La tournée en Asie qui marque son retour à la compétition, les Jeux à Paris, ses ambitions pour 2024, la victoire de Matthieu Pavon sur le PGA Tour mais aussi la ferveur médiatique en fin d’année après sa saison 2023 de feu, Céline Boutier n’élude aucun sujet.

Frustrée par une reprise compliquée en Thaïlande, Céline Boutier entend réagir cette semaine à Singapour. © Andrew Redington / Getty Images - AFP

Jointe ce mardi par téléphone alors qu’elle prépare à Singapour le HSBC Women’s World Championship (29 février-3 mars) regroupant les meilleures joueuses de la planète, Céline Boutier est apparue détendue, prête à relever une fois encore le défi dans une saison qui s’annonce comme toujours chargée et forcément passionnante.  

« J’ai pour l’instant pris part à deux tournois en 2024. Et c’est vrai que je n’ai pas aussi bien joué que j’espérais. Cela ne s’est pas super bien passé la semaine dernière (49e au Honda LPGA Thailand). J’espère donc faire une meilleure semaine ici à Singapour et bien finir ensuite en Chine. Cette mini-tournée en Asie nous permet d’enchaîner les tournois. On en a trois de suite. C’est un bon moyen de se remettre dans la compétition et ainsi attaquer réellement la saison. Alors c’est vrai que ce ne sont pas des champs pleins, comme ce sera le cas aux États-Unis à partir de la fin du mois de mars, mais c’est quand même un niveau très relevé. On a les 60 meilleures du ranking qui sont engagées, et cela compte pour moi comme le vrai début de la saison sur le LPGA Tour. »

« Après l’Asie, j’irai en Arizona (Ford Championship du 28 au 31 mars) puis ce sera le T-Mobile Match Play à Las Vegas (3-7 avril). Ensuite, j’enchaînerai avec le premier Majeur de la saison, le Chevron Championship (18-21 avril), et le tournoi à Los Angeles (JM Eagle LA Championship, du 25 au 28 avril). »

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« Entre la fin de saison 2023 et le début de la suivante (au LPGA Drive On Championship le 25 janvier dernier), j’ai dû breaker une ou deux semaines sans toucher un club de golf… Je ne sais plus exactement. J’avais un besoin nécessaire de couper un peu. La saison dernière a été très longue, et elle le sera tout autant cette année. »

« Je pense avoir également bien géré cette ferveur médiatique en France en fin d’année (Ndlr, le quotidien L’Équipe lui a décerné le trophée de championne des championnes françaises 2023, elle a reçu le prix « RTL Sport 2023 », sans oublier le documentaire Force intérieure produit par la Fédération française de golf). Cela a été très positif d’avoir eu autant de reconnaissance et d’attention. Cela n’a pas toujours été le cas dans le passé pour le golf féminin. C’était donc plutôt cool. Du coup, ça m’a aussi empêché de prendre du temps pour moi mais j’ai été très touchée par ce soutien, par le fait que les gens s’intéressent à moi mais surtout au golf en tant que sport. C’est très positif. Et c’est ce que je retiens en priorité. Mais je dois quand même avouer que j’ai été surprise par l’impact que mes victoires ont généré sur le public français, au-delà même du golf. »

« Pour être honnête, je ne pense pas que cette année 2023 et plus particulièrement cette victoire à Évian m’a vraiment changé. Je pense être la même personne. C’est vrai que cette semaine du 30 juillet 2023 représente beaucoup pour moi, que c’est un souvenir à jamais ancré en moi, mais de là à dire que je ne suis plus la même, je ne le crois pas, très sincèrement. »  

Je ne vais pas baser le succès de ma saison sur le fait de devoir mieux faire qu’en 2023. Je ne pense pas que ce serait l’idéal.

« 2024 est une année olympique, comme chacun le sait. Le parcours de l’Albatros au Golf National, je le connais bien. J’ai été au pôle France Girls pendant un an. On avait aussi tous les championnats de France là-bas. La dernière fois que je l’ai joué, je crois que c’était fin 2022, avec mon père et mon frère… Je ne me souviens plus trop exactement. Ces Jeux sont bien sûr un objectif très important mais ce n’est pas le seul. On a aussi cinq Majeurs dans la saison. Et c’est aussi une priorité pour moi. Pour résumer tout ça, je dirais que 2024 est une saison à six Majeurs ! Alors après, est-ce que je suis capable de rééditer ce que j’ai accompli en 2023 ? Honnêtement, je n’en sais rien. J’avoue que c’est très dur de gagner sur le Tour, de manière générale. L’avoir fait quatre fois, c’est assez exceptionnel. Mais on sait aussi qu’aucune saison ne ressemble à une autre. Je vais juste essayer de me donner les meilleures opportunités cette année. Néanmoins, je ne vais pas baser le succès de ma saison sur le fait de devoir mieux faire qu’en 2023. Je ne pense pas que ce serait l’idéal. Même si mon objectif est de gagner encore des tournois, et des Majeurs. Ce que j’ai fait l’an passé, c’est super, mais il faut regarder devant désormais… »

« J’ai su que Matthieu Pavon (Ndlr, invité le dimanche 25 février sur RTL dans l’émission « On refait le sport ») avait évoqué le fait de jouer avec moi en fin d’année le tournoi mixte aux États-Unis (Grant Thornton Invitational). Ce serait une super idée, mais c’est encore dans très longtemps, tout ça. Je n’ai pas encore envisagé la fin de l’année. Pour parler de Matthieu, il y a pas mal d’Américains qui m’ont félicité pour sa victoire à Torrey Pines. J’ai trouvé ça marrant. Au-delà de ça, et pour la petite anecdote, je n’ai pas capté que le tournoi se terminait le samedi. À mon club-house, ils montraient les images mais je pensais qu’il restait encore un tour à jouer. J’avais vu quelques moments forts de ses parties du vendredi et du jeudi… Je savais qu’il était bien placé mais ce finish du samedi, ça m’a pris un peu par surprise (rires). C’était cool, en tout cas. »