eu la chance d’avoir Guillaume Fanonnel sur quelques tournois - ceux que ne jouait pas Nastasia Nadaud puisqu’il travaille principalement avec elle. Malheureusement aucun des deux n’était disponible pour les deux semaines qui arrivent donc j’en aurai un différent à chaque fois. On verra pour l’année prochaine comment on s’organisera.
En parlant de l’année prochaine, qui comptera une édition de la Solheim Cup, est-ce que vous allez donner une priorité au LET ou LPGA Tour en vue de cet objectif ?
Pour le moment rien n’est fixé mais par exemple, pour la saison qui se termine j’ai d’abord mis la priorité sur le LET puisque je n’avais pas de catégorie pleine sur le LPGA. Donc on verra après la finale des cartes pour ce qui est de 2026 mais la Solheim Cup ne change rien. La seule certitude est que je veux jouer un maximum de Majeurs et s’il y a une sélection pour faire partie de l’équipe européenne, tant mieux