Excité par sa saison à venir, galvanisé par son niveau de jeu actuel, Noa Auch-Roy est prêt à passer un cap pour l’année de ses 18 ans grâce à une importante prise de conscience sur l’approche mentale de sa discipline.

Et on n'oublie pas de lui souhaiter un bon anniversaire le 16 février ! © GolfRSA

Malgré la chaleur étouffante de Johannesbourg, Noa Auch-Roy fait preuve d’une grande énergie lorsqu’il décroche au téléphone. Émoustillé par une tournée sud-africaine de trois tournois pour ouvrir sa saison 2024, le joueur de Mionnay sort d’une bonne 8e place lors du premier rendez-vous, le South African Stroke Play Championship, disputé une semaine plus tôt à Durban. Pourtant, alors qu’il répond à nos questions, le joueur est au lendemain d’une défaite en 16e de finale lors de la phase de match play du South African Amateur. Mais là où la version 2023 du jeune aurait conspué ce résultat et maudit les éléments pour avoir osé lui infliger un tel sort, l’intéressé se concentre désormais sur le positif. Le nouveau Noa Auch-Roy est là : « Avant, je me frustrais très vite et je n’apprenais rien des contre-performances. Maintenant je suis moins nerveux, je me pose moins de questions et j’ai une meilleure attitude sur le parcours », raconte-t-il. 

Cette évolution est surtout le fruit d’un travail mental avec sa psychologue de la performance, Émilie Chamagne. Après une année 2023 où il subit un démarrage difficile qu’il a mis du temps à encaisser, le joueur confie à son staff du Renaud Gris Golf Institut sa volonté de changer sa manière de travailler. « À ce moment-là, j’étais capable de très bien jouer à chaque reconnaissance de tournoi, mais dès que le premier tour arrivait, ça n’allait plus », explique-t-il. Et à envie radicale, réponse radicale de la part de son coach Renaud Gris : « Il m’a dit que c’est dans la tête que ça ne fonctionnait pas. » Alors les échanges avec sa psychologue se multiplient. Et associés à un travail technique porté sur sa capacité à stabiliser son swing, ses efforts amènent de bons résultats, dont un titre de champion de France Cadets en octobre dernier. « J’ai maintenant le sentiment que plus je joue, mieux je tape la balle. »

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Pour une année charnière qu’est celle de ses 18 ans, le 1336e joueur au classement mondial amateur (WAGR) est désormais prêt à passer un cap. « J’ai dit à Renaud que je ne suis plus le mec qui vient faire top 30 ou simplement passer le cut. Je sais que je peux prétendre à la victoire dans certains tournois. » En parallèle, l’objectif pour lui est de grimper au classement mondial et avoir ainsi la possibilité de rentrer sur des événements européens plus prestigieux comme le St Andrews Links Trophy. Une ambition qui justifie sa présence en Afrique du Sud en ce début de saison dans des tournois aux champs plus relevés qu’à son habitude. « Plus tard dans l’année, il y aura aussi le trophée Carlhian, la coupe Gordon Bennett (les Internationaux de France, ndlr) et The Amateur Championship », énumère-t-il.

Une histoire de pouvoir

Le « power » du premier tournoi sud-africain disputé la semaine passé était de 259. Le power d’un tournoi définit la qualité du champ de joueurs. Plus il est élevé, meilleur sont les joueurs et plus grand est le gain au classement mondial en cas de bonne performance. En comparaison, les Internationaux d’Italie ont un power de 153 quand le South Beach International Amateur atteint 632.

Un staff de pro

Alors pour continuer à avancer dans la bonne direction, le jeune homme continue de renforcer un encadrement exceptionnellement bien fourni - pour un joueur amateur de son âge - depuis bientôt un an. Bénéficiaire des expertises du Britannique David Ames au putting, de Ludovic Perge pour le physique et des passages ponctuels de Chris Liley, caddie de Julien Guerrier, à l’académie lyonnaise, le Mionnezan évolue désormais de façon régulière avec un nutritionniste, Dominique Cellier, et Arthur Delgado en guise de caddie. « J’ai la chance que mes parents m’aident énormément », glisse-t-il avec une reconnaissance évidente.

C’est d’ailleurs avec son binôme au sac que le joueur - qui soufflera ses 18 bougies ce vendredi - a évolué lors de la première échéance du côté de Durban. « C’était vraiment intéressant comme travail, mais surtout j’ai réalisé que c’était un gain de points énorme sur la carte. C’est bête à dire, mais je comprends pourquoi les pros en ont tout le temps », lâche-t-il dans un rire. La semaine suivante, Noa Auch-Roy a eu l’occasion de mettre en application ses apprentissages, cette fois seul, et s’est réjoui de voir qu’il avait su réagir à deux tours mal embarqués sans l’aide de personne. De bonne augure pour la suite de la saison et pour sa dernière épreuve dans l’hémisphère sud, le GolfRSA International Amateur, qui démarre dès demain à 8 h 40 pour lui.