U.S. Open : Barjon et Pavon font le spectacle

Voilà cinquante ans, Johnny Miller remportait l'U.S. Open, établissant lors de son dernier tour à Oakmont un record qui a tenu bon jusque-là : celui du score le plus bas jamais enregistré sur un tour dans l'histoire du tournoi. Ce 63 mythique, égalé depuis à plusieurs reprises mais jamais battu dans l'open américain, a hier été effacé des tablettes par deux de ses compatriotes. Rickie Fowler d'abord, puis Xander Schauffele qui jouait trois parties derrière, ont l'un et l'autre rendu une carte de 62 (-8), et rejoint le Sud-Africain Branden Grace comme détenteurs du meilleur score réalisé dans l'histoire des Majeurs.

Certes, ce n'est que le premier tour et ces -8 n'ont pas tout à fait le même impact que s'ils avaient été signés le dimanche pour aller chercher la gagne, mais ils sont révélateurs d'un état de fait plutôt rare à l'U.S. Open : ce jeudi, il y avait vraiment la place pour aller chercher un score sous le par. Ils sont d'ailleurs 37, sur les 156 engagés, à l'avoir fait lors de ce premier tour joué sur des greens assez réceptifs suite à la petite bruine matinale qui a aspergé le Los Angeles Country Club.

Derrière les deux stars du jour, Dustin Johnson (64), Rory McIlroy (65), Bryson DeChambeau (67) ou encore Max Homa et Tony Finau (68) ont eux aussi réussi à occuper le haut de l'affiche, contrairement à Jordan Spieth (72), Justin Thomas (73) ou encore Justin Rose (76), vedettes déchues.

Un seul des cinq Français engagés cette semaine en Californie est parvenu à battre le parcours hier : Paul Barjon. Le Néo-Calédonien s'en est même très bien tiré, rendant une carte de 67 (-3) qui le laisse à la 7e place, cinq coups derrière les leaders. « J'ai rentré quelques putts de plus que ces dernières semaines. J'ai réussi une paire de sauvetages vraiment pas donnés sur ce parcours. Oui, j'ai tapé quelques mauvais coups, mais j'ai fini du bon côté du trou et j'ai pu limiter les dégâts. Enfin, j'ai bien joué les par 5. Donc je ne suis pas surpris de ce score », a-t-il déclaré après sa partie.

Le membre du Korn Ferry Tour, qui dispute son troisième U.S. Open après ceux de 2020 à Winged Foot et 2021 à Torrey Pines, admet également que la petite expérience engrangée dans ce Majeur à nul autre pareil lui a été d'une aide précieuse : « J'ai appris. À Winged Foot, je crois que j'ai fait quatre double bogeys sur les deux premières journées, et j'ai manqué le cut d'un ou deux coups. Donc j'ai appris que si on se retrouve en difficulté - j'en ai parlé à plusieurs reprises à mon caddie aujourd'hui - il faut juste essayer de s'en sortir avec un bogey. Une fois de temps en temps, on aura peut-être la chance de sauver son par, mais tant qu'on évite les doubles, on est bien. Et le double bogey arrive très vite ici... » a-t-il ajouté après avoir rendu le meilleur score de sa carrière en Majeur.

Premier Tricolore à s'élancer ce jeudi, Matthieu Pavon a connu un premier tour globalement délicat en raison d'un grand jeu mal réglé. Auteur de trois bogeys contre un seul birdie sur ses quatorze premiers trous, le Girondin a toutefois vécu un moment de gloire au trou n° 15, court par 3 de 113 mètres qu'il a réalisé en un coup seulement ! « J'avais la distance parfaite pour un plein coup normal. Avec mon caddie, on s'était dit qu'il fallait pitcher un ou deux mètres à gauche. Et la balle est partie droit où je voulais. Réussir un trou-en-un, c'est un peu une question de chance, mais ce coup était vraiment parfait », a-t-il déclaré.

Auteur de son premier « ace » dans un tournoi professionnel, Pavon a également réalisé le 49e trou-en-un dans l'histoire de l'U.S. Open, et a quelques minutes plus tard signé un 71 (+1) qui le laisse 56e, à hauteur de son compère Romain Langasque. Plus tard dans la journée, l'Américain Sam Burns a lui aussi fait un 1 sur ce même trou n° 15 !